Rénovation thermique des logements, la suspension de trop !
Antoine ARMAND vient de mettre en scène son opposition à la suspension de la prime d'Etat attribuée à la rénovation thermique des logements que vient de décider le gouvernement BAYROU. Il a parfaitement raison de dénoncer cette décision bâclée et dévastatrice.
Pour avoir été l'artisan des opérations "J'éco rénove ma copro" en 2014 à ANNECY étendues à l'agglomération en 2017, je mesure l'impact désastreux de cette annonce.
Il est difficile de faire voter les travaux en assemblée générale de copropriété.
Il faut l'investissement du conseil syndical et du syndic. Il faut un travail technique et économique sérieux d'experts qualifiés. Il faut également des assurances pérennes sur les aides susceptibles d'être perçues par la copropriété pour sécuriser le "reste à charge" de chaque copropriétaire; c'est à dire le montant qu'il devra payer une fois les aides obtenues et qu'il puisse comparer aux économies de chauffage qu'il réalisera et à l'amélioration de la qualité de vie dans son logement.
Dès lors qu'il n'y a plus l'assurance de ces aides, aucune copropriété ne va voter de travaux. Et si l'on passe une AG, il faudra attendre au moins un an pour pouvoir les revoter, avec le risque que la confiance étant perdue en la parole de l'Etat, personne ne soumette à nouveau le projet au vote.
Cette décision est débile. L'excuse foireuse en est qu'il y aurait des arnaques. Pour avoir réalisé la rénovation énergétique complète d'un petit immeuble récemment en tant que syndic bénévole, j'ai pu constater que les contrôles existent avant et après les travaux pour vérifier leur conformité au cahier des charges. Si il y a des arnaques, que l'on poursuive les arnaqueurs; mais ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain.
En attendant le mal est fait; et il sera durable. Plus que la durée au gouvernement des ministres obtus qui ont annoncé cette nouvelle déplorable.
Quel est le "bon" prix de l'eau potable dans une logique de sobriété ?
Alors que nous avons la chance de disposer d'une eau d'extraordinaire qualité avec le lac, et donc d'une ressource qui semble inépuisable puisque les anticipations de l'impact du nouveau régime climatique ne sont pas menaçantes (ici), il peut apparaître superflu de s'interroger sur la tarification de l'eau potable à ANNECY. Cela ne me semble pas être le cas pour au moins trois raisons.
D'une part, la population desservie par l'eau du lac n'a cessé d'augmenter à cause de la croissance démographique, mais aussi de la fermeture régulière de captages historiques du Grand Annecy qui ne remplissaient plus les critères de qualité ou de sécurité de l'approvisionnement.
D'autre part, de l'extension du périmètre de desserte vers d'autres collectivités comme la communauté de communes de CRUSEILLES ou de RUMILLY. Avec le nouveau régime climatique, il est probable que des captages desservant des collectivités limitrophes ne seront plus aussi productifs ou deviendront inutilisables et qu'elles devront solliciter du dépannage saisonnier ou même de l'alimentation permanente. Pour ne prendre que l'exemple des polluants éternels, l'avenir est plutôt sombre.
Les besoins ne sont donc pas près de moins solliciter notre lac.
La troisième raison est liée au vieillissement des réseaux. Si ma mémoire est bonne, le Grand Annecy remplace annuellement 1% de son réseau d'eau potable par an. Même si l'état du réseau est très acceptable, pourra t'on tolérer le principe même de tolérer des pertes sur le réseau dans les années à venir ? Est-ce acceptable alors que d'autres subissent des sécheresses dévastatrices ?
Certains ont cru trouver une solution en facturant plus à ceux qui consomment plus. Cette fausse bonne idée s'est heurtée à la question de la tarification des familles nombreuses directement frappées ou à celle des professionnels qui en sont exclus.
L'essentiel du prix de l'eau est lié à l'entretien du réseau et non à la production elle-même. Ce réseau qui s'est étendu avec le temps pour desservir tous les foyers qui bénéficient également de l'infrastructure quelle que soit leur usage de l'eau.
Deux pistes retiennent l'attention des spécialistes qui cherchent à mettre en avant la sobriété de la consommation.
La première, opportuniste, comme la tarification saisonnière pourrait envoyer un "signal prix" en présence de stress hydrique saisonnier pour inciter à la réduction de la consommation à destination de tous les usagers.
La seconde, plus stratégique, vise à augmenter la part fixe de l'abonnement et réduire la part variable de la consommation pour faire participer plus fortement les résidents secondaires et les logements vacants qui mobilisent les investissements dans le réseau sans apporter de recette en consommation.
Car le système ancestral "l'eau paie l'eau" est devenu obsolète puisqu'il incite à consommer plus d'eau pour financer le réseau au lieu de permettre une politique indispensable de sobriété pour protéger les écosystèmes.
Il faut décorréler le financement de l'eau potable et les volumes facturés pour inciter aux économies.
Zones de faible émission
Une coalition de LFI et de la droite extrême a réussi à voter un texte qui supprime les zones de faible émission créées pour améliorer la qualité de l'air dans des zones dépassant les seuils admis au titre de la protection de la santé publique. La bêtise congénitale des insoumis leur a fait voter la suppression de cette mesure au nom de "l'écologie populaire"... Alors que ce sont les plus modestes qui sont le plus exposés aux émissions des polluants routiers parce qu'ils habitent aux alentours des axes de circulation les plus intenses. Magnifique contrepied politique pour ceux qui veulent défendre les habitants des "quartiers populaires" que de permettre que rien ne vienne limiter la pollution automobile qui les affecte.
Le simple fait de voter le même texte que la droite extrême aurait dû les alerter; mais les députés insoumis (sauf à leur leader adoré et à sa compagne) ont les oeillères de la mauvaise foi absolue.
Combien de millions d'euros d'études, de recherches académiques, de panneaux de signalisation, sont ainsi jetés à la poubelle contre la santé publique ?
Bien entendu, la question sociale liée à la mise en place des ZFE concernent les personnes habitant en dehors des villes et qui doivent utiliser leur voiture quotidiennement pour le travail et n'ont pas les moyens d'en changer rapidement. Cet écueil existe et a été pris en compte par exemple par l'échelonnement des mesures d'interdiction de circuler. Un système d'accompagnement aurait dû compléter cela.
En jetant le bébé avec l'eau du bain, LFI et la droite extrême ont sacrifié les bronches des plus exposés au trafic routier à la circulation de guimbardes condamnées d'elle-même par leur âge...Gageons qu'aucun des députés qui ont voté ce texte n'est exposé à une rocade ou à un boulevard périphérique.
A ANNECY, cette suppression ne changera rien à la qualité de l'air puisque les LARDORG ont voté une ZFE qui n'interdit rien.