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thierry billet
Articles récents

Comment changent les comportements ?

6 Février 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Le plan climat air énergie du GRAND ANNECY met l'accent sur la nécessité d'un changement culturel massif pour réussir la transition écologique : c'est l'un des principaux enseignements de nos ateliers climat. Avec l'appui scientifique de Xavier BRISBOIS, pyschologue, nous avons travaillé une demie journée sur les expériences du tri sélectif mais aussi du rapport de l'Espace citoyen sur le changement de mobilité pour essayer de comprendre quels étaient les facteurs de succès du changement en faveur de l'écologie.

Ce que je retiens, c'est que chacun a une "bonne raison" de ne pas changer et que tant qu'on ne répond pas à cette bonne raison, le changement individuel n'aura pas lieu. Le cheminement proposé par l'Espace citoyen sur la mobilité est le suivant : "donner envie et inciter", "expérimenter" c'est à dire rassurer l'indécis pour qu'il soit enclin à recommencer car une première mauvaise expérience du bus par exemple est irrattrapable et "pérenniser".

Xavier BRISBOIS insiste d'abord sur le fait que les choix en matière de mobilité n'ont rien de rationnel : les gens ne savent pas combien ils dépensent pour leur voiture et agissent en unités fonctionnelles quotidiennes dont l'une est "se déplacer". La dernière étude de 2014 montre que les français pensaient dépenser 2 000 euros par an pour leur voiture alors que la dépense moyenne est de 6 000 euros. Le temps de trajet "perçu" en voiture est systématiquement réduit : l'appréciation personnelle est fausse et dévalorise donc les solutions collectives.

Il insiste sur les effets du statut social pour favoriser l'incitation. Il donne l'exemple de la violation du feu rouge sur les passages piétons. Une observation montre qu'en moyenne 16% des piétons violent le feu. Si un sociologue déguisé en clochard viole le feu, le % tombe à 9%. Si le sociologue est en costume 3 pièces, le taux passe à 54%... Ces phénomènes psychologiques doivent être pris en compte dans la démarche de transition écologique.

Trois étapes sont nécessaires pour avancer : inhiber l'habitude, fournir les raisons de changer et permettre le passage à l'acte.

Inhiber l'habitude nécessite de trouver les moyens d'augmenter l'attention des personnes pour qu'elles sortent de leurs automatismes et aient une meilleure conscience des choix qui s'offrent à elles ou de mettre en place des "biais" par le guidage, l'ergonomie qui incitent inconsciemment à tenter une nouvelle expérience.

Fournir les raisons de changer c'est permettre à chacun d'appréhender les bénéfices attendus du changement et d'inviter les personnes à adopter une nouvelle norme sociale plus adaptée à la vie d'aujourd'hui.

Faciliter le passage à l'acte c'est bien entendu mettre des moyens à disposition.

Au fond, ce qui est déterminant ce sont les représentations sociales liées au mode de déplacement qui est d'abord l'expression d'un mode de vie. Tant que se déplacer à vélo sera considéré comme un signe de pauvreté pour les personnes les moins fortunées, elles feront tout pour continuer à utiliser une voiture quel qu'en soit le coût.

Il faut que la transition écologique synthétise un mode de vie, une identité, qui soient désirables et sereinement atteignable. Ce changement est possible : on a pendant des siècles dépenser des fortunes pour son tombeau; on les dépense depuis 40 ans pour des voitures ou des vacances. Le changement est un processus à partir de comportements "pionniers" qui doivent devenir la référence culturelle. Nous l'avons largement réussi sur le tri sélectif; nous commençons à le réussir sur la rénovation thermique de l'habitat : il nous faut l'acquérir sur la mobilité. Sans représentation positive de la transition écologique dans l'imaginaire collectif nous n'arriverons pas à l'objectif de neutralité carbone.

Mais déjà le monde bouge. Les constructeurs automobiles sont obligés de dépenser 2 500 euros par véhicule en publicité pour arriver à le vendre; une somme jamais atteinte qui montre que le modèle dominant vacille et nécessite des jambes de bois de plus en plus coûteuses. L'espoir est permis.

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Gueules cassées

5 Février 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Le hasard des lectures fait que je lis l'un après l'autre "Croire aux fauves" de Nastassja MARTIN et "Le lambeau" de Philippe LANÇON ; avec un point de départ identique : la mâchoire fracassée d'une anthropologue agressée par un ours au fin fond du KAMTCHATKA et celle d'un journaliste de CHARLIE HEBDO mitraillé par les frères KOUACHI.

Car le livre de Philippe LANÇON ne parle que de cela, de la réparation, des échecs médicaux, du lien qui se noue avec la chirurgienne qui le soigne, de la force qu'il faut pour renouer le contact avec ceux qui sont du monde à jamais perdu d'AVANT les tirs et ne comprennent pas le survivant.

Et celui de Nastassja MARTIN commence l'instant d'après l'attaque de l'ours et raconte moins la guérison physique que la nécessité d'y retourner, de se replonger dans le monde sauvage des "EVENES" retournés à la chasse de subsistance après l'effondrement soviétique pour comprendre pourquoi elle avait rêvé de l'ours quelques jours plus tôt. Mme MARTIN est définie là-bas comme une "miedka", passée de l'autre côté de la normalité humaine grâce à ce contact violent mais non mortel avec l'animal mythique qu'est l'ours. Je vous recommande ce livre palpitant.

 

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ESPACE INFO ÉNERGIE, bilan 2019

4 Février 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

L'espace info énergie (EIE) de HAUTE SAVOIE animé depuis mai 2019 par ASDER pour le territoire du GRAND ANNECY a oublié un premier bilan de son intervention. 1 558 appels téléphoniques reçus et 112 rendez vous individuels avec des habitants. C'est un résultat encourageant après plusieurs années d'abandon suite à la malheureuse liquidation judiciaire de PRIORITERRE qui nous avait privé d'un service de qualité. Le n° de téléphone commence à être connu 04 58 57 01 70.

Les 3 questions les plus fréquentes : les aides financières possibles, les offres à 1 € et le démarchage abusif, et le remplacement d'un système de chauffage. Gageons que 2020, première année entière de l'EIE, verra une augmentation spectaculaire de sa fréquentation.

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TUMBACH-TRIGENIUM, nouvelle consignation

3 Février 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Alors que l'audience correctionnelle le concernant était prévue le 24 janvier et a été reportée du fait de la grève des avocats, TUMBACH/TRIGENIUM continue sur sa lancée en écopant d'une nouvelle décision préfectorale de consignation. Voici les raisons de cette décision. TRIGENIUM n'a pas respecté l'arrêté préfectoral de mise en demeure du 5 février 2019 qui lui enjoignait :

"sous un délai d'un mois", de faire "réaliser l'ensemble des piézomètres recommandés par l'étude hydrogéologique du 5 janvier 2015, demandés par courrier du 2 octobre 2015 de l'inspection des installations classées".

"avant la fin du premier trimestre 2019", de faire "exécuter des campagnes d'analyse des eaux souterraines à une fréquence trimestrielle"

"sous un délai de 2 mois, de finaliser "le diagnostic de pollution transmis dans le cadre de l'étude du 5 janvier 2015".

La simple lecture des dates laisse pantois. Depuis 2015, TUMBACH ne respecte pas des demandes de l'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement. En février 2019, une mise en demeure exige qu'il le fasse. En février 2020, il n'y a toujours pas répondu ! 5 années de délinquance écologique alors qu'il est cité à comparaître devant le Tribunal correctionnel d'ANNECY ! Pendant ce temps, à chaque lessivage par la pluie, l'ISERNON se remplit de polluants qui se déversent dans le THIOU au Pont Neuf.

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AG des pêcheurs, éléments sur le nouveau régime climatique

29 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

L'assemblée générale d'ANNECY LAC PÊCHE a donné lieu à des présentations intéressantes sur la ressource halieutique. J'ai été particulièrement interpellé par la présentation des difficultés rencontrées à la pisciculture de la PUYA qui enregistre une élévation de la température de l'eau puisée dans le lac depuis des années. Cette élévation pose problème car elle est désormais trop élevée pour permettre un développement correct des alevins qui sont sensibles à la moindre variation de température. Les pêcheurs s'interrogent : faut-il prendre l'eau plus profond dans le lac où elle n'est pas affectée par cette variation de température ou faut-il refroidir l'eau artificiellement dans la pisciculture ? Encore un cas concret de la nécessité de s'adapter au changement climatique...

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SUV : une réglementation polluée

28 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

"Le taux d’émission de CO2 à respecter par chaque constructeur évolue comme le poids moyen des automobiles qu’il vend" nous explique ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES, incroyable mais vrai...
SUV : une réglementation polluée 

JUSTIN DELÉPINE - ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES

La méthode de calcul des seuils d’émission de CO2 définie par l’Union européenne encourage les constructeurs automobiles à monter en poids, et donc à polluer davantage.

On ne peut plus passer à côté : quasi-inexistants il y a encore quelques années, les SUV (Sport Utility Vehicle) ont en quelques années envahi les rues et les routes. Ces 4x4 urbains représentaient à peine 10 % des ventes en 2010, ils en constituent désormais plus d’un tiers sur le continent européen, et presque la moitié aux Etats-Unis.

Un frein à l’efficacité énergétique

La mode des SUV est d’une telle d’ampleur que, selon l’Agence internationale de l’énergie (IAE), l’augmentation des ventes de ces véhicules a été depuis 2010 la deuxième cause de la hausse des émissions de CO2 au niveau mondial. Sur le papier, ces imposants véhicules présentent en effet de nombreux inconvénients : plus gros, ils consomment davantage de carburant (environ 25 % de plus qu’un véhicule moyen), et sont plus dangereux pour les autres usagers de la route.

En France, la consommation moyenne de carburant au kilomètre des véhicules neufs ne diminue plus depuis 2015, alors qu’elle était en baisse constante depuis plus de 20 ans
 En outre, le poids plus élevé des SUV ruine en partie les efforts des constructeurs automobiles pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs véhicules. Certes, les moteurs d’aujourd’hui consomment moins d’énergie pour réaliser une même action. Mais ces progrès technologiques sont en partie utilisés pour augmenter le poids des voitures. Le serpent se mord la queue : en France, la consommation moyenne de carburant au kilomètre des véhicules neufs ne diminue d’ailleurs plus depuis 2015, voire tend à augmenter, alors qu’elle était en baisse constante depuis plus de 20 ans.

Avec tant de défauts, pourquoi les SUV ont-ils tant la cote ? Il y a bien évidemment les stratégies marketing et commerciales des constructeurs automobiles, qui à coups de publicités, vantent les avantages de ces grands véhicules confortables, puissants et clinquants. Mais il y a aussi une étrange réglementation européenne, qui pousse les fabricants de voitures à vendre des modèles plus lourds.

L’Europe appuie sur le champignon

Pour diminuer la contribution du transport routier au réchauffement climatique, l’Union européenne impose des amendes aux constructeurs dès que la moyenne d’émissions de CO2 des véhicules neufs vendus dépasse un certain seuil. En 2020, l’objectif est que, dans leur ensemble, les entreprises respectent un seuil moyen de 95 g de CO2 par kilomètre, contre 130 g précédemment. S’ils dépassent ce seuil, ils devront s’acquitter d’amendes conséquentes.

Cette moyenne n’est toutefois qu’un chiffre théorique : concrètement, l’objectif de 95 g de CO2/km est modulé pour chaque constructeur en fonction de l’écart entre le poids moyen des véhicules qu’il produit et le poids moyen des véhicules vendus en Europe (qui était de 1 390 kg en 2017). Cet objectif par constructeur est également une moyenne globale : le seuil indiqué est à respecter au niveau du total de ses ventes sur le continent, et non pas chaque véhicule au cas par cas. Autrement dit, Peugeot, Fiat ou Mercedes peuvent chacun vendre en Europe des véhicules qui dépassent le seuil réglementaire, dans la mesure où ils compensent cette surpollution par des véhicules dont les émissions sont, elles, inférieures à ce seuil.

A l’heure où la lutte contre le changement climatique devient urgente, la logique voudrait que l’effort demandé aux producteurs de véhicules lourds soit plus important que celui exigé des producteurs de véhicules légers. Et bien pas du tout : le taux d’émission de CO2 à respecter par chaque constructeur évolue comme le poids moyen des automobiles qu’il vend. Selon les calculs de l’ONG ICCT, Peugeot, avec un poids moyen de 1 273 kg, devra respecter un seuil de 91 g de CO2/km. A l’inverse, BMW, dont la balance pointe à 1 570 kg par véhicule, est autorisée à monter jusqu’à 101 g !

L’industrie allemande avantagée

Autrement dit, plus un constructeur vend des véhicules massifs, plus il peut dépasser le niveau de 95 g. « Or, plus le véhicule est gros, plus le coût pour y intégrer de la technologie de dépollution est faible », explique Tommaso Pardi, directeur du Groupement d’étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa). Autrement dit, il est plus aisé d’insérer des mécanismes limitant les émissions de CO2 sous le capot d’un gros SUV que d’une petite citadine.

Spécialistes du haut de gamme, Volkswagen, Daimler et BMW sont les grands gagnants de ce mode de calcul
 

« Cette réglementation pousse donc les constructeurs à une montée en gamme et en poids », résume Tommaso Pardi. Ils ont donc intérêt à vendre des SUV, et autres grosses voitures, pour faire augmenter le seuil réglementaire qu’ils doivent respecter. La justification officielle de cette législation est le principe d’utilité : comme les grosses voitures transportent théoriquement plus de personnes, il ne faut pas les pénaliser, et ne pas léser en particulier les familles nombreuses, contraintes de s’équiper de tels véhicules. Ce raisonnement ne résiste guère à l’examen, puisque le taux moyen d’occupation des véhicules est inférieur à 2. Autrement dit, les voitures sont la plupart du temps occupées par une seule personne.

Une autre raison vient cependant expliquer cette étrange réglementation : le poids de l’industrie allemande. Comme l’a constaté France Stratégie : « L’Allemagne a en effet réussi à imposer en 2008 un mode de calcul qui avantage les constructeurs de voitures lourdes. » Spécialistes du haut de gamme et des grosses berlines, les constructeurs allemands (Volkswagen, Daimler et BMW) sont les grands gagnants de ce mode de calcul, contrairement aux constructeurs français (PSA et Renault), davantage orientés dans des modèles de bas ou milieu de gamme.

Face à cette situation, les voix se multiplient pour instaurer un bonus-malus sur le poids des véhicules, afin de réorienter le marché vers une diminution du poids des voitures et stopper la mode des SUV et ses multiples conséquences environnementales négatives qu’ils engendrent.

 

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Vers l'interdiction des moteurs thermiques sur le lac

27 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

J'ai présenté sous les applaudissements à l'assemblée générale d'ANNECY LAC PÊCHE ce dimanche matin l'engagement de la liste de Jean-Luc RIGAUT : plus aucun bateau thermique sur le lac d'ici 2030 et des bateaux électriques pour tous les loueurs au fur et à mesure du renouvellement des AOT (autorisations d'occupation temporaire) du domaine public. C'est à dire à partir de 2021. Dans le même mouvement, le petit train du PAQUIER passera à l'électrique lors du renouvellement de son AOT.

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Présentation publique de la liste de Jean-Luc RIGAUT

26 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

La présentation publique des 69 colistiers de la liste "Pour ANNECY naturellement" aura lieu ce lundi 27 janvier à 19 heures 15 salle Pierre LAMY rue de la république.  Ce sera l'occasion de découvrir les très nombreux nouveaux visages des candidat(e)s tant le renouvellement de l'équipe municipale présentée aux suffrages des annéciens est important. Ce sera aussi l'occasion de découvrir les 28 pages du programme municipal sur l'ensemble des aspects de la gestion municipale qui sera prochainement diffusé dans les boites aux lettres.

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Modification de l'indice ATMO

25 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Une révision de l‘indice de la qualité de l’air national ATMO a été officialisée par Elisabeth Borne, ministre en charge de l’Environnement, lors de la Journée nationale qualité de l’air en septembre 2019. La sortie de cet indice, initialement prévue début février est repoussée de quelques mois afin de s’assurer de la cohérence entre l’indice européen et le nouvel indice national. Un arrêté ministériel précisant les modalités de calcul et de présentation de ce nouvel indice devrait être publié prochainement. Le nouvel indice national entrera en vigueur courant 2020.

La principale innovation du nouvel indice ATMO est l'introduction d'un cinquième polluant : les PM 2,5 qui jusque là n'étaient pas pris en compte par l’État.

L'indice est composé jusque maintenant de 4 sous-indices (allant également de 1 à 10), chacun étant représentatif d’un polluant de l’air :

  • particules fines (PM10)
  • ozone (O3)
  • dioxyde d’azote (NO2)
  • dioxyde de soufre (SO2)

De sorte qu'il sera possible avec l'introduction des PM 2,5 qu'avec la même situation de pollution, les seuils soient déclenchés plus souvent en certaines périodes de l'année.

C'est la raison pour laquelle le GRAND ANNECY s'est fixé l'objectif ambitieux d'atteindre les niveaux des recommandations  de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui ne sont pas susceptibles de modifications nationales conjoncturelles.

Pour information, l’Agence Européenne de l'Environnement et la Commission Européenne ont présenté à l’occasion du Clean Air Forum (29/11/2019) le nouvel indice européen de la qualité de l’air.

Parmi les évolutions notables de cet indice, il y a l’ajout d’une classe « extremely poor » lorsque la qualité de l’air est considérée comme étant extrêmement mauvaise ainsi que des recommandations pour les impacts sanitaires à court et à long terme.

Cet indice est calculé sur la base de mesures provenant de plus de 2 000 stations de surveillance de la qualité de l’air en Europe.

L’indice consiste en une carte interactive qui montre la situation locale de la qualité de l’air au niveau des stations, sur la base de cinq polluants majeurs, nocifs pour la santé des citoyens et pour l’environnement : les particules en suspension (PM2,5 et PM10), l’ozone troposphérique (O3), le dioxyde d’azote (NO2) et le dioxyde de soufre (SO2).

 Consulter l’indice européen

 

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L'intelligence des plantes

24 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

"L'intelligence des plantes" de Fleur DAUGEY chez ULMER fait suite à l’ouvrage de Peter Wohlleben "La vie secrète des arbres" qui explorait la symbiose qui se forme, sous terre, entre les racines des arbres et les champignons mycorhiziens. Par ce réseau, du carbone, du phosphore, de l’azote ou de l’hydrogène, circulent d’un arbre à l’autre. En s’échangeant tantôt des nutriments, tantôt des signaux d’alerte ou de défense, les arbres « prennent soin les uns des autres ».

Fleur DAUGEY fait le point quant à elle sur l'ensemble des plantes qui se transmettent des informations mais aussi aux animaux, apprennent, mémorisent des informations, etc.

Ces études récentes mettent à mal les préjugés hérités de notre culture chrétienne qui place l'homme au-dessus de tous les êtres vivants en lui réservant la capacité de réflexion et d'action concertée : il fallait à tous prix que l'homme se distingue de tous les autres êtres vivants; à commencer par les animaux et a fortiori les plantes. Étant par nature "au-dessus", l'homme pouvait mépriser, exploiter, détruire sans vergogne puisque l'animal et la plante ne souffraient pas de ses actions, n'avaient pas d'émotion ni d'intelligence.

On se souvient de la controverse de VALLADOLID au début du 16° siècle, qui, si elle ne portait pas - contrairement aux idées reçues - sur le fait que les indiens aient une âme : le Pape d'alors avait tranché positivement. Mais dans le cadre du devoir de conversion des Indiens qui s'imposait aux catholiques espagnols les religieux différaient sur le moyen d'y parvenir : colonisation pacifique et vie exemplaire ou colonisation institutionnelle où la force est légitimée par le réalisme et la nature même des civilisations précolombiennes.  La discussion n'eut même pas lieu pour les Noirs africains : pas de controverse pour savoir si l'on pouvait les déporter par millions. Ainsi, si la force était justifiable vis à vis d'autres humains, elle l'était sans conteste sur les animaux et les plantes.

Tous ces travaux novateurs montrent la capacité des plantes d'apprendre, mais aussi de transmettre ce savoir à leurs congénères proches pour qu'ils se défendent mieux contre le stress hydrique par exemple. Un changement radicale de paradigme au moment où la préservation de la biodiversité est d'une actualité brûlante.

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