Lac d'ANNECY, le nouveau régime climatique aurait peu d'impact sur l'écosystème
23 Avril 2025 , Rédigé par Thierry BILLET
Je vous entretenais hier de l'impact du réchauffement climatique sur le Léman; qu'en est-il du lac d'ANNECY ? C'est à cette question qu'une étude menée par le SILA apporte des réponses plutôt rassurantes à partir de l'analyse de 101 données suivies depuis 60 ans sur le lac grâce au suivi annuel dont bénéficie le lac : température, atténuation de la lumière dans l'eau, concentrations en oxygène, phosphore, nitrates et carbone organique... L'étude essaye de se projeter jusque 2010 avec un seuil à 2050.
Elle aborde 5 thématiques :
- l'approvisionnement en eau potable
- la pêche aux poissons nobles
- les attraits esthétiques et culturels
- la régulation des cycles géochimiques et la séquestration du carbone
- le soutien au maintien écologique général du lac
Les experts constatent que la température de l'eau en surface a augmenté de 1° depuis 1980 entre 0 - 5 mètres; ce qui pourrait conduire à une augmentation minimale de + 2.1° d'ici 2100. Avec une hypothèse haute à 6° si les climatosceptiques arrivent à imposer leurs vues. En profondeur, logiquement, l'impact sera plus faible du fait de la diminution de la lumière et pourrait varier de +1° à +4° d'ici 2100.
Le brassage des eaux devrait continuer de se réaliser intégralement chaque année jusque 2100 permettant ainsi la réoxygénation annuelle des couches profondes et donc la limitation du relargage des nutriments issus des couches profondes qui pourrait générer la prolifération d'algues en surface.
Pour la pêche, l'enjeu est celui des salmonidés qui aiment l'eau froide pour la reproduction notamment entre 0-2 mètres pour le corégone et 30-40 mètres pour l'omble chevalier. Alors que la température maximale pour la survie est de 8°, les estimations portent sur des températures de plus de 12° pour les deux espèces. "L'optimum des conditions d'habitat des salmonidés se restreindrait à 30%-54% du volume total du lac en fin d'été et automne à l'horizon 2100" préviennent les auteurs. L'hypothèse favorable serait que les deux espèes descendent pondre à des profondeurs plus importantes avec des températures adaptées; mais les conditions de substrat et d'oxygène y sont moins favorables. La menace est donc réelle sur la reproduction de ces espèces emblématiques.
C'est le véritable point noir que souligne l'étude; car par ailleurs, le lac devrait se maintenir dans son état actuel oligotrophe favorable à la vie si les apports de phosphore n'augmentent pas. Mais pourquoi le feraient-ils ?
C'est donc au final une étude rassurante qui confirme que l'alimentation en eau potable par le lac n'est pas menacée par le nouveau régime climatique.
Il faut souligner que la question des pollutions n'a pas été incluse dans cette étude. Il s'agit là d'un enjeu que nous ne pourrons pas éluder d'ici 2030 à cause des microplastiques, des polluants éternels ou des espèces invasives.
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