wake surf sur le lac d'ANNECY, les associations proposent...
Autour de l'Association de défense de TALLOIRES (ADEPT), plusieurs associations font des propositions pour compléter l'arrêté préfectoral de 2010 sur la pratique du wake surf sur le lac. La FRAPNA, Annecy Lac Pêche, etc. se prononcent en faveur d'un alignement de la réglementation sur le lac sur les mesures prises sur certains lacs suisses par exemple.
Cela concerne l'interdiction de la sonorisation sur les bateaux, la vidange et la désinfection des ballasts des bateaux pour éviter l'importation d'espèces invasives et/ou dangereuses pour l'éco système.
Mais aussi l'interdiction de la pratique du wake sur le petit lac et le détroit de DUINGT ou la limitation horaire de la pratique en dehors des périodes réservées aux usages doux du lac : pêche, aviron, voile, canoe,...
Et la mise en place d'une zone précise pour la pratique, par exemple mise en oeuvre sur le lac de ZOUG, avec des repères géographiques clairement établis.
Ces propositions seront évoquées dans le cadre de la Conférence LAC dans son collège "Etat-élus" du 4 mai et dans son collège "Associations-Usagers" du 18 mai à 18 heures au SILA.
Un groupe de travail technique associant toutes les parties concernées serait alors constitué pour avancer d'ici mi
juin pour le nouvel arrêté 2011. La pratique de concertation mise en place par le SILA depuis 2008 permet d'avancer progressivement sur des consensus sur l'avenir du lac. Il faut s'en féliciter
et trouver d'autres moyens encore plus pertinents d'associer la société civile à la prise de décision, sans démagogie, sans angélisme, mais dans un souci de dialogue et d'enrichissement mutuel.
Ensuite, il appartient aux élus de trancher si les désaccords ne trouvent pas de compromis.
Par exemple sur la motorisation :
Motorisation sur le lac, quelle stratégie ?
La journée Loup...pour petits et grands le 23 avril
A l’occasion de la parution du « Cahier Nature-Culture » dédié au Loup et édité par la FRAPNA Haute-Savoie, l’association organise une journée grand-public d’information et de sensibilisation entièrement consacrée à ce prédateur emblématique, qui a énormément fait parler de lui et couler beaucoup d’encre.
- Mais qui est-il vraiment ?
- Les enfants en ont-ils vraiment si peur et sur quoi celle-ci est-elle fondée ?
- Pourquoi son retour sur notre département est devenu une problématique pour de nombreux acteurs du territoire ?...
Pour tout savoir sur le Loup, rendez-vous samedi 23 avril salle Eugène Verdun à Annecy de 9h30 à 18h
Au programme :
- Stands d'associations
- Exposition sur le Loup
- Film d'animation jeune public
- Ateliers pédagogiques
- Documentaire
- Conférence de Jean-Marc Landry (spécialiste Loup et chien Patou)
- Table-ronde
Le même après-midi, une action sur les 25 ans de TCHERNOBYL aura lieu à ANNECY. Je n'ai pas encore les informations précises...
Et moi je vous avoue que je serai en vacances et donc absent de ces deux manifestations...
Rendez vous le 3 mai pour la suite des chroniques de ce blog.
A bientôt !
Contre les camions en ville.
L'ami Didier Chagny, de l'ARDSL me transmet cet article de LIBéLYON, fort intéressant alors que l'agglo a lancé une étude sur la mise en place d'une plate forme de dégroupage sur la zone de VOVRAY en vue de la desserte en marchandises du centre ville.
TRANSPORT - Il faut dire ce qui est : on ne l’aime pas. Il est lourd, il pue, il fait du bruit et semble prendre une sorte de plaisir pervers à se garer n’importe comment. Il joue l’insensible à nos coups de klaxons hystériques et se rit de nos réprimandes moralisatrices de nouveau cycliste imbu de son bilan carbone. Il n’en a cure parce que, lui, «il bosse, putain !» Clairement, le camion de livraison de marchandises n’est pas l’ami des autres habitants de la ville. Mais cela va peut-être changer. Lyon teste un dispositif pour réduire les nuisances liées au transport de marchandises. Une initiative européenne.
L’Europe vient de lancer un programme baptisé «Freilot» (comme FReight Energy efficiency pILOT) visant à réduire les nuisances du transport de marchandises en ville, et peut-être réconcilier le chauffeur-livreur avec le reste du monde. Durant un an, quatre villes européennes vont tester différentes expériences pour tenter de rendre moins incommodant le ballet de plus en plus dense des livraisons (notamment à cause du développement du e-commerce).
Parmi elles, l’agglomération lyonnaise teste le dispositif le plus important de ce programme en s’attaquant à la fois à la circulation, la conduite et les arrêts de ces camions. «Il existe depuis longtemps une politique sur le transport depuis les grandes plateformes logistiques, sur le fret de marchandises sur de longues distances, mais rien n’a été pensé sur ce que deviennent ces marchandises lorsqu’elles passent la porte des villes»,explique Michèle Vullien, vice-présidente du Grand Lyon en charge des déplacements. Or, selon le cabinet d’études Interface Transport, qui pilote le projet Freilot pour le Grand Lyon, 75 000 véhicules de livraisons, dont 15 000 poids lourds, circulent chaque jour dans la ville. Ce transport marchandise, qui représente 10% du trafic global, génère de 40% à 60% des polluants.
«Ce trafic a également un fort impact en terme de bruit, de sécurité routière, de fluidité et d’occupation du sol. C’est sur tous ces points que nous allons essayer d’agir», explique Jean-Baptiste Thébaud en charge du projet chez Interface. Principale priorité : réduire la pollution. Pour cela, le projet Freilot a sollicité l’industriel Renault Trucks qui a développé un système de bridage de vitesse par GPS. Ainsi, dès qu’un camion entre dans une zone 30, le GPS envoie l’information à un régulateur de vitesse intégré, qui empêchera le chauffeur de confondre bêtement un rond-point et un virage de circuit pour F1. Un système d’«assistance à l’écoconduite» a également été installé sur quelques camions tests.
Une petite boîte embarquée explique en temps réel au chauffeur comment passer au mieux les rapports, éviter les accélérations trop sèches, etc. Mais, parce que c’est au redémarrage que le camion crache le plus de sales particules dans l’atmosphère, l’idée phare du projet est de leur éviter au maximum d’avoir à croiser des feux rouges. Les camions tests sont donc équipés de boîtiers reliés au système de contrôle des feux tricolores. Quand un de ces camions approche d’un feu, celui-ci passe au vert, comme par magie.
Enfin, pour tenter de mettre un terme au stationnement sauvage sur les aires de livraisons, la Ville de Lyon est en train de mettre en place une centrale de réservation, jusqu’ici utilisées par n’importe qui et n’importe comment. Car on ne peut pas s’y garer sous prétexte qu’on «livre» ses enfants à l’école. Pas plus qu’on n’a le droit d’y mettre son camping-car pendant tout l’hiver sous prétexte que ça ressemble vaguement à un camion. Bilan de l’expérience dans un an.
Alice GÉRAUD
Politique des déchets : les habitants mobilisés
L'examen de l'évolution des tonnages, mais aussi les contacts pris par les ambassadeurs du tri lors de la semaine du développement durable montrent que nos concitoyens sont de plus en plus volontaires pour améliorer et approfondir les gestes de tri.
Autant nous avons des progrès majeurs à faire en centre ville avec les cartons des commerçants dont la plupart se moquent de cette question comme de leur première chemise et enfournent les cartons sans même les plier, autant les habitants sont prêts à avancer.
Seulement 4 lombricomposteurs ont été retournés à la C2A essentiellement pour cause de déménagement et l'enquête de satisfaction est en voie de dépouillement avec un taux de réponse important. Vous pouvez encore réserver votre lombricomposteur pour votre appartement par un coup de fil à la C2A !
Le tri du textile va commencer incessamment : les colonnes seront livrées en mai 2011 : une nouvelle filière s'ouvre pour les annéciens.
Les contacts avec des copropriétés en vue de la mise en place de composteurs en pied d'immeuble se multiplient également. Parlez en dans votre copropriété...
Enfin, l'étude d'optimisation de la collecte des Ordures ménagères sur l'agglo et symptomatiquement sur la ville d'ANNECY où la "sur qualité" est manifeste face aux tonnages collectés, a été confiée à la société INDIGGO de CHAMBERY : l'étude des tournées est en cours en vue de leur rationnalisation et de leur optimisation. Cela voudra dire moins de camions, moins de bruit et moins de gaz à effet de serre.
Cela permet à la C2A d'avancer vers une labellisation "qualitri plus" qu'elle vient de solliciter.
Cette mobilisation des habitants conduit à réfléchir aux modalités de facturation de la prestation et notamment à la prise en charge des efforts des EPCI qui collectent les déchets et du SILA qui les traite.
Cette dichotomie collecte/traitement devient chaque jour plus compliquée à gérer.
Tant que la demande des EPCI était d'avoir un incinérateur le plus gros possible pour y brûler leurs déchets, le système tournait facilement sur le plan financier.
Maintenant que l'enjeu est de réduire les déchets à la source et de développer la valorisation matières et non l'incinération, chaque EPCI se préoccupe de trouver des solutions de valorisation locale. Mais alors, comment concilier cela avec le respect des missions de collecte pour les uns et de traitement pour l'autre ?
Par exemple, un EPCI qui trouve des agriculteurs intéressés par les déchets verts le fait-il en direct avec eux alors que c'est du "traitement" relevant de la compétence du SILA ? Derrière ces débats techniques, c'est la question de la solidarité entre les EPCI qui est posée et il convient donc d'envisager des solutions nouvelles en matière de tarification qui permettent par exemple d'accorder des bonus aux EPCI qui réduiront le plus leur production de déchets.
Bref, la vertu crée de nouvelles complexités que les élus doivent affronter dans le but unique de réduire la production de déchets au
maximum.
Terre de liens forme ses ambassadeurs
TERRE DE LIENS est un opérateur foncier associatif qui collecte de l'épargne local
en vue d'acquérir des terres agricoles destinées à l'agriculture biologique. J'en suis souscripteur. Si vous souhaitez donner du temps pour cette oeuvre indispensable à l'économie solidaire, une
formation a lieu en HAUTE SAVOIE.
Vous soutenez les valeurs et les idées de Terre de Liens ?
Vous souhaitez en savoir plus, participer au développement des actions de Terre de Liens sur votre territoire ?
Dans le cadre de la constitution d'un groupe local en Haute-Savoie, l'association Terre de Liens Rhône-Alpes vous propose une formation
ambassadeurs Samedi 07 Mai à La
Roche sur Foron, de 09h30 à 17h à l'Ecole Nationale des Industries du Lait et de la Viande (salle de
conférence).
Si vous souhaitez participer, merci de vous inscrire auprès de Jean-Pierre Chaffard (jpchaffard@orange.fr, 04 50 36 80 15) ou Lydéric Motte (l.motte@terredeliens.org, 09.70.20.31.22)
La CIPRA, Alain Boulogne et l'état des Alpes en 2010
Voici la présentation du Rapport annuel 2010 de la CIPRA : Bonne lecture aux annéciens qui souhaitent mieux connaître la Convention alpine :
La majeure partie de la population des Alpes vit en milieu urbain, où il est plus facile qu'ailleurs, en raison de la densité d'habitation, d'améliorer l'efficience énergétique. De nombreuses " Villes des Alpes " ont déjà montré la voie à suivre.
Et l'association " Ville des Alpes de l'Année " poursuivra aussi la vision de la neutralité climatique dans les prochaines années.
De fait, aucune ville ne peut faire l'impasse sur la lutte contre le changement climatique, comme l'a souligné Hubert Buhl lors de notre entretien.
Vous trouverez l'interview du président de l'association en page 15 du Rapport annuel 2010 de la CIPRA. Ce numéro fait la part belle aux
constructions du futur, mais aussi aux barrières créées par l'homme, aux ours et aux coopérations entre les régions de montagne.
Le rapport annuel de la CIPRA est disponible sur www.cipra.org/rapports-annuels ou gratuitement auprès de CIPRA International à : international@cipra.org.
La CIPRA, qui a dirigé en 2010 le secrétariat de l'association, remercie chaleureusement les
" Villes des Alpes " pour leur collaboration et vous souhaite une agréable lecture !
L'ami Alain BOULOGNE vient en outre d'être élu président de CIPRA FRANCE.
La CIPRA qui anime notamment le réseau "Alliance dans les ALPES" dont ANNECY est la ville membre la plus importante en FRANCE joue un rôle essentiel de promotion et de défense de la Convention alpine.
CIPRA France : poursuivre la pédagogie du changement
CIPRA France renforce son bureau pour mieux porter les enjeux de la montagne de demain
Au bout de son second mandat non renouvelable, Patrick Le Vaguerèse (Président de 2004 à 2011) a laissé sa place à l’occasion de l’assemblée générale de CIPRA France le 7 avril dernier à Grenoble. C’est à son impulsion que l’ONG doit d’avoir pris un rôle de premier ordre dans l’appréhension des enjeux qui se posent aux territoires de montagne en ce début de 21e siècle.
Alain Boulogne, maire des Gets de 2001 à 2008 et expert en tourisme, accède à la Présidence de Cipra France. A ses côtés, le bureau exécutif renforce ses compétences autour de :
· Michel Chamel, trésorier, ingénieur physicien, représentant la FFME
· Hélène Denis, vice-présidente chargée des relations internationales, économiste, représentant la FFCAM
· Michel Jacquinod, vice-président aux espaces naturels, chercheur au CEA, vice-président du PNR de Chartreuse
· Pierre Moreau, vice président chargé du dossier Transport, chef d’entreprise
· Roger Caracache, conseiller délégué au Réseau de communes « Alliance dans les Alpes », ancien maire
· Et Patrick Le Vaguerèse, président d’honneur, ingénieur, vice-président de Mountain Wilderness France.
Dans le droit fil de ce qui a été fortement impulsé ces dernières années, CIPRA France veille à la mise en œuvre d’un développement raisonné des Alpes sur la base des protocoles de la Convention alpine. La dimension européenne de la CIPRA en fait sa véritable valeur ajoutée.
Des dossiers aussi forts que le transport des voyageurs et des marchandises, la pression foncière, l’autonomie énergétique, le changement climatique, sur un territoire fragile sont les grandes préoccupations du moment pour mieux vivre dans les Alpes.
Contact : france@cipra.org | +33 (0)4 76 42 87 06
Fukushima Daiichi, nouveau communiqué de la CRIIRAD
Notre association a réagi hier au classement des accidents en cours sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au niveau 7 (maximum) sur l’échelle INES . Voici le lien pour accéder à notre dernier communiqué. Vous pourrez également découvrir le nouvel envrionnement de notre module spécial Japon. Celui consacré aux pétitions en ligne sera en service dès demain (finies les signatures sur des sites externes où les internautes sont assaillis par la publicité !).
Vous pourrez également découvrir sur le site des balises les résultats des analyses effectuées par notre laboratoire sur l’air et sur les aliments. Les résultats présentent des niveaux faibles mais qui montrent bien l’impact des rejets de la centrale japonaise à plus de 15 000 kilomètres de distance .
Nous continuons nos mesures et essaierons de vous communiquer prochainement de nouveaux commentaires.
CRIIRAD
471 Avenue Victor Hugo
26000 VALENCE
Tel : 04 75 41 82 50
Venez visiter notre site web : www.criirad.org
Où Dany reparle d'ANNECY...
Le fondateur d'Europe-Ecologie confronte la stratégie des Grünen au conservatisme « gauchiste » des Verts français. Entretien.
Outre-Rhin, les Grünen ont désormais un ministre-président dans le land du Bade-Wurtemberg et sont crédités de 28% d'intentions de vote dans les sondages, à deux points de la CDU.
Dany Cohn-Bendit, de nationalité allemande et y habitant, nous explique que cette victoire est due à la fois au système électoral proportionnel et à une « rationalité » dont ne sont pas familiers les camarades français.
Rue89 : Vous sentez-vous plus proche aujourd'hui des Grünen ou d'Europe Ecologie-Les Verts ?
Daniel Cohn-Bendit : Je ne peux pas dire. Parfois, je suis schizophrène : quand je suis en France, je peux citer en exemple les Grünen sur le sujet du nucléaire, mais sur la Libye, je suis très critique de leur position neutraliste. Ce qui est sûr c'est que les Grünen ont su construire en trente ans un parti crédible dans ses prises de position politiques.
Pour l'emporter dans le Bade-Wurtemberg, ont-ils pris des électeurs à la droite ou à la gauche ?
Dans cette région, ils ont pris des électeurs au centre droit, grâce au conservatisme écologique représenté par la tête de liste, Winfried Kretschmann. Une politique écologique est possible avec des chrétiens-démocrates prêts à remettre en cause le nucléaire, à se moderniser, à faire une politique multiculturelle.
Comment expliquer de tels succès ? Par des facteurs locaux ?
La carte politique allemande est différente : la proportionnelle leur donne une autonomie réelle, ils n'ont pas à négocier des circonscriptions, ils s'imposent ou pas dans les élections, et après ils font des coalitions. La plupart du temps, les Grünen s'allient avec les sociaux-démocrates, mais pas tout le temps.
A Francfort, les Verts sont en coalition avec les chrétiens-démocrates, et ils sont arrivés premiers devant les sociaux-démocrates. Ils peuvent aussi faire une alliance à droite et perdre comme à Hambourg. Ça dépend si leurs électeurs se retrouvent dans les politiques menées. A Francfort, ils ont doublé en cinq ans ; à Hambourg, ils ont reculé.
En France, quel est l'espace qui reste aux écologistes, alors que du FN au centre, tout le monde parle d'écologie ?
Aux européennes, on a porté l'idée d'une transformation écologique de la société. La difficulté d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), c'est que quand ils parlent d'économie, ils ressemblent comme deux gouttes d'eau à l'extrême gauche la plus sclérosée.
En Allemagne, sur les retraites, la dette publique, les Grünen se disent qu'on n'a pas le droit de laisser une société écologiquement dévastée ni une dette publique ingérable aux générations futures.
Les Verts français sont-ils complexés ? Si oui, pourquoi ?
Moi je crois que le problème est lié au système électoral. A partir du moment où on a la proportionnelle, il y a une possibilité de se faire respecter. La gauche plurielle à la française, avec plus de ministres que de députés, ça ne peut pas fonctionner.
En Allemagne, à partir du moment où il y a une coalition, le vice-chancelier est toujours du deuxième parti de la coalition, et il devient ministre, soit des Affaires étrangères soit de l'Intérieur, c'est culturellement comme ça. Un mois avant que Joschka Fischer ne devienne ministre des Affaires étrangères, j'ai dit à Hubert Védrine : « Tu auras un homologue vert en Allemagne », il ne me croyait pas…
Pour que ce soit pareil en France, il faudrait que les Verts aient un groupe politique, or pour l'instant, ça dépend du bon vouloir des socialistes.
Les Verts allemands semblent plus proches de la société civile, ils mobilisent du monde. Comment cela se fait-il ?
La société allemande est angoissée, elle exprime ses peurs. Cela bénéficie à l'écologie, il y a une remise en cause d'une modernité ingérable et menaçante.
En France, il y a une coquetterie avec le modernisme, et l'idéologie de l'indépendance énergétique joue. La société française est très sceptique, mais pour l'instant elle ne voit pas comment sortir du nucléaire.
Qu'est-ce qui explique la mobilisation énorme contre le projet de la gare Stuttgart 21 ?
Ça c'est le Wurtemberg ! Moi aussi parfois j'ai des difficultés à comprendre ce combat pour la gare, c'est spécial, mais c'est une forme de rationalité économique typique des Grünen. Les citoyens se sont rebellés contre le fait qu'on brûle de l'argent. Et puis, c'est un symbole : on voulait enfouir la gare en sous-sol pour construire des gratte-ciel au-dessus.
Il leur arrive de se moquer des Verts français ?
Non. Par exemple, la mobilisation en France contre les gaz de schiste émerveille. Pareil pour la bonne bouffe, ils sont admiratifs. Mais sur les questions économiques, les Allemands trouvent les Français très gauche traditionnelle.
A Annecy, un adjoint au maire qui a défendu les Jeux olympiques [la candidature de 2018, ndlr] s'est vu refuser l'adhésion à Europe Ecologie. Une alliance avec le Nouveau Centre localement est insupportable pour les Verts.
En Allemagne, il y a eu un débat au niveau des Grünen sur les Jeux de Garmisch [la candidature de 2018, ndlr] : certains étaient pour, d'autres contre mais personne n'aurait imaginé exclure quelqu'un pour ça. En France, on est toujours sur la ligne : « ah non ! ça, ça sort du consensus écologique ! ».
Vous êtes favorable à une alliance avec le centre ?
C'est pas mon problème ça. Mon problème c'est cette idéologie de « on est de gauche », qui est un positionnement fainéant. Alors que tout le monde sait que sur le nucléaire, nous sommes très critiques de la gauche, on le dit pas clairement.
Sur les gaz de schiste, José Bové a fait des alliances politiques formidables et personne ne songe à lui dire : « T'as pas le droit d'aller avec untel. »
Les Verts ne sont ni de droite ni de gauche en Allemagne ?
Il est évident que demain, si des alliances nationales se nouent, ce sera les sociaux-démocrates avec les Verts, contre les chrétiens-démocrates. Mais ça ne veut pas dire que localement il ne peut pas y avoir d'autres coalitions.
Moi, si j'étais la direction d'EELV, je prendrais une initiative avec le MoDem et le Front de Gauche pour obtenir l'introduction de la proportionnelle en 2012. Si le Parti socialiste a la majorité absolue, vous croyez qu'ils vont introduire la proportionnelle pour faire plaisir à leurs camarades écologistes ? Non…
Quelle est la leçon à tirer sur le jeu d'alliance ?
Quand Jean-Vincent Placé a déclaré « les Verts sont un supplément d'âme pour les socialistes », il montre qu'il n'a rien compris. On est différents, on n'est pas un supplément d'âme.
Le problème est qu'en France, le rapport de force est créé par la négociation, en Allemagne par les électrices et les électeurs.
Vous voyez un Vert devenir chancelier ?
Kretschmann était un ministre-président crédible, en même temps il est ancré dans la mentalité conservatrice de la région. Renate Künast, la candidate à la mairie de Berlin, ne fonctionnerait pas dans le Wurtemberg.
Au niveau national, je ne vois pas de leader émerger. Ceci dit, tout va très vite…
En France, les Verts sont dirigistes et technocratiques. Ce qui a fait le succès d'Europe-Ecologie, c'est la réunion de personnalités qui ont eu une vie en dehors du parti. L'avantage, c'est que c'étaient des élections à la proportionnelle.
A la présidentielle, la question c'est de savoir si on va faire 3 ou 7%. Si on n'est pas capable de dépasser les 12%, on n'a pas d'impact sur la société.
Pour la prochaine présidentielle, vous êtes défavorable à ce qu'EELV ne présente pas de candidat ?
Je suis très sceptique sur la présidentielle. Au congrès de juin, je vais présenter une motion en ce sens. Ce qui est bien plus durable, c'est un groupe parlementaire. Aujourd'hui, vu la pénétration du FN, aucun écologiste ne peut prétendre être au deuxième tour.
L'argument qui consiste à dire que si on n'est pas présent à l'élection présidentielle on n'existe pas est faux : quand est-ce que l'écologie politique a le plus existé ? Avec le 1,5% de Voynet en 2007, ou avec nos 16% aux européennes ? Si on dit aux gens « on va faire 7-8% », ils achètent tout de suite, mais si c'est pour faire 3%…
Vous êtes isolé sur votre souhait de ne pas avoir de candidat écolo en 2012 ?
L'élection présidentielle rend tout le monde malade. Ça me fatigue… Je mène une bagarre pour le congrès. Ça va pas bien se passer pour moi mais c'est la démocratie. C'est fatiguant tout ça. C'est un parti conservateur dans le mauvais sens du terme.
Ça aurait été si simple de dire : « Tous ceux qui veulent participer à la primaire d'EELV votent, ils envoient leur carte d'identité. » Là, en guise de démocratie interne, c'est le contrôle bureaucratique. Exemple : ils ont tellement confiance les uns dans les autres qu'ils forcent à envoyer une signature en plus du mail…. Je n'ai jamais vu ça, en Allemagne les motions peuvent être adoptées par mail.
Le fonctionnement des Grünen est bien plus ouvert. C'est une des explications de leur succès. Un militant d'EELV passe plus de temps à l'intérieur qu'à l'extérieur,
c'est incroyable.
Dimanche, lors d'une élection à Darmstadt, le Vert a fait 70% face au social-démocrate.
Tout cela vous donne envie d'aller faire de la politique en Allemagne ?
Je me bats pour ce congrès mais je serai minoritaire et je commence à en avoir assez de la politique. Je vais avoir 68 ans et mon avenir politique est derrière moi….
Entre Joly et Hulot, qui préférez-vous ?
Après huit mois où elle est potentiellement candidate, on voit la difficulté de sa candidature. Lui va sortir du bois, on verra. Je reste sceptique pour les deux et je pense que l'un et l'autre ont surtout besoin d'une primaire très large pour s'affirmer. L'un comme l'autre doivent affirmer la transformation écologique de la société, être une alternative à la droite et à la gauche.
Rappelons nous le 1,5% de Voynet, ce n'est pas qu'elle était mauvaise, c'est que son discours dans une élection présidentielle ne portait pas.
Borloo va-t-il encore plus handicaper le candidat vert ?
Borloo et Villepin au premier tour, ça veut dire que Sarkozy n'est pas au deuxième tour…
DSK a un score d'au plus 30% au premier tour. Alors face à une société qui part en vrille, avec le FN qui monte et l'UMP qui dérive, il faut faire bloc autour de lui dès le premier tour.
Un candidat écolo peut peut-être faire 7 à 8%, mais ça ne change pas la donne. S'il ne passe pas la barre des 5%, c'est cher.
Motorisation sur le lac, quelle stratégie ?
Réunion de travail passionnante la semaine dernière avec le groupe de travail de la "conférence lac" sur la motorisation des bateaux sur le lac.
Le groupe de travail regroupe tous les utilisateurs du lac : les associations de protection de la nature, les pêcheurs, les loueurs de bateaux, la compagnie des bateaux, la voile, la canoë-kayak, le wake surf, le ski nautique, etc.
La question posée est celle de la perspective de la motorisation sur le lac dans les vingt ans qui viennent.
Faut-il passer par une étape au GPL pour remplacer les moteurs au gazole ou doit-on passer directement à l'électricité ?
Le débat a été passionnant car chaque activité a déjà réfléchi à ce qu'elle envisage pour son avenir.
Le GPL nécessite un surcoût d'investissement non négligeable pour changer la carburation des bateaux à moteur thermique et l'équipement de plusieurs points de vente sur le lac avec des contraintes de sécurité sérieuses. Le différentiel de prix avec le gazole n'est plus aussi intéressant qu'il l'a été et la puissance délivrée est inférieure.
L'électricité monte en puissance avec les moteurs des voitures et les batteries au lithium. On va vers
de nouveaux progrès rapidement.Même si les durées d'autonomie sont encore faibles, de l'ordre de 2 heures.
D'ores et déjà c'est une solution accessible pour les petites motorisations et l'on peut engager un travail d'équipement des ports comme vient de le faire ANNECY LE VIEUX qui va équiper 8 boucles rapidement.
ANNECY LAC PECHE fait valoir qu'en plus, les moteurs électriques sont équipés d'une application qui évite d'utiliser une ancre en repositionnant le bateau à son point d'arrêt de manière automatique : bonne opportunité pour éviter les corps morts et d'abîmer les herbiers de fond de lac.
On pourrait imaginer une stratégie progressive de passage à l'électrique en fonction de la taille des moteurs actuels au fur et à mesure de leur remplacement.
Il faut bien entendu valider un tel scénario et envisager le coût de l'équipement des ports sur l'ensemble du lac. On peut imaginer commencer par les barques des pêcheurs, le canal du Vassé par exemple, et étendre progressivement les bornes d'alimentation.
On pourrait aller petit à petit en 15 ans à un lac silencieux...
Reste l'alimentation de ces bornes : le plus vertueux serait d'envisager une alimentation par une énergie renouvelable.
Prochaines étapes : le collège des élus et de l'Etat pour une présentation, le collège des usagers et des associations pour approfondir la stratégie et formaliser les délais d'abandon du gazole.
Cette conférence lac prouve sa capacité à fédérer et à être le lieu de débats qui
manquait à la gestion du lac.