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thierry billet

Menace sur l'IVG

29 Août 2008 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #C'est personnel


FILLON & SARKOZY se plaisent à répéter que la Droite a gagné la bataille idéologique sur la gauche et que leur gouvernement prouve chaque jour que cette victoire est éclatante.

La question de l'avortement est de celle qui divise profondément la droite et la gauche.

Insidieusement, la question du statut juridique du foetus qui est un cheval de TROIE des commandos anti IVG et des associations catholiques conservatrices cornaquées par la Ministre Christine BOUTIN fait partie de ces combats pas encore gagnés par la droite.

Mais SARKOZY s'y emploie avec la possible inscription sur les régistres d'état civil d'un foetus né sans vie. On voit bien que cela pose le problème du statut juridique de l'embryon et que si l'embryon est un être humain, l'avortement est un crime... 

Ce gouvernement enfonce donc un coin dans un consensus social fort dans notre pays et donne des gages à la  frange ultra religieuse et conservatrice.

Je partage entièrement les craintes de Mme FLIS-TREVES dans un entretien à LIBERATION.

Muriel Flis-Trèves est psychiatre et psychanalyste attachée à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine) dans le service du professeur René Frydman. Ce gynécologue obstétricien a été l’un des pionniers de la médecine de la reproduction en France et a permis la naissance du premier bébé-éprouvette en 1982. Muriel Flis-Trèves est notamment l’auteur de Bébé attitude (ed. Plon, 2001) et le Deuil de maternité (Calmann-Lévy, 2004).
   

Le décret représente-t-il pour vous une avancée ?

Auparavant, un seuil de 22 semaines d’aménorrhée [absence de règles, ndlr] était fixé pour l’inscription sur le registre d’état civil, jusqu’à ce que la Cour de cassation, en février, décide qu’un fœtus né sans vie peut être déclaré à l’état civil, quel que soit son niveau de développement. Dorénavant, aucun seuil n’est fixé par le décret. Je suis très étonnée de cette absence de précision, et surtout, inquiète des conséquences qui vont en résulter. On entretient ainsi le trouble sur le statut de l’embryon, et c’est une porte ouverte à une polémique entre les personnes qui sont contre l’avortement et celles qui sont pour. La date limite de l’IVG étant de 14 semaines d’aménorrhée, il va y avoir une réelle confusion qui risque d’apporter de l’eau au moulin des anti-IVG. A la rigueur, ce seuil aurait pu être envisagé par le décret.


Les familles que vous suivez ont-elles besoin de cette reconnaissance ?

En consultation, je reçois de nombreuses femmes, et la majorité d’entre elles ne désirent pas inscrire leur enfant mort-né sur le registre d’état civil. Elles ne sont pas dans cette demande, car nous avons mis en place un accompagnement très personnalisé et préventif. Chacun fait son deuil à sa façon, mais je constate que, lorsque ces femmes sont bien suivies et écoutées, elles ne manifestent pas forcément le besoin d’une reconnaissance légale. Même si je comprends très bien la douleur provoquée par la perte d’un fœtus, je répète qu’il ne faut pas que l’inscription soit autorisée avant la date butoir de l’IVG. Par ailleurs, le décret paru vendredi au Journal officiel entretient une confusion regrettable entre accouchement et fausse couche précoce.
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