La fédération de pêche vient de m'adresser une "newsletter" sur l'interdiction de
consommation des espèces pêchées sur le Fier, d’Annecy (seuil Cléchet) au Rhône (barrage de Motz).
Je vous livre son contenu :
Les instances de la pêche en ont été informées lundi par la DDASS de Haute-Savoie ; la presse a également été informée par communiqué et a immédiatement relayé
l’information.
Cet arrêté découle d’analyses d’échantillons prélevés en 2007 et 2009, dans le cadre du plan national de lutte contre la pollution des eaux par les PCB
et les dioxines. Ces analyses ont mis en évidence que la chair de certaines espèces de poissons présente des taux de PCB supérieurs à la norme maximale admissible, fixée par l’AFSSA, pour la
consommation humaine et animale : 8 pg/g de poids frais.
En 2007, 11 poissons ont été prélevés sur le Fier à Poisy (secteur Chavaroche) ;
En 2009, 10 poissons ont été prélevés sur le Fier à Vallières
Sont concernés, la partie aval du Fier ainsi que tous ses affluents, de leur confluence au premier obstacle infranchissable présent sur leur cours. Sur
ce tronçon, la consommation humaine et animale, la commercialisation et la cession à titre gracieux des espèces suivantes sont interdites : anguille, barbeau, carpe, vairon, blageon, silure,
brème, truite, chevesne.
La pêche de loisir sans consommation de poisson reste cependant autorisée.
Voilà pour le résumé de l’arrêté.
La Fédération de pêche souhaite faire entendre son point de vue sur cette interdiction.
Elle s’étonne que l’arrêté soit pris seulement aujourd’hui, et qu’elle n’ait pas été informée des premiers résultats connus, alors que les analyses ont été faites
il y a près d’un an : sur une carte émise lors du dernier comité de suivi PCB (30/04/2009) figurait un graphique présentant le pourcentage de poissons contaminés sur le Fier à Poisy. Les
instances de la pêche n’ont jamais été informées de la nature des poissons concernés, ni sur les taux retrouvés dans leur chair. Elle s’étonne aussi que le principe de précaution ne soit appliqué qu’un an après.
La Fédération regrette également que les pêcheurs, pourtant les premiers concernés, n’aient pas été mis au courant avant la signature de cet
arrêté, et s’étonne de n’avoir reçu que le 22 février l’arrêté signé le 19.
Si l’interdiction de consommation, dans la mesure des éléments connus, est une évidence, elle ne doit pas être une fin en soi : des analyses
complémentaires sont maintenant indispensables, tant en ce qui concerne le risque sanitaire que le problème environnemental posé par la contamination par les polychlorobiphényles.
Enfin, nous vous informons également que des analyses complémentaires menées dans les Usses, la Dranse d’Abondance et l’Arve
n’ont pas montré de contamination aux PCB.
Tous les résultats d’analyses sont consultables sur :
http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/usages-et-pressions/pollution_PC/basepcb/index.php
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de l’avancement de cette affaire, en espérant une issue favorable. Pour toute question supplémentaire, n’hésitez pas
à nous contacter sur : info@pechehautesavoie.com.
Les relations entre l'Etat et la société civile demeurent donc archaïques : on ne prévient pas les pêcheurs avant de publier un communiqué de
presse qui les concerne au premier chef et qui va percuter durement l'avenir des associations de pêche qui vont voir fuir probablement une partie de leurs adhérents.
On ne les rencontre pas auparavant pour discuter du protocole de prélévement, des analyses complémentaires à réaliser, et préparer ainsi une sortie de crise alors que les pêcheurs peuvent être
légitimement inquiets pour leur santé puisque ces produits sont cancérigènes et qu'ils consomment leur poisson.
On aurait pu envisager un suivi de l'imprégnation d'une cohorte représentative de pêcheurs volontaires pour les rassurer ou leur donner des conseils.
On a le sentiment de décisions prises in extremis, quand le couvercle ne peut plus être conservé sur les données dont on dispose, sans préparation, sans stratégie et sans prévenance.
Après l'interdiction de la consommation des poissons du lac fondée sur un poisson particulièrement gras et non représentatif annoncée elle-aussi tout à trac, on recommence avec le
FIER.