Ce sera en effet, le premier hiver intégrant l'arrêt de huit réacteurs nucléaires depuis le printemps sur les dix-huit réacteurs actuellement en service. Rappelons qu’un neuvième réacteur sera arrêté en 2015, un en 2017, un en 2019 et les six derniers en 2021 et 2022.

En attendant, le débat s’organise autour de deux approches qu’il faudra rendre compatibles : " Assurer la sécurité des approvisionnements et protéger l'environnement, le tout dans des conditions financières acceptables. " d’un côté et de l’autre, ceux qui considèrent que "les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique sont les deux piliers de la nouvelle politique énergétique ".

Entre les deux, il y a bien sûr la définition des moyens opérationnels à mettre en place pour atteindre ces objectifs car concrètement, pour les 1ers, il s’agit de prévoir la construction de centrales thermiques au gaz et surtout au charbon afin de sécuriser l’approvisionnement quand pour les autres, il s’agit d’entrer dans l'ère des énergies renouvelables.

Pour l’instant, le coût de cette révolution énergétique reste la grande inconnue car malgré la fermeture des centrales nucléaires, l'Allemagne affirme qu’en 2020, ses émissions de CO2 devraient être de 40 % inférieures à ce qu'elles étaient en 1990.

Cela passera par le développement de l'énergie éolienne dans le nord du pays, la construction de réseaux à haute tension pour transporter cette énergie dans le sud, la construction des centrales classiques pour les jours où il n'y a ni vent ni soleil et l’investissement dans l'isolation massive du parc immobilier.

Alors que la question du coût de l’électricité est souvent mis en avant en France, selon un sondage 79% des Allemands jugent le prélèvement " énergies nouvelles " " raisonnable ". Seuls 15 % le trouvent " trop élevé " alors que le prix de MGWh électrique est aux alentours de 60 euros, l’éolien se situe à 90€ et l’électro-solaire à 370€.

Avec la sortie du nucléaire, l'Allemagne vit une véritable révolution industrielle, suivie de près tant par les industriels occidentaux que par les financiers. En témoigne l'annonce en août par le fonds américain Blackstone d'un investissement de plus de 1 milliard d'euros dans un parc éolien en mer du Nord.