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thierry billet

Serge PORTELLI, le magistrat et SARKOZY

4 Décembre 2007 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Elections 2007

Je viens de terminer la lecture de l'ouvrage de Serge PORTELLI, magistrat, en poste au TGI de PARIS, qui porte le titre "Nicolas SARKOZY : une république sous haute surveillance".
Ecrit à chaud à l'occasion de la campagne présidentielle de l'omniprésident, ce livre est un pamphlet particulièrement utile sur la malhonnêteté du candidat en matière de Justice et de politique pénale notamment.

Ceci n'excuse pas le travail bâclé de l'éditeur L'HARMATTAN que l'on constate au nombre incroyable de coquilles que l'on retrouve trop fréquemment dans le texte.

PORTELLI reprend les extraits des discours du candidat pour en extraire les passages "choc" concernant la récidive, les mineurs, les infractions de nature sexuelle et il démontre chiffres en mains que les allégations de SARKOZY sont inexactes.
Pour ne donner qu'un exemple, SARKOZY a affirmé sur TF1 le 16 avril 2007 : "Est ce que vous savez que 50% des crimes et délits sont commis par 5% des délinquants, les mêmes ?".  Or ce chiffre n'a jamais été évoqué dans aucune statistique !  La récidive ne concerne que 5% des condamnations prononcées en FRANCE... Le taux de récidive criminel est de 3%...
Ce qui frappe en lisant ce bouquin, c'est de se demander pourquoi les journalistes se laissent asséner des affirmations aussi fausses sans réagir, sans demander les sources de ce qui est affirmé, sans opposer les chiffres honnêtes que leur conscience professionnelle devrait leur dicter de maîtriser ?
Nous sommes dans des domaines d'une gravité extrême : nos prisons débordent et nous violons tous les jours la convention européenne des droits de l'homme.
Nous allons demain juger des malades mentaux au mépris de toute l'histoire morale et politique de notre pays.
La course à la productivité dans les décisions de justice conduit à ne plus individualiser les peines et la mise en place des peines plancher renforce cette tendance à bâcler l'examen des dossiers pénaux sans prendre le temps de comprendre ce qui a produit l'infraction et donc de mettre en oeuvre les moyens les plus adaptés pour remettre le coupable dans la voie de la réinsertion. PORTELLI raconte cet homme condamné 24 fois pour des vols de porte feuilles et pour lequel un magistrat moins enclin à la précipitation ordonna une expertise psychiatrique qui révéla qu'il n'était pas accessible à une sanction pénale compte tenu de sa pathologie...
Aux Pays Bas, si le nombre de places disponibles en prison est occupé, le condamné attend son tour pour être incarcéré. C'est une application directe de la convention européenne des droits de l'homme. En FRANCE, on bourre les prisons qui n'ont jamais été aussi remplies depuis la Libération.

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C
Belle analyse..chantal
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