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thierry billet

La loi du nombril

19 Août 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Il faut bien essayer de comprendre pour quelle raison des « écologistes » peuvent accepter au motif de « passe sanitaire » de manifester avec des racistes antisémites et l’extrême-droite.

Le portrait robot des anti vaccins est celui d’une France moins éduquée, sympathisante des gilets jaunes, ayant perdu toute confiance dans l’État, l’OMS, influencée directement par des scientifiques en perdition (Raoult en est le symbole, mais aussi le sociologue MUCCHIELLI,…). Mais dans nos manifestations annéciennes, compte-tenu de la sociologie locale, il y a aussi nombre de sympathisants de l’écologie politique et d’un niveau scolaire élevé. Que font-ils dans ces manifestations avec l’extrême-droite ? Comment ce mélange peut-il se réaliser sur un sujet aussi personnel que le choix de se faire vacciner  ? Car le passe sanitaire n’est que le prétexte dérisoire du refus de la vaccination contre le covid-19.

Il me semble que l’explication la plus pertinente est celle du nombril.

Quand LE PEN préfère ses proches aux autres français et les français aux étrangers, il centre sa perception du monde sur sa boudinette qui est évidemment le centre du monde pour un fasciste.

Quand certains adeptes de l’alimentation « bio » ou des médecines naturelles ne pensent plus qu’à se protéger individuellement du monde qui les entoure, d’organiser leur vie autour de leur seule personne vécue comme menacée en permanence et protégée en tant que de besoin par des stages de psycho papouilles ; de certains tenants de l’école à la maison qui veulent « protéger leurs enfants », la perte de tout repère collectif devient la règle de vie. Il faut se « centrer sur sa personne », retrouver le sens de sa vie, quitte à ne plus manger que des aliments crus ou à jeûner à tort et à travers, se détoxer par ci par là… J’ai gardé le souvenir du titre d’une conférence du groupe santé d’ANNECY intitulée « ces maladies qui nous guérissent ». Tout un programme en ces temps de pandémie, non ? Bref, se regarder le nombril encore et toujours. Et choisir seul ce qui est bon pour moi.

Choix d’autant plus facile que si la médecine naturelle ne fonctionne pas, la Sécurité sociale est là qui m’assurera la gratuité des soins. Choix d’autant plus facile que si je change d’avis, l’école publique accueillera mon enfant gratuitement. Cette petite bourgeoisie éduquée a compris que le collectif leur assurerait la sauvegarde que leur mode de vie individuel pouvait nécessiter. « J’assume le risque de ne pas me vacciner » dit une proche, oubliant qu’elle prend juste le risque de surcharger les soignants dans l’hôpital le plus proche si elle attrape le covid-19.

Les cris de liberté des manifestants sont donc d’abord des appels à l’irresponsabilité individuelle dans le cadre d’une socialisation collective des moyens de pallier celle-ci. Sans Sécurité sociale, prendraient-ils le risque de ne pas se faire vacciner ?

Mais puisque personnellement moi-même je me porte mieux ou je pense que je me porte mieux en prenant le chemin strictement individualiste du refus de la vaccination, je peux manifester avec celui qui se sent libre de penser que les responsables de nos maux ce sont les juifs. Puisque nous défendons la même liberté, nous pouvons nous exprimer librement dans nos manifs, non ?

L’important n’est-il pas de se recentrer sur l’essentiel ? C’est à dire Moi. Voilà la clé, le point de passage entre l’extrême-droite et ces écologistes de salon : « MOI D’ABORD ».

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