Un vélo dans la tête !
Martial SADDIER président du conseil départemental (CD) vient de faire voter le 27 juillet un budget de 17 500 000 CH F (pas des euros , des francs suisses !) pour organiser des championnats du monde de vélo en HAUTE-SAVOIE en 2027 et construire un ... Vélodrome. Incroyable non de voter une subvention en francs suisses quand on connaît la volatilité du change ? Pour des raisons de "confidentialité", les termes de l'accord entre le département et l'union cycliste internationale sont secrets et la délibération du CD le précise. De quoi motiver 3 votes contre (Mmes DUBY-MULLER et MASSOL et M. BAUD) ; ce qui est exceptionnel au sein du conseil départemental. Alors qu'il y a un vélodrome à GRENOBLE - ou à GENÉVE - on ne pouvait pas se mettre d'accord avec le département de l'ISÈRE pour éviter de créer un vélodrome qui ne servira plus jamais en HAUTE SAVOIE ? Une pétition est lancée contre ce projet caricatural de construction du vélodrome; en dehors des missions du conseil départemental telles quelles sont fixées par la loi NOTRE et en particulier le social et les collèges.
Signez la pétition ici
Un monde de connivences
La revue "Orient XXI" publie un entretien avec Bertrand BADIE qui mérite attention. Le professeur et chercheur caractérise les relations internationales du début du 21° siècle comme celles de la connivence. C'est à dire à l'opposé d'une logique de blocs et d'un régime d'alliances stables et durables à laquelle la guerre froide nous avait habitués . Un exemple éclairant avec les relations entre la TURQUIE et la RUSSIE, alliés sur certains terrains et opposés sur d'autres (Lybie, Ukraine,...). Le maître mot est celui du pragmatisme. Pragmatisme des 40 états qui se sont abstenus à l'ONU pour condamner l'agression russe en Ukraine pour ne pas se fâcher avec MOSCOU à l'heure où la RUSSIE s'implante en AFRIQUE ; pragmatisme des coalitions d'un jour "Je défends ton droit au charbon si tu défends mon droit à la déforestation".
Pour BADIE, "à la base des logiques de connivence, il y a toujours un calcul à court terme". L'échec des réunions internationales sur le climat est un marqueur de ces logiques nationales égoïstes et court-termistes. BADIE rappelle que le délégué russe au Conseil de sécurité de l'ONU a déclaré qu'il serait "contre productif" de parler des questions climatiques au conseil de sécurité; façon de dire que la légitimité des 5 états y siégeant pour harmoniser la marche du monde a disparu. Or la crise climatique exige une réponse et une gouvernance globale.
Le réchauffement climatique est la première menace immédiatement planétaire. Elle n'est pas née de la dérive de tel ou tel état national, et d'emblée elle concerne tous les humains. Quel que soit l'endroit où nous habitons, et quel que soit le lieu où nous émettons des gaz à effet de serre, le nouveau régime climatique nous concernera tous. Personne n'est à l'abri, même si les plus pauvres sont plus exposés. On voit bien comment ces logiques de connivence sont inadaptées à conclure les engagements nécessaires pour une action mondiale à court et moyen terme.
Mais pourquoi je fais ça ?
A chaque fois que je plonge les mains dans les poubelles de mon immeuble pour retrier les déchets qui s'y trouvent, je me demande bien pourquoi je fais ça ? Objectivement, c'est absolument ridicule. Sortir des bouteilles plastique des bacs gris pour les mettre dans les jaunes et sortir des emballages plastique et autre polystyrènes des poubelles jaunes pour les mettre dans les bacs gris, c'est ridicule. Cela ne changera rien à la catastrophe écologique annoncée. Alors pourquoi ?
J'ai réfléchi à la question. Pour le tri des poubelles jaunes, je sais : je veux simplifier le dur labeur des employés de la société EXCOFFIER qui retrient nos déchets des bacs jaunes à VILLY LE PELLOUX sur des tapis transporteurs bruyants. Moins il y aura des "refus de tri" (c'est le terme technique pour les erreurs de tri sélectif) , moins ils seront sollicités. Mon éducation et mes valeurs me placent à leurs côtés.
Pour les autres, c'est parce que je suis d'une génération de militants écologistes qui a dû porter la question environnementale quand tous les autres s'en fichaient. Il fallait donc "montrer l'exemple"; ne pas pouvoir être la cible des réponses habituelles : "tu ne fais même pas ce que tu proposes". Alors, il ne fallait pas se trouver "coincé", comme Noël MAMERE pris en photo sortant d'une voiture pour enfourcher un vélo avec lequel il devait arriver à une conférence ce presse. Des journalistes étaient allés fouiller les poubelles de Antoine WAECHTER pour vérifier qu'il triait ses déchets. Cette tentative de cohérence entre l'engagement collectif et la pratique individuelle est au coeur d'une étude de la "revue française de sciences politiques" sous la plume de Christophe Traïni (n°123 - 2021) "entre pratiques intimes et sphère publique". Il montre comment les écologistes quel que soit leur type d'engagement se trouvent confrontés plus que quiconque à cette intrication entre leur vie personnelle et son expression publique. Le choix du végétarisme par les jeunes générations d'écologistes relève de cette exigence de cohérence. Dès lors qu'on ne propose rien que la perpétuation de ce qui existe, l'engagement politique ne demande aucun effort personnel. On continue de faire comme avant puisqu'on propose le statu quo. Dès lors que l'on demande "plus", l'impact sur la vie quotidienne est nul : l'augmentation nécessaire du SMIC n'implique aucune modification du mode de vie des smicards. Mais dès lors que le changement proposé demande à impacter la vie quotidienne de chacun, dès lors que l'on réclame la sobriété, on doit en donner l'illustration sous peine d'être inaudible; mais surtout à mes yeux de ne pas être aussi cohérent qu'un militant devrait l'être entre ses idées et ses actes. Aller en vélo aux réunions du conseil d'agglomération du GRAND ANNECY, quasiment seul, était de cette veine. J'ai toujours considéré la vertu de l'exemple pour soi et pour les autres comme un axe cardinal qui permet de bien dormir le soir. Sans être un saint ou un héros, juste pour témoigner qu'un effort était possible et qu'il rendait heureux.
Et puis, ces plongées dans les poubelles de mon immeuble font découvrir que ceux qui trient le moins, ce sont les étudiants, biberonnés depuis la maternelle au tri sélectif, mais dont l'acte de révolte fondateur de leur vie estudiantine est de faire honneur au dieu incinérateur. Ensuite, c'est la mine de ressources qui sont encore dans nos poubelles sous la forme de produits non utilisés, quelquefois dans des emballages intacts, que je m'empresse de remettre en circulation autour de moi pour leur donner une seconde vie. Une recyclerie personnelle en coeur de ville en quelque sorte... Dernier objet en date, une bombe d'équitation !
Envol des subventions à la chasse
L'excellente revue de presse "VERT" à laquelle je vous invite à vous abonner relate cette "trouvaille" : les subventions publiques aux chasseurs sont passées de 27 000 euros en 2017 à 6,3 millions d'euros en 2021 d'après les comptes publiés par la Fédération nationale des chasseurs... Pendant ce temps, les subventions aux associations de défense de l'environnement sont en chute libre, notamment de la part des conseils départementaux et régionaux, à commencer par ceux de HAUTE SAVOIE (Martial SADDIER) et d'AUVERGNE RHONE ALPES (Laurent WAUQUIEZ) qui leur reprochent de s'opposer à certains de leurs projets. Ils ne veulent donner les sous de nos impôts qu'aux associations qui votent pour eux aux élections : silence dans les rangs !
La poule aux œufs d’or. Les subventions publiques accordées aux chasseurs ont explosé, passant de 27 000 euros en 2017 à 6,3 millions d’euros en 2021 selon les comptes publiés au Journal officiel, par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) début août. Depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il y a cinq ans, les chasseurs ont bénéficié de nombreux cadeaux de la part de l’exécutif, comme la division par deux du coût du permis de chasse (de 400 à 205 euros) qui a fait bondir le nombre de cotisations et les recettes de la fédération. Willy Schraen, président de la FNC et soutien du président, justifie la hausse des subventions publiques par de nouvelles prérogatives qui incombent à son organisation depuis 2019. France Info
LA RONDE recadrée par ASTORG
On ne sait pas si il faut en rire ou en pleurer, mais l'arrêté municipal signé de François ASTORG et adressé à la présidente de l'association LA RONDE, par ailleurs compagne d'un maire-adjoint et l'une des fers de lance de RÉVEILLONS ANNECY, vaut son pesant d'or.
Alors que le Maire s'est fait photographier trinquant avec M. SUPPLISSON (et Mme LARDET) dans les locaux de l'ancienne SCOP ALPINE ALUMINIUM pour se féliciter de l'installation de LA RONDE; il est contraint de signer un arrêté interdisant à celle-ci de réaliser les travaux d'aménagement qu'elle demandait. Et en particulier, l'installation d'un restaurant au titre d'un établissement recevant du public (que la dite présidente a néanmoins installé si l'on en croit les déclarations de M. SUPPLISSON à la presse...). Pour tenter de contourner l'obstacle, le restaurant serait devenu un "restaurant inter entreprises"... Ce qui signifie qu'il accueille bien du ... public.
Le motif est trivial : le site est encore une installation classée pour la protection de l'environnement; donc le public ne peut pas y entrer. Et comme les repreneurs n'ont pas, malgré les deux mises en demeure du Préfet, obtenu le déclassement du site, il n'est pas question d'y réaliser les travaux demandés par LA RONDE pour accueillir du public.
Par copinage politique, ASTORG soutient LA RONDE et donc SUPPLISSON; mais comme Maire, il doit veiller au respect de la Loi et ne peut pas autoriser ce qui est illégal. Quand la schizophrénie politique atteint un tel niveau, on comprend que les agents municipaux souffrent des ordres et des contre-ordres d'un maire dépourvu de la moindre autorité vis à vis de sa majorité municipale.
Coeur de ville saturé
C'est la saturation qui marque les esprits dans le coeur de ville d'ANNECY : les voitures bloquées du rond point de BROGNY et de l'avenue de GENÈVE jusqu'au Crêt du Maure; les poubelles à verre qui débordent, les rues sales dès le matin, ... Alors que la triplette LARDET/ASTORG/SARDA nous promettait d'avoir réglé les problèmes de transport au bord du lac à l'été 2021, il n'en est rien.
La gratuité des bus autorise les piétons à prendre le bus pour aller d'un arrêt à un autre au lieu de marcher, et les bus des plages sont bloqués dans les embouteillages (merci à ceux qui les utilisent de diminuer le nombre de véhicules sur la route !).
Quant aux touristes, lequel d'entre nous quand il découvre un ville laisse sa voiture au P+R et prend le bus pour se rendre dans la vieille ville ? Quel parking relais d'ailleurs est identifié depuis 2020 à ANNECY pour ce faire ?.
En bloquant l'extension du parking de la préfecture qui aurait permis de stocker les voitures des touristes, puis en fermant une voie rue Jean Jaurès, la triplette fait remonter le bouchon jusqu'à l'embolie du rond-point de BROGNY... Bonjour la qualité de l'air !
Je repense aux promesses faites par RÉVEILLONS ANNECY aux associations environnementales et à GREENPEACE sur l'interdiction des diesels en 2025 et au tramway... Et je me dis que les promesses (même de nos écolo-égoïstes) n'engrangeaient que ceux qui les crurent...
Rainbow Warrior
J'ai eu le privilège d'être invité cet été à une visite privée à bord du RAINBOW WARRIOR, le navire amiral de GREENPEACE amarré au port de BORDEAUX. Moment rare de partage avec le directeur général de GREENPEACE et avec l'équipage du bateau qui nous en a expliqué le fonctionnement quotidien au service de l'environnement par les campagnes scientifiques ou par les actions "choc" au-devant des baleiniers ou autres transporteurs de grumes de bois tropicaux illicites. Une organisation rigoureuse, planifiée, déterminée pour convaincre et agir, structurée au plan mondial et ne comptant que sur les contributions de ses adhérents et sympathisants pour assurer son indépendance. Un moment convivial et sympathique à bord du Rainbow Warrior 3° du nom puisque vous vous souvenez sans doute que le Président actuel du Conseil constitutionnel Laurent FABIUS s'illustra en 1985 en ordonnant de couler le premier exemplaire dans le port d'AUCKLAND tuant un photographe portugais présent sur le bateau. De quoi se motiver à continuer à soutenir financièrement GREENPEACE comme je le fais depuis de longues années....
CARENCO, ministre de l'outre-mer
Monsieur CARENCO vient d'être nommé Ministre de l'outre-mer. Il a été préfet de la HAUTE SAVOIE en 2002-2004 quand Dominique VOYNET était ministre de l'environnement du gouvernement JOSPIN. Au nom des VERTS de la HAUTE-SAVOIE, je conduisais une délégation pour lui faire part de nos attentes en matière environnementale après la publication de nos deux "livres noirs de l'environnement" où nous détaillions les enjeux écologistes locaux; depuis les nuisances du karting de RUMILLY jusqu'aux déblais suisses dans la MÉNOGE en passant par la démolition du chalet FRÉQUELIN construit illégalement à PASSY ou la pollution à l'uranium du site de la Société industrielle de combustibles nucléaires (SICN) en pleine ville.
Il faut vous imaginer entrer dans le spacieux bureau du préfet avec vue sur le lac, dans un nuage de fumée de cigarettes - qu'il n'arrête pas de fumer en notre présence - et écouter le monologue d'un "serviteur de l'Etat" sûr de lui, connaissant tout sur tout et ne vous laissant placer un mot qu'à regret.
D'abord sur les VERTS, il commence par rappeler qu'il venait d'arriver des Antilles et qu'un communiqué de presse de Noël MAMERE l'avait mis en cause dans la violente répression d'un mouvement syndical. Tout juste la possibilité de lui dire que nous en ignorions tout et que cela n'était pas l'objet de notre demande de rendez-vous, qu'il poursuivit par cette phrase que j'entends encore "Les lois environnementales ne sont pas des lois de la République; c'est la transcription de directives européennes" après que je l'ai interpellé sur la mise en oeuvre de NATURA 2000 et de la directive "Habitat" pour les espèces sauvages. Glups ! à peine le temps de lui dire que les lois de transcription des directives européennes sont votées par le Parlement français qu'il poursuit sur le thème "de toutes façons, les préfets n'ont qu'un patron; c'est le ministre de l'intérieur". Et donc, VOYNET ministre de l'environnement, c'est de la roupie de sansonnet. Ses demandes ne s'imposent pas au Préfet qu'il était et il peut faire ce qu'il veut dans son département en la matière.
Plus tard, en qualité de préfet de région Rhône-Alpes, il fustigera "l'écologie de gazon" sans doute à comparer à l'écologie des champs représentée par les chasseurs. Et bien sûr, il ne fit rien pour répondre à nos demandes environnementales locales.
Le voici revenu à ses premières amours ultra-marines. Pas sûr que le scandale de la chlordécone ou les enjeux environnementaux martiniquais, guadeloupéens ou calédoniens soient devenus sa préoccupation après son passage à la présidence de la commission de régulation de l'énergie où il déclara en novembre 2021 au Journal LE MIDI LIBRE qu'il n'y aurait pas d'augmentation des tarifs de l'énergie... Pas de quoi rassurer sur la qualité de sa prospective...
Prix de l'énergie : pour Jean-François Carenco, "la crainte des Français est illégitime"
Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) fait le point sur la situation actuelle et, surtout, décrypte les enjeux à venir. Un récent sondage a montré de 84% des França...
Ouf, il pleut...
Ouf, il pleut ! De quoi vite oublier les dizaines de milliers d'hectares partis en fumée, le manque d'eau qui a tué on ne sait combien de millions de poissons, etc. Et demain, il pleuvra peut-être trop, puisque notre climat tempéré devient un climat sub-tropical, succession de sécheresses et d'inondations à cause du nouveau régime climatique.
L'important, c'est d'oublier vite car la réalité est insupportable si on la projette à vingt ans et donc notre cerveau nous incite à relativiser l'enjeu et à croiser les doigts pour que les choses n'empirent plus.
Comme si l'effet de serre que nous subissons sur la planète était du même ordre que celui que nous connaissons sous le cagnard dans notre voiture au soleil. Là, pas de problème réel : on ouvre les fenêtres, on met en marche la climatisation et la température baisse. Mais il n'y a pas de fenêtre à ouvrir dans l'atmosphère terrestre pour soulager la planète et aucune climatisation interstellaire pour la rafraîchir de l'extérieur.
Nous sommes donc coincés dans une bulle de carbone qui ne cesse d'augmenter malgré tous les efforts entrepris ici ou là. Alors l'indifférence est sans doute la seule issue mentalement soutenable pour ne pas mourir d'inquiétude morbide ... Et ne plus faire d'enfants comme l'annoncent et le pratiquent de plus en plus de jeunes adultes qui ne veulent pas s'exposer aux reproches de leur descendance devant un scénario annoncé qu'ils n'ont pas su/voulu empêcher de se produire.
On sait que ça n'ira pas mieux demain, il faut pourtant continuer de dormir.
DARMANIN et la double peine
Le gouvernement semble hésiter sur la nécessité d'une nouvelle loi sur l'immigration; comme si l'ouverture d'un nouveau débat parlementaire sur un renforcement de la répression contre les étrangers était la nécessité du moment... La CIMADE, qui a mené depuis toujours le combat pour le droit d'asile et pour l'accueil solidaire et responsable des étrangers vient de prendre position. Je partage au mot près leur déclaration.
Depuis plusieurs jours, le ministre de l’Intérieur assène des accusations hâtives, des affirmations approximatives et des contre-vérités, probablement dans le seul but de flatter une certaine partie de l’opinion. Pourtant, c’est bel et bien la double peine qui doit être abolie, et non ses faibles remparts.
La double peine est cette peine d’un autre âge qui consiste à asséner à une personne de nationalité étrangère une mesure d’expulsion, en plus de sa peine de prison. Chaque année, elle brise durablement des milliers de vie, le plus souvent pour des décennies.
La double peine est discriminatoire, car elle est fondée sur la seule nationalité. Elle est injustifiable, car elle empêche toute forme de réinsertion. Elle est criminogène, car elle favorise la récidive, en écartant les personnes de la grande majorité de leurs droits. Elle est inhumaine, car elle fait fi des désastres humains qu’elle produit sur les personnes comme sur leurs proches. Ces différents constats sont documentés et partagés depuis des décennies, au gré des nombreux rapports, mobilisations, témoignages et grèves de la faim menés depuis plus de trente ans.
Les propos tenus par le ministre de l’intérieur contribuent à entretenir un flou inacceptable entre immigration et délinquance. Des personnes sont qualifiées de délinquantes, alors qu’elles ont purgé leur peine, ou pire, qu’elles sont seulement mises en accusation. Toutes les personnes étrangères sont visées sans distinction, sans prendre la peine de considérer autre chose que le parcours pénal (ou la seule accusation) dont elles sont l’objet, au mépris de toute autres considérations tenant à la vie privée et familiale par exemple.
Ces propos laissent aussi entendre que la sauvegarde de l’ordre public serait l’éternelle oubliée des politiques migratoires, alors que la France créé sur ce seul fondement des dizaines de milliers de fantômes administratifs : retrait de titre, perte du statut de réfugié∙e, non-renouvellement sont légion depuis 2020 et la pandémie.
Les catégories de personnes protégées contre la double peine sont certes insuffisantes mais leur abolition entraînerait des désastres humains sans précédents. C’est bel et bien la double peine qui doit être abolie, non les faibles barrières qui l’empêchent parfois.