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thierry billet

in memoriam, jour de grève interprofessionnelle

18 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

En mai 1968, mon père avait 34 ans. Il travaillait depuis ses 14 ans, au sortir de l'école primaire, après le certificat d'étude. C'était comme ça. Il est mort en 1981 juste avant l'élection de François MITTERRAND. En 68, ses collègues l'avaient désigné délégué syndical. C'était la CGT. Et c'était lui qui avait la plus grande ancienneté au regard de son âge. Il n'était pas le plus bête non plus et son calme rassurait ses collègues et permettait de discuter avec la direction. Mon père est mort à 47 ans juste après avoir suivi des cours pour devenir agent de maîtrise. Il était "coloriste". Il manipulait tous les jours des peintures qu'il fallait mélanger pour atteindre la teinte souhaitée par les clients de son usine, la PROSPA. Il est mort d'une forme de cancer du sang; à l'époque on ne pensait pas de suite aux cancers professionnels.

En sa mémoire et celle de tous les autres qui n'atteindront jamais les 64 ans que MACRON et la Droite veulent imposer, j'irai manifester ce jeudi 19 janvier.

Parce que derrière les statistiques, il y a des hommes et des femmes; ceux que le même MACRON a encensé parce qu'ils ont tenu alors que nous étions en télétravail à l'abri; ceux de la seconde ligne de front comme il disait et qu'il a oubliés.

Ceux que la DARES a défini ainsi :

En France, hors professions médicales, ce sont ainsi 4,6 millions de salariés du secteur privé, appartenant à 17 professions, qui ont continué à travailler sur site durant la crise sanitaire pour continuer à apporter à la population les services indispensables à la vie quotidienne, avec un risque potentiel d’exposition au Covid-19.

Indépendamment de leur exposition possible et des difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire, ces travailleurs « de la deuxième ligne » souffrent d’un déficit global de qualité de l’emploi et du travail, observable avant la crise à partir d’un ensemble de sources statistiques concernant six dimensions : salaires et rémunérations ; conditions d’emploi ; conditions de travail ; horaires et conciliation vie familiale-vie professionnelle ; formation et trajectoires professionnelles ; dialogue social.

En moyenne, ces travailleurs sont deux fois plus souvent en contrat courts que l’ensemble des salariés du privé, perçoivent des salaires inférieurs de 30 % environ, ont de faibles durées de travail hebdomadaires (sauf les conducteurs), connaissent plus souvent le chômage et ont peu d’opportunités de carrière. Ils travaillent dans des conditions difficiles, sont exposés plus fréquemment à des risques professionnels et ont deux fois plus de risque d’accident mais ne montrent guère plus d’insatisfaction que les autres salariés du privé et possèdent par ailleurs un fort sentiment d’utilité de leur travail, même avant la crise sanitaire.

 

 
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