Longue marche
Il n'y a pas de hasard. Des amis me prêtent le premier tome de "Longue marche" au milieu d'une dizaine d'autres bouquins et un autre m'envoie le surlendemain les trois tomes... Je ne pouvais pas échapper à cette lecture de Bernard OLLIVIER qui y raconte ses douze milles kilomètres sur la route de la Soie, d'Istanbul à la Chine. Route de la Soie dont il ne reste rien sur le terrain, les caravansérails qui en marquaient les étapes ayant été détruits par l'insouciance, l'oubli, la négligence, les contingences matérielles. Rien non plus dans les souvenirs des habitants de ce début des années 2000 où se réalise sur quatre années ce chemin extraordinaire.
Bernard OLLIVIER sait écrire, transcrire ses émotions et ses rencontres avec sobriété, sans oublier les moments de doutes, les rencontres désagréables, voir l'absence de rencontres comme en CHINE dont il décrit les HANS comme sans aucune curiosité pour l'étranger, uniquement préoccupés d'argent. Je doute qu'il aurait continué son voyage si il était parti de là-bas... Heureusement, il est parti de TURQUIE et même la traversée de quelques déserts et de belles bureaucraties post soviétiques ne l'ont pas découragé de la rencontre toujours étonnante entre un homme à pied et ses semblables motorisés. Combien de fois dut-il refuser de se faire prendre en stop, et défier l'incrédulité des autochtones qui voulaient absolument lui rendre ce service...
Moi qui viens de découvrir la marche de longue distance, et bien plus modestement que Bernard OLLIVIER qui aligne des 50 kilomètres par jour avec un sac de plus de dix kilos, me suis régalé de ces aventures... Je vous conseille donc sa lecture chez PHEBUS Libretto.
La conquête c'est pour les loosers...
Paul KRUGMAN, prix Nobel d'économie, affirme que "la conquête (territoriale) c'est pour les loosers"... Belle chronique qui renvoit par exemple à la magnifique campagne guerrière de SARKOZY contre KADHAFI qui a fait de la LYBIE la base arrière de tous les mouvements islamistes et un champ de batailles des tribus... Mais l'IRAK, l'AFGHANISTAN où la culture du pavot n'a jamais été aussi importante, et tant d'exemples encore.
"Voilà plus d’un siècle que Norman Angell, un journaliste et homme politique britannique a publié "La Grande Illusion", un traité défendant l’idée que l’époque de la conquête était terminée, ou du moins devrait l’être. Il ne prédisait pas la fin des guerres mais il prétendait que les guerres agressives n’avaient plus aucun sens – que les conflits modernes appauvrissaient à la fois les vainqueurs et les vaincus.
Il avait raison mais cette leçon est apparemment difficile à intégrer. Il paraît certain que Vladimir Poutine n’a jamais été mis au courant. Nos néoconservateurs non plus, eux qui démontrent qu’ils n’ont rien retenu de la débâcle iraquienne en enviant à ce point le cas Poutine.
L’argument d’Angell était simple : le pillage n’est plus ce qu’il était. L’on ne peut se comporter avec une société moderne de la façon dont la Rome ancienne traitait une province qu’elle venait de conquérir, sans détruire la richesse même que l’on tente de saisir. Et pendant ce temps, la guerre, ou la menace d’une guerre, en perturbant les liens commerciaux et financiers, impose des coûts importants qui vont au-delà du simple fait de déployer des troupes et de les garder sur place. Même si l’on gagne, la guerre nous appauvrit et nous rend plus faibles.
Ce sont les exceptions à cet adage qui confirment la règle. Il existe encore des bandits qui font la guerre pour s’amuser et pour le profit, mais ils le font invariablement dans des endroits où les matières premières exploitables sont la seule véritable source de richesse. Les gangs qui déchirent la République centrafricaine sont à la recherche de diamants et d’ivoire de contrebande ; l’Etat Islamique prétend peut-être apporter un nouveau califat mais, jusqu’à présent, il a surtout mis la main sur des puits de pétrole.
Ce que je veux dire, c’est que ce qui fonctionne pour un chef de guerre du quart monde est tout autant destructeur pour lui que pour un pays à l’échelle de l’Amérique – ou même de la Russie. Regardez ce qui est considéré comme un succès pour Poutine, la mainmise sur la Crimée : la Russie a peut-être annexé la péninsule sans qu’il y ait d’opposition, ou presque, mais ce qu’elle a récolté de son triomphe, c’est une économie qui implose, qui n’est en aucun cas en mesure de lui rendre hommage et qui, en fait, a besoin d’aide financière.
Pendant ce temps, les investissements étrangers en Russie et les prêts au pays se sont plus ou moins effondrés même avant que le prix du pétrole ne sombre et transforme la situation en véritable crise financière.
Tout ceci nous amène à deux grandes questions. Tout d’abord, pourquoi Poutine a-t-il fait quelque chose d’aussi stupide ? Et deuxièmement, pourquoi autant de gens influents aux Etats-Unis ont-ils été impressionnés et envieux de sa stupidité ?
La réponse à la première question est évidente lorsque l’on pense au passé de Poutine. Souvenez-vous, c’est un ancien pilier du KGB – ce qui revient à dire qu’il a passé ses jeunes années à être un bandit professionnel. La violence et les menaces, avec en plus des pots de vin et de la corruption sont ce qu’il connaît. Et pendant des années, il n’a eu aucune raison d’apprendre autre chose : les prix élevés du pétrole ont enrichi la Russie, et comme tous ceux qui sont à la tête d’une bulle, il s’est sûrement auto persuadé qu’il était responsable de son propre succès. Je dirais même que cela ne fait que quelques jours qu’il s’est rendu compte qu’il n’avait aucune idée de comment on fonctionne au 21ème siècle.
La réponse à la seconde question est un peu plus compliquée, mais n’oublions pas comment nous nous sommes retrouvés à envahir l’Irak. Ce n’était nullement une réponse au 11 septembre, ni à une preuve avérée de forte menace. C’était plutôt le choix de faire la guerre afin de montrer la puissance des Etats-Unis et que cela serve comme une validation du concept pour toute une série de guerres que les néoconservateurs étaient désireux de faire. Vous vous souvenez de ça : "Tout le monde veut aller à Bagdad. Seuls les vrais hommes veulent aller à Téhéran" ?
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a toujours une faction politique puissante en Amérique qui est persuadée que la conquête paie et qu’en général, la façon d’être fort, c’est d’agir comme un dur et de faire peur aux gens. D’ailleurs, on suspecte que cette notion erronée du pouvoir explique pourquoi les architectes de la guerre ont fait de la torture une routine – ce n’est pas seulement une question de résultats mais surtout montrer qu’on est prêts à faire tout ce qu’il faudra.
Les néoconservateurs ont été rudement secoués lorsque l’occupation de l’Irak s’est transformée en fiasco sanglant, mais ils n’en ont pas tiré les leçons. (Qui le fait de nos jours ?) Et ils ont donc considéré les aventures russes avec admiration et envie. Ils ont peut-être affirmé être inquiets quant aux propositions russes, croire que Poutine, "voilà ce qu’on appelle un dirigeant", jouait aux échecs contre le Président Barack Obama qui jouait aux billes. Mais ce qui les a vraiment dérangés, c’est que Poutine vivait la vie qu’ils avaient toujours imaginée pour eux-mêmes.
Cependant, la vérité c’est que la guerre ne paie vraiment, vraiment pas. L’aventure en Irak s’est terminée en laissant les Etats-Unis dans une position plus faible dans le monde, tout en leur coûtant plus de 800 milliards de dollars en dépenses directes et bien davantage en coûts indirects. L’Amérique est une véritable super puissance, donc nous pouvons faire face à ces pertes – bien que l’on frissonne à l’idée de ce qui aurait pu se passer si on avait donné l’opportunité aux "vrais hommes" de se diriger vers d’autres cibles. Mais une pétro-économie financièrement fragile comme l’est la Russie n’a pas le loisir de faire passer ses erreurs.
J’ignore totalement ce qui va arriver au régime de Poutine. Mais Poutine nous a offert à tous une leçon très importante. Peu importent le choc et la stupeur : dans notre monde moderne, la conquête, c’est pour les losers."
Paul Krugman
Monnaies locales, le rendez vous annécien
Merci de noter tout de suite sur votre agenda la réunion d'informations sur les monnaies locales citoyennes, avec Frédéric BOSQUE, cofondateur de la monnaie éthique de la Ville de TOULOUSE le mardi 3 février 2015 à 19 heures 30 salle Yvette MARTINET à l'initiative du Club climat. L'objectif du club est de travailler à la mise en oeuvre de cette monnaie locale annécienne au cours de l'année 2015 en lien avec un établissement bancaire éthique et les commerçants locaux souhaitant participer à la relocalisation de l'économie en acceptant et en payant eux mêmes leurs achats avec la monnaie complémentaire.
Toute honte bue...
On n'a quasiment pas parlé en FRANCE de l'accord survenu entre les USA et la FRANCE pour indemniser les victimes américaines des convois de la mort organisés par la SNCF pendant la seconde guerre mondiale. Alors que le combat pour faire reconnaître la responsabilité spécifique de cadres de la SNCF qui avaient devancé, aggravé les demandes des nazis dans la déportation des juifs, avait donné lieu aux démentis les plus formels et à une bataille de procédure habituelle en FRANCE à ces procès en responsabilité historique après des années de négationnisme, la FRANCE reconnaît la contribution de la SNCF au martyr des juifs et indemnise les juifs américains concernés.
En catimini, pour avoir la paix commerciale avec les Etats Unis, la FRANCE cède sans que cela ne serve à faire admettre la vérité historique à nos concitoyens, bercés et bernés par une histoire officielle qui a créé de toutes pièces la fiction que VICHY fut une parenthèse historique qui n'engageait pas la République. Grave erreur qui veut convaincre que la FRANCE de VICHY fut une épisode à oublier hors de toute perspective historique, alors qu'elle était la mise en oeuvre concrète de l'idéal d'une partie de la droite française qui renaît depuis trente ans avec le F-HAINE.
Parce qu'ils refusent de reconnaître l'histoire de la collaboration, de la torture de masse en ALGERIE, de la participation plus ou moins tacite au génocide au RWANDA, nos élites cultivent le mythe d'un pays irréprochable parce que frappé d'amnésie. Ce maquillage de la réalité a pour conséquence de continuer de rendre possibles en FRANCE les mêmes errements, les mêmes manipulations historiques, le même déni des responsabilités collectives et individuelles.
Alain LIPIETZ, dont le père fut à l'origine du procès contre la SNCF, le rappelle fort opportunément sur son blog.
SNCF : et l'amende, et le déshonneur- Alain Lipietz
par Alain Lipietz | 5 décembre 2014 SNCF : et l'amende, et le déshonneur En 2006, le tribunal administratif de Toulouse, sollicité par Georges Lipietz et son frère Guy, anciens déportés, a re...
Gaz de schiste, feu de paille ?
Très pertinent article de Stéphane FOUCART qui a la lourde tâche de remplacer Hervé KEMPF au MONDE pour parler l'écologie sous le titre "gaz de schiste, feu de paille" le 9 décembre dernier.
Intéressant car au moment où le pétrole conventionnel est en chute libre, les pics de production des puits de gaz de schiste au TEXAS atteignent leur pic en 2020 et non en 2040 comme le prévoyaient les "experts" de l'agence fédérale de l'énergie aux Etats Unis dont FOUCART raconte comment ils se plantent régulièrement dans leurs prévisions. La revue NATURE précise par ailleurs que les réserves alléguées de gaz de schiste en POLOGNE ont été divisées par dix après les évaluations du bureau géologique polonais...
Bref, tout concourt à penser que les réserves de gaz de schiste ont été volontairement (?) surestimées pour justifier des dizaines de milliards de dollars d'investissements dans les énergies fossiles non conventionnelles dans la perspective d'une croissance mondiale sans fin de la demande énergétique.
Le ralentissement de la demande de pétrole et la volonté des états du Golfe, à commencer par l'ARABIE SAOUDITE, de réduire leur production et de faire ainsi remonter artificiellement les cours du pétrole rendent possible la faillite des investisseurs qui ont massivement financé l'essor de la prospection de gaz de schiste et de pétrole "sale" issu des schistes bitumineux. Une autre bulle financière est donc susceptible d'exploser.
Il faut retenir de tout cela que la méfiance sur les allégations officielles sur les réserves d'énergies fossiles au plan mondial doit être de mise : toutes les manipulations sont possibles pour justifier tel ou tel choix stratégique au détriment des énergies renouvelables.
Chaque jour en FRANCE on nous ment sur la durabilité du nucléaire, ne jetons pas la pierre aux américains auxquels on ment sur les gaz de schiste. C'est la même volonté de faire passer pour "évidentes" des stratégies énergétiques criticables, mais protégées par le secret et la connivence avec les lobbies.
Joyeux noël à tous les croyants et à ceux qui n'ont pas la foi
Comme cadeau de Noël à certains extrêmistes, Jean-Luc RIGAUT vient de répondre à un courrier de riverains faussement inquiets de l'avenir de ce qui fut un terrain de jeux derrière l'école SAINT JOSEPH, aujourdhui totalement délaissé, appartenant à la Ville et à la Bourse des pauves écoliers du Diocèse.
Bien entendu, sous ce faux nez se cache la volonté d'une partie de la droite radicale annécienne de s'opposer à la construction d'une mosquée.
Jean-Luc rappelle qu'il "accompagne ce projet de construction de la mosquée qu'il est de mon devoir de maire de permettre à une des communautés de notre ville de pouvoir prier dans des conditions de dignité".
Fustigeant ceux qui "sous couvert de "noble sentiment", mènent une campagne anti communauté musulmane", le maire réaffirme ainsi que les musulmans d'ANNECY méritent un lieu de culte décent comme toutes les communautés religieuses. Il appartient à la Ville laïque de protéger toutes les expressions cultuelle et de permettre qu'elle s'expriment dans le respect qui leur est dû et dans le respect de nos principes républicains.
C'est le principe même de la laïcité que défend ici le Maire avec bonheur et clarté : les intégristes religieux quelle que soit leur religion n'ont pas à nous dicter quelle religion est acceptable à ANNECY : tous les cultes religieux sont également chers à nos yeux, et en particulier à ceux qui ne croient à aucun.
Ce sera mon petit message pour vous souhaiter un joyeux noël à tous, mécréants et croyants, unis dans la même foi dans l'homme.
SMART GRID, comprendre l'enjeu
Cette vidéo (en anglais) se comprend parfaitement bien pour expliquer la démarche de "smart grid", c'est à dire de réseau local de production et de consommation d'énergie renouvelable d'ici 2030 partout en EUROPE, et en FRANCE, droguée au nucléaire, peut-être en 2100 ? Sauf si un accident survient et nous oblige à une reconversion accélérée... L'idée de base est que chacun devient producteur d'électricité et négocie automatiquement avec son fournisseur le prix de l'énergie qu'il revend et celui de l'énergie qu'il achète en fonction de ses usages et de l'efficacité énergétique de son logement, de sa voiture, etc. Cela me rappelle les affiches des AMIS DE LA TERRE de la fin des années 1970... Que de temps perdu.
pour la légalisation du cannabis
Le MONDE ose relancer le débat sur la dépénalisation du cannabis dans un pays tétanisé par le sujet et qui n'ose pas remettre en cause la répression inutile et dangereuse qu'elle induit dans les trafics, la délinquance et les pays du SUD. Je lui en suis reconnaissant et reproduis l'éditorial du 19 décembre.
Faut-il dépénaliser la consommation de cannabis, voire la légaliser ? Deux rapports très solides viennent de reposer la question : celui du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques, consacré à la lutte contre l'usage de substances illicites, déposé à l'Assemblée nationale le 20 novembre, et une étude réalisée par le think tank Terra Nova, dont nous publions aujourd'hui les conclusions. Ce débat a le don de tétaniser les responsables politiques : quiconque s'avise de remarquer que la prohibition en vigueur n'a pas empêché la banalisation de la consommation de cannabis en France est immédiatement voué aux gémonies et accusé de grave irresponsabilité, notamment à l'égard de la jeunesse. Le dernier à en avoir fait l'expérience, à ses dépens, est l'ancien ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, en 2012. La question est pourtant tout sauf anecdotique. La France est, en effet, l'un des pays développés qui disposent de la législation la plus sévère contre le trafic et l'usage de stupéfiants. Depuis la loi de 1970, la consommation de cannabis est un délit pénal, passible d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende. Cette politique répressive est justifiée par des impératifs de santé publique : la consommation précoce et, plus encore, régulière de cannabis est dangereuse, tout particulièrement pour les jeunes ; selon toutes les études scientifiques récentes, elle provoque un ralentissement du développement intellectuel et accentue les risques de troubles psychiques. Pourtant, malgré son arsenal législatif, la France est (avec le Danemark) le pays européen où l'usage du cannabis est le plus répandu. Un Français sur trois en a fait l'expérience – un collégien sur dix et deux lycéens sur cinq –, tandis que 550 000 personnes en consomment quotidiennement. Bref, la politique répressive en vigueur est inefficace. En outre, elle est coûteuse, car elle mobilise une part significative de l'activité de la police (interpellations et gardes à vue) et de la justice, pour une dépense publique évaluée à 500 millions d'euros par an. Enfin, la prohibition a favorisé le développement d'un marché clandestin de type mafieux. Comment sortir de l'impasse ? Plusieurs pays qui, comme la France, avaient déclaré la " guerre à la drogue " ont assoupli leur législation, ou y réfléchissent. Soit en dépénalisant la consommation et la détention de petites quantités de cannabis (Pays-Bas, Espagne, Portugal, République tchèque, une vingtaine d'Etats des Etats-Unis), soit même en organisant, et en contrôlant, de véritables filières de production et de distribution de cannabis (dans l'Etat de Washington ou au Colorado, par exemple). La Commission mondiale sur les drogues de l'ONU elle-même travaille sur le sujet et a souligné l'intérêt d'une légalisation contrôlée. De fait, si la dépénalisation permet une répression mieux calibrée et plus applicable, elle présente le risque d'encourager la consommation et n'élimine pas le marché noir. En revanche, à l'instar de ce qui existe pour le tabac, une légalisation contrôlée par la puissance publique pourrait permettre de contrôler les prix – donc une bonne part de la consommation –, de mettre en place une vraie politique de prévention, d'assécher l'essentiel du marché clandestin, enfin, par effet ricochet, de générer des recettes fiscales. Au-delà des postures mécaniques et des anathèmes moralisateurs, le sujet mérite un débat public : la légalisation du cannabis doit désormais être envisagée en France. © Le Monde
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C2A : réhabiliter l'impôt
Conseil d'agglomération agité l'autre soir sur les aménagements routiers et de transports collectifs et sur le budget de l'agglo. J'ai parlé déjà de la qualité de l'air. J'aborde maintenant la question du budget en réaction à un consensus apparent entre les élus d'ANNECY LE VIEUX et ceux du parti socialiste sur le "ras le bol fiscal" et l'impossibilité absolue qu'il y aurait à augmenter les impôts locaux pour maintenir la qualité du service public et un niveau d'investissement qui permette de conserver une commande publique créatrice d'emplois.
Je suis intervenu sur trois points : réhabiliter l'impôt, baisser le coût du fonctionnement, affirmer une politique d'investissement pour la transition énergétique.
D'abord sur le "ras le bol fiscal", antienne désormais partagée par les socialistes depuis qu'ils sont au gouvernement et par la droite. Antienne dangereuse car il faut réhabiliter l'impôt comme moyen et concrétisation de la nécessaire solidarité nationale. L'impôt c'est le pacte républicain, la preuve matérielle d'une communauté de destin et d'une attention portée par les plus riches à l'égard des plus pauvres, et d'un consentement de tous les citoyens à la réalisation de projets communs financés par la contribution de tous. Cet outil indispensable de solidarité et de lien social ne peut être déconsidéré comme il l'est aujourd'hui par les élites au pouvoir : un moyen démagogique d'être "moderne". L'inquiétant c'est que les élus d'ANNECY LE VIEUX ont été rejoints sur ce point par les déclarations socialistes... Alors que l'enjeu est celui des moyens à donner à l'agglo pour permettre de mener à bien ses missions de service public.
Ce fut le second point de mon intervention après que les mêmes élus aient mis en cause comme "évidence" le fait de réduire le budget de fonctionnement, et donc (?!) de s'attaquer aux budgets de la culture et des sports... Je suis intervenu pour aller contre cette idée reçue que pour créer de l'emploi, il faut créer de nouvelles zones d'activité. Comme si l'emploi était la conséquence de la création de ces zones alors que tant d'entre elles sont vides en FRANCE. L'attractivité d'un territoire c'est d'abord le niveau de compétences de ses habitants et plus elle est élevée plus le niveau des services culturels et sportifs est déterminant pour qu'ils restent ou qu'ils y viennent; C'est parce que la qualité de la vie culturelle est ce qu'elle est à ANNECY que des cadres supérieurs, des intellectuels, des créateurs d'entreprise viennent s'y installer. Ils ont moins besoin de zones d'activité que d'un terreau culturel et social qui satisfasse leur curiosité intellectuelle. Viser l'emploi, c'est faire du billard. On n'y arrive pas par une seule bande : on y arrive par la résultante de toute une politique favorable à l'accueil des entreprises : la culture n'est pas l'ennemie de l'emploi. ANNECY CLASSIC FESTIVAL, BONLIEU SCENE NATIONALE, le FIFA constituent une formidable source d'emplois, de notoriété et d'attractivite de l'agglo. Bien plus que l'inauguration d'une nième zone d'activité.
Dès lors, puisque les élus d'ANNECY LE VIEUX ont menacé de ne pas voter le budget si il prévoyait une augmentation des impôts et si ils n'obtenaient pas une stabilité totale des dépenses de fonctionnement malgré les augmentations automatiques de la masse salariale sans embauche, j'ai demandé qu'ils précisent concrètement quelle dégradation du service public ils souhaitaient assumer. Pour ne prendre qu'un exemple, la C2A ne remplace que 1% du réseau d'eau potable par an : 100 ans pour renouveler le réseau, c'est déjà trop peu. On le réduit encore ou au contraire on considére qu'il nous faut assurer la qualité du service de l'eau potable ?
Enfin, concernant l'investissement, et en écho à la prise de parole de Pierre BRUYERE qui regrettait le faible niveau d'investissement de la C2A, j'ai lancé l'idée d'un grand projet de l'agglo en faveur de la transition énergétique pour faire baisser efficacement le budget de fonctionnement de celle-ci sans détruire la qualité de service. L'exemple le plus parlant est celui des économies d'énergie : la C2A dépense sans compter en ce domaine, sans mesure efficace des consommations, et sans plan de réduction. Alors que le programme "j'éco rénove ma copro" à ANNECY estime d'un facteur 10 l'effet de levier d'une politique municipale de réduction des consommations d'énergie en faveur de l'emploi local non délocalisable. Il faut privilégier les investissements qui réduisent le budget de fonctionnement...
Nous aurons à nouveau l'occasion d'en débattre en conseil d'agglo en avril pour le vote des taux d'imposition.
Gratuité autoroute
Je reçois ce commentaire à propos de la gratuité de l'autoroute dans sa traversée de l'agglo que que je vous fais partager volontiers.
"Je suis élue à la mairie de Pringy, et j'ai mis en place un groupe de travail pour la demande de la gratuité de l'autoroute A41.
Veuillez trouver ci dessous le lien qui permet de signer cette pétition.
http://www.petitions24.net/soutenez_la_gratuite_de_la41_pour_lagglo_dannecy
Nous restons à votre disposition pour des informations complémentaires, et comptons sur votre soutien pour mener à bien ce projet.
Bien cordialement.
Sandrine REVENAZ"