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thierry billet

"Un agent face à un élu c'est comme quoi ?"

17 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

J'ai appris de l'expérience acquise en tant qu'élu local le dévouement et l'envie de bien faire qui animent les agents de la Ville d'ANNECY et de l'agglomération du GRAND ANNECY. On trouve ici ou là quelques contre-exemples comme dans toute collectivité humaine. Cela n'enlève rien au climat général d'attention au service public de la très grande majorité.

L'échange que je reproduis ci-dessous entre Mme LAFARI, maire adjointe et M. OSTERNAUD, maire délégué de PRINGY, montre l'estime que porte la nouvelle équipe municipale au personnel municipal et leur état d'esprit à leur égard.

Loin des affabulations qu'ils développent sur la "bienveillance", la "coopération" et toute cette vulgate bien pensante dont ils abreuvent les réseaux sociaux, voici un échange lors d'une réunion TEAMS  le 17 septembre : "Un agent face à un élu c'est comme quoi ?" demande Mme LAFARI ;  "c'est comme une fougère en plein vent, ça tremble" répond  M. OSTERNAUD, tandis que M. DELEAN se bidonne...  "Agents serviles, vous devez vous plier aux desiderata  de vos nouveaux maîtres",  disent MM. DELEAN, OSTERNAUD et Mme LAFARI aux agents municipaux. On comprend mieux le limogeage récent de 2 directeurs généraux adjoints et la rétrogradation d'un troisième décidés par le duo ASTORG/LARDET ces derniers jours.

"Un agent face à un élu c'est comme quoi ?"

Voilà l'état d'esprit des nouveaux élus de la Ville d'ANNECY issus aussi bien de la liste ASTORG que de la liste LARDET, celui du mépris à l'égard des agents du service public municipal. Mais un mépris masqué par des onces de bonnes intentions déclaratives, des faux-derches (cf. mon article sur le sujet pendant les municipales) auxquels on donnerait le bon dieu sans confession et qui se "lâchent" quand ils croient qu'ils ne sont pas vus. On comprend que l'osmose ait pu se faire entre les deux listes en lisant cet échange : les deux se croient sorties de la cuisse de JUPITER, accablant de leur mépris leurs adversaires et les agents du service public.

Espérons qu'il ne restera bientôt que quelques semaines pour renvoyer ces méprisants à leurs sentiments méprisables. 

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Chasse aux sorcières 15 jours avant l'audience du tribunal administratif

14 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Les belles déclarations d'empathie, de bienveillance et de solidarité de l'équipe ASTORG/LARDET se heurtent aux faits. Le dernier en date est l'annonce brutale par courriel aux 3 000 agents de la collectivité du renvoi de deux directeurs généraux adjoints nominativement cités. Cela s'accompagne de la rétrogradation d'un 3°pour faire bonne mesure. On se croirait chez AMAZON ou chez GOOGLE que d'afficher autant de mépris en stigmatisant des responsables administratifs dévoués au service public et dont le nom est livré en pâture. Il faut se pincer en lisant le courriel truffé de fautes de frappe ou d'insultes à la grammaire  qui n'hésite pas à proclamer "Je sais que tout changement entraîne de l’inquiétude. Croyez bien que je suis très attentif au bien-être de chaque agent, dans chaque direction." (Verbatim ci-dessous)

Pour "rassurer", on promet aux agents une réorganisation majeure sans exclure des suppressions de postes : "Si changement il y a, ce sera davantage au niveau du regroupement des directions au sein de directions générales adjointes reconfigurées que de suppressions ou de créations de nouvelles directions".

Et alors que le Tribunal administratif a audiencé le recours électoral au 28 janvier 2021, le Maire promet : "Cette fin de missions m’amènera, avec la direction générale, à vous proposer une nouvelle organisation-cible dans les toutes prochaines semaines qui tendra à mettre en œuvre le projet de mandat et à rendre notre organisation plus lisible."

Alors qu'il est sur la sellette d'une annulation de son élection d'ici un mois, le Maire engage une réorganisation majeure comme si il avait tout le temps d'un mandat qui s'achèvera indubitablement prochainement avec la décision de la juridiction administrative.

En attendant, ces mesures brutales vont désorganiser le service public alors que l'équipe municipale est en sursis et que des élections municipales auront lieu dès que les conditions sanitaires le permettront. Ce n'était vraiment pas le moment alors que les équipes ont dû gérer le COVID-19, l'incendie de l'Hôtel de Ville, et la fusion des 6 communes dans un contexte budgétaire contraint. Les agents du service public municipal méritaient mieux que ce coupage de têtes inopportun et néfaste à 15 jours d'une audience qui va sceller le sort de la majorité municipale actuelle. La brutalité de ces mesures ne pourra que renforcer le décalage entre l'image de marque "coopérative" que veut vendre l'équipe municipale à grands coups de panneaux publicitaires payants et la réalité de sa gestion opaque et violente. 

 

OFFRE D'EMPLOI de la MAIRIE d'ANNECY

Dans le cadre de sa réorganisation, le Maire d'ANNECY recherche rédacteur/rice en charge de l'orthographe et de la grammaire pour éviter que 3 000 agents reçoivent des courriels avec des fautes comme celles-ci :

"que leurs missions de directeur général adjoint s’achèvera d’ici quelques semaines",

"je souhaite que la collectivité les accompagnent" 

"Je reconnais leur investissement personnel tout au long des longues années qu’ils ont servi le territoire".

"Cela passe par la réduction du nombre de direction générale adjointe."

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Le F-Haine renie avoir soutenu TRUMP et ses idées

11 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Il est toujours intéressant de documenter les changements de pied des fascistes du RASSEMBLEMENT NATIONAL pour ne jamais banaliser leurs idées ni leurs pratiques politiques. Au premier rang ce soudain abandon de la référence TRUMP chez Marine LE PEN que LIBÉRATION documente avec minutie.

Le Reniement national

Par Sy. C. LIBÉRATION 11 JANVIER 2021

Depuis que des militants enragés et bien échaudés par Donald Trump ont envahi le Capitole la semaine dernière, Marine Le Pen n'a guère envie qu'on l'associe au 45e président américain. La cheffe du RN a toutefois tendance à en faire un peu trop. Samedi, sur RFI, Marine Le Pen l'a assuré : «Donald Trump n'a jamais été un modèle. Je ne vais pas chercher un modèle aux Etats-Unis.» Etonnant de la part de celle qui, jusqu'à jeudi dernier, refusait encore de reconnaître la victoire de Joe Biden.

Marine Le Pen semble vouloir effacer d'un trait des années d'admiration sans faille. Car c'est bien elle qui avait voulu faire de la victoire de Donald Trump en 2016 un tremplin pour l'Elysée, la preuve par l'exemple qu'un populiste peut remporter une élection présidentielle. Le 9 novembre 2016, elle était sur France 2 pour saluer ce succès trumpiste, «une bonne nouvelle» pour la France. Et elle imaginait l'après. «Ça permet de comprendre que l'on peut rendre possible ce qui est présenté comme étant impossible car ce que le peuple veut, le peuple le peut», résumait-elle. «Avec Trump, avec Theresa May, avec Poutine, avec le groupe de Visegrád, je ne me sens pas du tout isolée !», s'enthousiasmait-elle quelques jours plus tard sur France 3.

Durant toute la présidentielle 2017, Le Pen n'avait eu de cesse de louer l'exemple Trump et «des présidents élus contre un système coalisé [qui] respectent leurs promesses et agissent vite et fort dans l’intérêt et selon le souhait de leur peuple», comme elle l'avait déclaré lors de son lancement de campagne, à Lyon. 

Et les autres exemples sont nombreux :  

  • 10 janvier 2017, sur France 2 : «Le volontarisme en politique peut beaucoup, l'exemple de Trump le prouve. Faisons le choix du patriotisme économique !»
  • 16 janvier 2017 sur RTL : «Donald Trump met en place pour les États-Unis le patriotisme économique que j'appelle de mes vœux pour la France
  • 20 janvier 2017 sur Radio Classique : «Donald Trump a réussi à relocaliser davantage en un tweet que Sarkozy et Hollande en dix ans !»
  • 26 janvier 2017 à la Voix du Nord : «Je ne prends pas Trump en modèle, c’est lui qui met en application ce que je propose depuis des années et que nos adversaires politiques ont toujours considéré comme inepte !»
  • 1er février 2017 sur LCP : «Monsieur Trump applique les promesses de campagne sur lesquelles il a été élu : cela fait de lui une exception !» 

On note également que le FN (futur RN) a accueilli en grande pompe en 2018, sur la scène du congrès du parti, l'ancien directeur exécutif de la campagne présidentielle de Donald Trump. «Merci à Steve Bannon pour sa venue à notre Congrès, et pour son discours instructif et enthousiasmant ! Un vrai plaisir et un honneur d'écouter celui qui a inspiré la campagne de Trump en 2016», avait tweeté Le Pen. Et il y a deux mois à peine, plusieurs élus marinistes avaient fait le déplacement aux Etats-Unis pour vivre l'élection dans le camp Trump. Jordan Bardella, n°2 du RN, devait en être aussi mais, malade du Covid-19, il avait dû renoncer. On a vu pire comme non-modèle...

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Il ne faut pas tarder à vacciner contre la bêtise ceux qui ne veulent pas l'être

4 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Drôle de pays tout de même que le notre qui affiche le plus haut taux européen sinon mondial de refus de vaccination contre le COVID-19 mais qui polémique sur le ... retard à vacciner. Autrement dit, malgré la nécessité de convaincre encore et toujours de la nécessité de vacciner, il faudrait foncer dans la vaccination des volontaires en sachant qu'elle n'aura pas le bénéfice attendu puisque trop peu de français seront vaccinés pour qu'on atteigne un taux d'immunité collective satisfaisant... Le choix sage qui avait été fait de convaincre tous les français en prenant le temps de la discussion pour lever les obstacles est soudain jeté aux oubliettes pour répondre à la polémique créée de toutes pièces par quelques politiciens et amplifiée par les chaines d'info en continu pour engranger de l'audience.

Le pire c'est que ce sont quelquefois les mêmes qui déclarent attendre de savoir si il n'y aura pas d'effets indésirables pour se faire vacciner et qui reprochent au gouvernement de procrastiner pour vacciner... les autres.

"L'enfer c'est les autres" écrivait SARTRE; il avait raison.

 

 

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Les alternatives aux pesticides existent déjà...

3 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

« Il existe déjà des alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »

L’agronome Marc Dufumier dénonce l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements écologiques, et préconise d’étendre les surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont il est difficile de vendre les excédents à l’export.

Tribune. Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé vendredi 4 décembre 2020 sur le média en ligne Brut, a reconnu ne pas avoir pu empêcher l’usage agricole du glyphosate dans les délais promis. Et de considérer que la « faute » était « collective ». Mais sans préciser pour autant sur qui incombe la responsabilité de ce qui semble être une boulette politique. Quelques semaines seulement après la réhabilitation de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, cela fait vraiment désordre.

Mais a-t-on seulement quelque raison d’être surpris ? Quelles mesures ont été prises pour inciter les agriculteurs à trouver une alternative à l’emploi de chacun de ces pesticides, dont les dangers sont de plus en plus en plus reconnus par les scientifiques ? Rigoureusement aucune !

A quoi s’ajoute aussi le fait que les 146 recommandations de la conférence citoyenne pour le climat, qu’Emmanuel Macron affirmait vouloir soutenir « sans filtre », ne semblent pas devoir être pleinement prises en compte. Cela fait vraiment beaucoup de promesses non tenues.

Et cela d’autant plus qu’il existe d’ores et déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes. Ces techniques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique (la discipline des agroécologues) et s’inspirent en même temps de savoir-faire paysans très anciens, ne visent pas tant à éradiquer les herbes concurrentes des plantes cultivées ou les pucerons qui leur transmettent des virus qu’à en réduire la prolifération et à minimiser leurs dommages.

Allonger les rotations de cultures

La première d’entre elles consiste à allonger les rotations de cultures et à diversifier les espèces cultivées au sein de nos terroirs. Si l’on veut limiter la multiplication des herbes indésirables sur un même terrain agricole, il convient de ne pas y cultiver tous les ans la même culture.

Cela a pour effet de perturber le cycle de reproduction de ces dites « mauvaises herbes » sur chacune des parcelles en n’y pratiquant pas tous les ans les mêmes travaux culturaux. Celles qui tendent à proliférer en compagnie d’une espèce cultivée particulière ne peuvent guère se reproduire en grand nombre les années suivantes au voisinage d’autres espèces dont la croissance et le développement interviennent à des dates différentes.

Quand, au cours d’une même année, au sein d’un même terroir, les parcelles sont occupées par des cultures d’espèces très variées, les insectes susceptibles d’occasionner de gros dégâts sur l’une d’entre elles éprouvent de réelles difficultés à se propager du fait que les cultures présentes sur les parcelles voisines ne leur sont guère accueillantes.

Si les parcelles de betterave à sucre affectées par la jaunisse avaient été plus dispersées dans l’espace et entourées de diverses autres cultures, les pucerons qui lui ont inoculé le virus à l’origine de cette maladie ne se seraient pas autant disséminés.

Espèces peu accommodantes

Et si les parcelles de betteraves avaient été entourées de haies vives hébergeant diverses espèces herbacées, arbustives et arborées, les pucerons n’auraient pas tardé à être neutralisés par les larves ou adultes de multiples insectes auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, cécidomyies, etc. Les pertes de production auraient donc été bien moindres que celles observées cette année, sans avoir à employer de coûteux insecticides.

Parmi les cultures qu’il nous faudrait réintégrer au plus vite dans nos rotations et nos assolements, il convient de citer surtout les plantes de l’ordre des légumineuses : trèfles, luzernes et sainfoins destinés à l’alimentation des herbivores ; lupins, féveroles et pois fourragers consacrés à celle des volailles et porcins ; lentilles, pois chiche et autres légumes secs dont nous faisons trop peu usage dans nos repas. Ces espèces ne sont pas en effet très accommodantes pour les pucerons verts s’attaquant aux betteraves et autres cultures.

Et de surcroît, ces légumineuses nous permettraient de réduire notre énorme déficit en protéines végétales destinées à la nutrition animale. Pourquoi ne voudrions-nous pas mettre fin aux importations massives de graines et tourteaux de soja en provenance des Etats-Unis, du Brésil ou d’Argentine ? Soja dont les surfaces ont été étendues au détriment de forêts et savanes arborées naturelles.

Le président n’avait-il pas déclaré, au lendemain de la dernière réunion du G7 qui s’est tenue à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), qu’il nous fallait retrouver au plus vite notre « souveraineté protéinique » et ne pas signer les accords du Mercosur (communauté économique qui regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela) ? Encore une promesse vouée à être bafouée sans détour ? Une affaire à suivre.

A qui la faute ?

La somme de 100 millions d’euros annoncée dans le plan de relance pour inciter nos agriculteurs à cultiver des protéagineux paraît bien dérisoire, en comparaison avec les milliards d’euros de subventions de la politique agricole commune que perçoivent annuellement nos agriculteurs en proportion des surfaces disponibles.

Cela est d’autant plus regrettable que les plantes de l’ordre des légumineuses contribuent à fertiliser les sols en azote par la voie biologique et nous éviteraient d’avoir grandement recours aux engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée et très émetteurs de protoxyde d’azote, principale contribution de l’agriculture française au dérèglement climatique.

Etendre nos surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont nous ne parvenons que difficilement à vendre nos excédents à l’export serait favorable à notre balance commerciale extérieure du fait des moindres importations de soja et de gaz naturel.

Tout cela avait d’ailleurs été rappelé par la conférence citoyenne pour le climat. Mais au vu du projet de loi sur le climat actuellement en préparation, il est à craindre que cette promesse ne soit pas non plus tenue. A qui la faute ? A l’incompétence des technocrates qui entourent ceux qui nous gouvernent ? Aux pressions de puissants lobbys dont l’intérêt est de vendre toujours davantage de pesticides ? Sans doute les deux à la fois. C’est pitoyable !

Marc Dufumier est professeur honoraire à AgroParisTech et a publié « De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation » (Allary Editions, 2020).

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ANTICOR, encore en 2021

2 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

L’actualité d’Anticor est très riche et son futur, incertain… 

Dans l’affaire Dassault, suite à une constitution de partie civile de l’association en 2015, la justice a condamné Jean-Pierre Bechter, ancien maire de Corbeil-Essonnes, à deux ans de prison ferme pour achat de votes et financement illégal de campagne électorale. « C’est au grand minimum 12,5 millions d’euros que Serge Dassault a, en toute illégalité, investi dans ses campagnes électorales », avait alors déclaré la présidente du Tribunal au procès qui s’est tenu en octobre et novembre derniers. Deux ex-adjoints à la mairie ainsi que trois hommes considérés comme des intermédiaires ont également été condamnés à des peines allant d’un à deux ans de prison. Tous les prévenus ont été condamnés à cinq ans d’inéligibilité. Comme tous nos procès, il faut attendre longtemps pour que la justice passe… mais nous sommes déterminés.

Le Conseil d’administration a pris la décision d’une constitution de partie civile dans l’affaire Alstom. Cette affaire passionnante et tentaculaire ne peut être résumée que de manière imparfaite… Les États-Unis utilisent la lutte contre la corruption pour sanctionner financièrement puis racheter des entreprises étrangères stratégiques. Les turbines Arabelle, qui équipent un tiers des centrales nucléaires du monde, sont d’un intérêt stratégique évident. Alstom Energy, qui exploite ces turbines, participe à la production de 75% de l'électricité en France. Cette société a été rachetée par General Electric après qu’elle ait plaidé coupable de corruption aux États-Unis, été condamnée à 772 millions de dollars d'amende et après que l'un de ses plus hauts cadres ait passé près de deux ans dans une prison de haute sécurité aux États-Unis. Alors que l’État bénéficiait d’une option de rachat de 20% du capital d’Alstom détenu par Bouygues, celui-ci n’a pas joué cette carte fin 2017. Parce qu’une multitude d’intérêts privés semblent avoir influencé la décision publique, parce que des personnes clé n’ont jamais été inquiétées, nous considérons qu’il est nécessaire qu’un juge d’instruction se penche sur ce dossier. 

Dans l’affaire Mathieu Gallet, concernant les marchés publics de l'INA, suite à une plainte d’Anticor en mai 2015, une condamnation avait été prononcée en janvier 2018. M. Gallet a fait appel de cette décision, raison pour laquelle nous nous sommes retrouvés les 9 et 10 décembre derniers, pour plaider de nouveau ce dossier. Le parquet général a requis une peine d’un an de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende. Le délibéré sera rendu le 4 février 2021.

Si Anticor peut intervenir dans ces procès que beaucoup souhaiteraient voir enterrés, c’est grâce à un agrément délivré par le Ministère de la Justice. Cet agrément doit être renouvelé tous les trois ans. M. Dupond-Moretti ne pouvant connaître de notre dossier du fait de la plainte que nous avons déposée contre lui, c’est à Jean Castex que revient le dernier mot. 

Notre dossier, envoyé en août, égaré, jamais retrouvé, renvoyé fin septembre, est bloqué depuis 2 mois pour des questions liées à la protection des données personnelles. Soutenir Anticor est un acte militant, qui relève de la liberté d’association, nous ne l’oublions pas. 

18 ans de combat anti-corruption, de nombreuses instructions judiciaires et bientôt 5.000 adhérents attendent le verdict du premier ministre. Il a jusqu’au 2 février pour renouveler notre agrément.

Nous avons besoin de votre aide pour que notre voix pèse. Suivez nos combats, partagez les : Facebook / Twitter

Pour finir sur une note festive, nous vous souhaitons un beau réveillon et une heureuse année 2021. Nous vous annonçons que notre désormais célèbre Cérémonie des Prix éthiques aura lieu le samedi 30 janvier et que si nous sommes confinés, vous pourrez la regarder de chez vous.

Élise VAN BENEDEN
Présidente d'Anticor

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Nouvel indice de la qualité de l'air au 1er janvier 2021

1 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

L'intégration des poussières fines inférieures à 2,5 microns - soit 2,5 millièmes de millimètres - dans le nouvel indice de la qualité de l'air au 1er janvier 2021 est une première bonne nouvelle de 2021. Cet article du MONDE le présente en détail. Bonne année !

En 2021, la pollution de l’air va virer au violet

Un nouvel indice de la qualité de l’air entre en vigueur le 1er janvier. Destiné à informer les Français, il prend en compte les particules fines PM2,5, particulièrement dangereuses pour la santé.

Par

En 2021, la pollution de l’air va virer au violet. Non pas que les prévisionnistes anticipent une année particulièrement irrespirable avec des pics à répétition. Mais parce qu’une nouvelle couleur va faire son apparition dans le nuancier censé renseigner les Français sur l’état de l’air qu’ils respirent au quotidien : le violet. Elle est la manifestation la plus visible du nouvel indice de pollution de l’air qui entre en vigueur le 1er janvier.

Désormais, le code couleur s’étendra du bleu (« bon ») au violet (« extrêmement mauvais »), en passant par quatre autres gradients (« moyen », « dégradé », « mauvais », et « très mauvais »). Jusqu’ici, l’indice allait de « très bon » (catégorie désormais supprimée) à « très mauvais ». Autre évolution pour rendre sa lecture plus claire et plus précise, l’indice sera désormais aligné sur les seuils, plus bas pour le dioxyde d’azote et l’ozone, retenus par l’Agence européenne pour l’environnement. Conséquence, le nombre de jours avec une qualité de l’air « mauvaise » ou « très mauvaise » devrait bondir.

Atmo France, l’organisme qui fédère les associations de surveillance de la qualité de l’air, a fait des simulations. En se fondant sur le nouvel indice, le nombre de journées avec un air « mauvais » ou « très mauvais » serait passé, en moyenne, ces dernières années de 10 à 83 par an à Paris, de 8 à 86 à Marseille, de 14 à 108 à Lyon ou encore de 6 à 60 à Bordeaux.

Intégration d’un nouveau polluant

Cette explosion attendue du nombre de jours où les Français seront exposés à un air de qualité médiocre ne s’explique pas seulement par l’abaissement des seuils. Il est aussi le résultat de l’intégration d’un nouveau polluant : les particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres de diamètre). Depuis sa création en 1994, l’indice Atmo était calculé à partir de la concentration dans l’air de quatre polluants : le dioxyde de soufre (émis principalement par l’industrie), le dioxyde d’azote (NO2, issu principalement du trafic routier et en particulier des diesels), l’ozone (O3, dont les pics suivent ceux de chaleur) et les particules dites PM10 (inférieures à 10 µm, générées par le chauffage en hiver, le trafic routier ou encore les épandages agricoles).

Depuis des années, les spécialistes de la pollution de l’air réclamaient la prise en compte des PM2,5 en raison de leur dangerosité. A la différence des PM10, qui restent bloquées au niveau des voies respiratoires supérieures (nez, pharynx), les PM2,5 pénètrent plus profondément l’organisme, jusqu’au système sanguin et au cerveau. Une exposition chronique aux PM2,5 favorise ainsi cancers du poumon, infarctus et AVC. En outre, c’est sur les PM2,5 et non les PM10 que se porte l’attention pour estimer le nombre de morts attribués à la pollution de l’air. En France, on estime, selon les modes de calculs, entre 48 000 et 67 000 le nombre de décès prématurés chaque année.

Pour le ministère de la transition écologique, ce nouvel indice sera « plus représentatif de l’état de la qualité de l’air, mais aussi plus en phase avec les attentes des citoyens ». Encore largement méconnu du grand public, Atmo France milite pour qu’il trouve sa place dans les bulletins météo des chaînes de télévision. Certaines antennes régionales de France 3 (Centre-Val de Loire, Hauts-de-France et PACA) l’ont déjà intégré. BFM-TV devrait s’y mettre courant janvier à Paris, Lyon et Lille. Mais le message risque d’être brouillé tant que le système de déclenchement des alertes pollution et des mesures qui les accompagnent reste décorrelé de l’indice.

Décalage avec le système d’alerte pollution

Premier paradoxe, et pas le moindre, si les PM2,5 sont désormais incluses dans l’indice, elles ne sont toujours pas prises en compte pour déterminer un pic de pollution. Ainsi, même si les Parisiens ou les Lyonnais constatent un jour que l’indice vire au rouge ou au violet en raison de concentrations excessives en particules fines, cela n’impliquera pas automatiquement l’activation, par le préfet, des mesures censées mettre un terme aux épisodes « officiels » de pollution : restriction de circulation pour les véhicules les plus polluants, limitation de la vitesse…

Le décalage est susceptible d’être observé également avec les autres polluants (PM10, NO2, ozone) pris en compte pour déclencher une alerte pollution et son dispositif de gestion. Ainsi, pour l’ozone, dont les pics ont tendance à se multiplier l’été sous l’effet du réchauffement climatique, l’indice indique que l’air est « mauvais » à partir d’une concentration de 130 µg/m3 alors que le dispositif d’alerte n’est activé qu’au-dessus de 240 µg/m3, lorsque l’indice vire au magenta.

« Notre souhait est qu’il y ait la plus grande cohérence possible entre l’indice et les dispositifs d’alerte », déclare Marine Tondelier, la déléguée générale d’Atmo France. Aussi, le ministère de la transition écologique a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour tendre vers un alignement des seuils – qui devraient être abaissés dans les prochaines années. La Commission européenne vient en effet de lancer le processus de révision de sa directive sur l’air avec l’objectif d’aligner ses limites d’exposition, en particulier pour les PM2,5, sur celles, plus protectrices, de l’Organisation mondiale de la santé.

Membre du collectif Air-Santé-Climat, le médecin Thomas Bourdrel salue l’intégration des PM2,5 dans le nouvel indice. Il regrette en revanche qu’il « passe encore sous silence les particules ultrafines [inférieures à 100 nanomètres], pourtant les plus toxiques ». A Strasbourg, où il est radiologue, Thomas Bourdrel a fait analyser les urines d’enfants vivant près d’axes routiers : « Nous avons retrouvé plus d’un million de particules fines carbonées, issues principalement des diesels, par millilitre d’urine. » Dans un avis rendu en juillet 2019, l’Anses a recommandé aux autorités de « cibler en priorité » les particules ultrafines dans les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air.

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