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thierry billet

Agriculture et gestion de l'eau

29 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Dans la revue SESAME, le président de l'autorité environnementale (Ae), M. Philippe LEDENVIC, présente sa vision des résultats des politiques présentées comme agro-écologistes depuis le début des années 2000. Son constat est sans appel. Son article est ici. J'en extrais deux paragraphes au moment où fort heureusement la Cour de Justice de l'Union européenne rappelle à la FRANCE qu'elle doit appliquer la réglementation sur les néonicotinoïdes. Mais les déclarations du Ministre de l'agriculture sont claires : on va aider financièrement les betteraviers qui - les années précédentes - ont gagné des fortunes à exporter leurs betteraves en désertifiant les campagnes, les aider pour ne pas avoir cherché depuis des années à trouver des alternatives sérieuses au déclin des abeilles : Le pollueur aidé par les pouvoirs publics pour devoir ne plus pouvoir polluer. Exactement l'inverse du principe "pollueur-payeur"...

L’Ae n’a pu que constater, au vu des évaluations qu’elle a produites pour tous ces plans et programmes, que la plupart des outils conçus pour remédier aux impacts négatifs des activités agricoles ne présentent pas d’effets tangibles (Ae, Rapport annuel 2021). Le plus souvent, leurs dispositions sont uniquement incitatives, rarement prescriptives et sans objectifs environnementaux. Soit les bilans démontrent l’inefficacité des plans précédents, soit ils n’existent pas. Les nouveaux plans et projets ne sont ainsi pas alimentés par un retour d’expérience précis.

Compte tenu de ces constats, l’avenir de l’agriculture tel que le projettent tous ces plans est un mirage. Ils donnent à tort l’illusion de la viabilité à des modèles d’ores et déjà contraints par certaines limites physiques et ils en retardent l’adaptation. Faute d’inviter fermement à la transition, ces exercices de planification enferment l’agriculture dans une impasse climatique en croyant la protéger, bien loin des ambitions européennes, et l’exposent à des conflits d’usage de l’eau comme des sols. Cela est vrai pour l’agriculture, mais aussi pour d’autres secteurs, ce qui a amené l’Ae à conclure que, plus généralement, la transition écologique n’était pas amorcée.

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