Je me documente sur ce qu'on appelle économie circulaire, économie de la fonctionnalité, etc. Voici une présentation utile sur le site de l'association OREE...
 

« L’économie de fonctionnalité privilégie l’usage à la possession et tend à vendre des services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes. » ADEME

Avec les débats actuels sur la diminution des impacts environnementaux d’un facteur 4 ou 10, l’important nombre des produits de grande consommation, leurs changements rapides et les flux de déchets qui en résultent, les approches « réparer au lieu de jeter » et « louer au lieu d’acheter » sont aujourd’hui d’actualité.

S’inscrivant dans cette logique, l’économie de la fonctionnalité est une approche émergente qui vise à remplacer la vente de produits par la vente de l’usage. C’est passer de l’économie du chiffre d’affaires à celle de la valeur ajoutée. Au-delà d’une « servicisation » de l’économie, il s’agit pour l’entreprise envers son client d’une contractualisation sur une performance d’usage et non plus sur la mise à disposition d’un produit. Elle propose ainsi une offre complète qui intègre au maximum les enjeux du territoire à travers des dimensions à la fois matérielles et immatérielles.

La valeur d'un produit pour le consommateur réside dans la fonction, donc les bénéfices qu'il retire de son utilisation en réponse à son besoin, et non dans la possession du produit en question.

Par exemple, dans une économie de la fonctionnalité, les consommateurs achètent – dans une certaine durée - de la mobilité plutôt qu’un véhicule, une climatisation constante à 18 degrés  plutôt que du gaz ou de l’électricité, un service de nettoyage régulier  plutôt qu'un lave-linge, etc. Dans une telle optique, la valeur économique du produit ne repose plus sur sa valeur d'échange, mais bien sur sa valeur d'usage.

Cette approche a un bon nombre d’exemples de réussite à son actif :

  • Michelin facture les kilomètres parcourus par les camions équipés de ses pneus au lieu de les vendre
  • Xerox facture les photocopies à l’unité, au lieu de vendre ou de louer les machines
  • JC Decaux et la mairie de Paris louent des Vélib’ au lieu de vendre des vélos

 

Le non-transfert de propriété incite les fabricants à favoriser la durabilité des produits et donc à diminuer la vitesse du flux de ressources en énergie et en matériaux. Il privilégie aussi l’utilisation intensive (mutualisée) qui en diminue le volume. Le remplacement de la vente de biens par la vente de services conduit donc au découplage de la création de valeur et de la consommation de ressources pour concilier augmentation du profit et diminution de la pollution.

En suscitant une réorientation de l’innovation, cette nouvelle approche apporte aux entreprises les moyens d’assurer la profitabilité de leurs nouveaux modèles économiques :

  • moindre dépendance de l’approvisionnement,
  • plus grande maitrise des produits sur le cycle de vie,
  • compétitivité,
  • fidélisation et plus grande proximité avec le client,
  • informations plus précises sur l’utilisation des produits…)

Cette approche offre un concept utile et prometteur pour aller dans le sens de la durabilité, mais ce potentiel doit être vérifié au cas par cas. C'est seulement quand elle contribue effectivement à réorienter les tendances actuelles non durables dans la production et de consommation, qu'elle peut être considérée comme une approche durable (internalisation donc optimisation du coût d’utilisation et de maintenance, augmentation de la durée de vie, optimisation de la consommation de matières premières et d’énergie, création d’emplois (de service) non délocalisables, amélioration du service rendu au consommateur).

Ainsi, l’économie de la fonctionnalité permet le développement des entreprises et de leurs territoires en valorisant leurs ressources immatérielles (confiance, compétence, pertinence d’organisation, santé). Elles sont mobilisées à travers les jeux d’acteurs et la coopération aussi bien en interne (collectifs de travail) qu’en externe (clients et partenaires) et doivent être rémunérées à leur juste valeur. Il s’agit de revoir la chaîne de valeur en recomposant le système d’acteurs qui la constitue. Ces modes d’organisation doivent être facilités par une montée en compétences collectives et la mise en place de dispositifs d’innovation servicielle, d’évaluation et de professionnalisation afin de répondre au mieux aux besoins des consommateurs et plus largement des territoires. C’est par cette logique que seront non seulement pris en compte les enjeux environnementaux mais aussi les enjeux économiques et sociaux.

Source : ATEMIS