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thierry billet

environnement

Photovoltaïque, coup d'arrêt à ANNECY aussi...

26 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

LE MONDE titrait la semaine dernière sur la politique de gribouille du gouvernement qui a tué le solaire photovoltaïque en FRANCE,  qui est ainsi devenue le seul Etat européen où la filière perd des emplois !

En adoptant une tarification hyper complexe des prix de revente de l'électricité, le gouvernement met en cause durablement la pérennité des PME françaises qui s'étaient développées dans ce secteur !

Cela profite évidemment à EDF avec sa filiale ENR énergie renouvelable et aux grands groupes qui vont avoir les moyens de développer enfin l'éolien off shore, au détriment des initiatives plus locales en faveur de l'électricité solaire.

On constate cela au niveau municipal.

Ces chamboulements ont tari les demandes de subvention des annéciens à la Ville sur les installations solaires qui avaient pris une vitesse de croisière intéressante.

Nous sommes bel et bien face à une volonté politique centralisatrice où EDF et AREVA vont continuer de faire la loi à la place des citoyens et des élus locaux dans le cadre de grosses opérations nécessitant une accumulation capitalistique importante.

Madame KOZIUSCO-MORIZET peut présenter dans l'indifférence générale les centaiens de préconisation de son plan national contre les changements climatiques, plus personne ne considére que ce gouvernement a la moindre crédibilité sur l'écologie après avoir abandonné la mise en oeuvre des mesures les plus significatives du Grenelle de l'environnement.


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Fukushima, les centrales les plus sûres du monde...

25 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

 

 

On croirait entendre Anne LAUVERGEON ou Eric BESSON :

remplacez General Electric par AREVA, ça fait froid dans le dos...

D'autant plus si vous lisez cet article de MEDIAPART qui annonce un nouveau retard du chantier EPR de FLAMANVILLE...

 

C'est un revers de plus pour le chantier de l'EPR : EDF vient d'annoncer un nouveau retard de deux ans avant le lancement de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit à Flamanville, dans la Manche, le premier de ce type en France. Sa mise en service est désormais prévue en 2016. L'année dernière, l'électricien avait déjà reculé de deux ans la date d'entrée en fonctionnement de l'EPR. Ces délais supplémentaires alourdissent considérablement la facture du chantier, aujourd'hui estimée autour de 6 milliards d'euros, soit presque le double de son prix initial, autour de 3,3 milliards d'euros.

Pourquoi ce nouveau retard? Reconnaissant avoir sous-estimé l'ampleur de la tâche, EDF explique (dans un communiqué à lire ici) avoir «dû revoir son appréciation de l'ampleur des travaux à mener, notamment en matière de génie civil». Ces derniers mois, deux  accidents graves ont ralenti les travaux. Un salarié de la branche maintenance industrielle de GDF-Suez, Endel, s'est tué en juin dernier après une chute de dix mètres alors qu'il circulait dans la salle des machines en construction. Par ailleurs, l'électricien doit se soumettre à des évaluations complémentaires de sûreté qui doivent être conduites, à la suite de l'accident de la centrale japonaise de Fukushima.

Le groupe annonce aussi une nouvelle organisation du chantier avec ses partenaires, notamment l'entreprise de BTP Bouygues.

Et «trois milliards de plus sur les factures» d'électricité des consommateurs, a aussitôt protesté France nature environnement (FNE), fédération d'associations écologistes, qui reproche à EDF de ne pas prendre en compte le coût de l'assurance, de l'élimination des déchets et du démantèlement du futur réacteur.

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Des jardins pour les annéciens

24 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

De plus en plus d'habitants sollicitent la Mairie pour essayer de trouver des terrains qui soient mis à leur disposition pour les cultiver.

On voit fleurir un peu partout en EUROPE des demandes des habitants concernant des délaissés ou des espaces de faible superficie qui pourraient être cultivés.

J'ai personnellement repéré par exemple un petit terrain sur la montée du chateau en face de l'hôtel et qui pourrait accueillir deux jardiniers.

Bien entendu, il faut encadrer cette mise à disposition qui ne doit en aucun cas être une privatisation d'un espace public qui doit pouvoir être utilisé pour un projet d'intérêt général à moyen terme.

Mais ce mouvement du jardinage urbain se généralise et il mérite une attention soutenue.

Il permet en outre de renouveler notre vision de la densification urbaine qui ne s'oppose pas à la présence d'espaces publics largement ouverts, bien au contraire.

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Qualité de l'air en SAVOIE : tout savoir sur l'année 2010

23 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

Pour vos informations sur la qualité de l'air à ANNECY, je vous rappelle le site de l'air de l'Ain & des Pays de Savoie le lien direct sur notre ville :

http://www.atmo-rhonealpes.org/site/accueil/monaccueil/geolocaliser/Annecy%2C74000

L'association publie en outre un rapport annuel sur la situation en Rhône Alpes pour 2010.

 

Rapport annuel : Tout savoir sur l’air de 2010

 

 

 

L'Observatoire de l'Air en Rhône-Alpes publie son rapport annuel 2010.

Synthèse de tous les travaux de l’année, il est composé d’un site Web et de 6 brochures par territoire.

 

Un site web
www.atmo-rhonealpes.org/RA2010

Accessible également depuis la page d’accueil de notre site internet.

Retrouvez tous les thèmes marquants 2010, le diagnostic territorial et réglementaire de l’air Rhônalpin, et les études de qualité de l’air de l’année. 

 
 

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En complément, une brochure spécifique à chaque territoire est disponible.
En 4 pages, découvrez une étude phare de l'année, l'état de la qualité de l'air sur le territoire, et la régionalisation qui prévoit une seule et même structure de surveillance de la qualité de l'air en Rhône-Alpes dès 2012.

Consulter les plaquettes
Air-APS : L'air de l'Ain et des Pays de Savoie
AMPASEL : L'air de la Loire
ASCOPARG : L'air du Sud-Isère
ATMO Drôme-Ardèche : L'air de la Drôme et de l'Ardèche
COPARLY : L'air du Rhône et de la Côtière de l'Ain
SUP'AIR : L'air du Nord-Isère
 

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Menace sur les associations de défense de l'environnement

22 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

Je retranscris ici l'article signé de ma consoeur Corinne LEPAGE sur son blog de RUE 89 à propos de la modification de la recevabilité des associations de protection de l'environnement.

Ce nouveau mauvais coup porté en douce aux acteurs de l'environnement est parfaitement cohérent avec la volonté de l'UMP de bloquer l'action contentieuse des associations.

Action contentieuse pourtant indispensable pour simplement faire respecter la Loi... même si elle agace les élus ou l'Etat...

Action contentieuse que l'on accuse de tous les maux alors qu'elle n'est nullement un frein à l'acte de construire si le dossier de permis de construire par exemple est solide.

Ce n'est nullement le recours judiciaire qui empêche un promoteur de lancer une construction, il peut prendre l'initiative de lancer les travaux ce qui oblige le requérant à engager une procédure d'urgence.


Voici l'article de Corinne LEPAGE :

"Le décret qui entube en douce les assos pour l'environnement

Les mauvais coups se font généralement le 14 juillet ou le 15 août. C'est encore plus tentant en période de crise majeure, comme actuellement. C'est sans doute pour cette raison que le Journal officiel du 13 juillet publie un nouveau décret concernant les associations.

Celui-ci fixe les modalités d'application au niveau national de la condition prévue au premier point de l'article R.141-21 du code de l'environnement, concernant les associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instances.

Pour pouvoir participer, une association devra désormais compter au moins 2 000 adhérents. Quant aux associations d'utilité publique, elles devraient exercer leur action sur la moitié des régions au moins, et disposer d'un minimum de 5 000 donateurs, pour pouvoir se faire entendre.

Les seuls organismes ayant le droit de faire entendre leur voix sur les politiques environnementales sont des organismes publics au sein desquels seules ces grandes associations ont le droit d'être représentées. De plus, l'Etat s'octroie le droit de vérifier les conditions de financement des associations pour s'assurer « de leur indépendance ».

Les assos les plus gênantes pour les lobbies handicapées

Ce texte est liberticide au regard de la liberté d'association ou plus précisément du droit des associations à se faire entendre. Il exclut en particulier toutes les associations d'experts qui ont fait l'essentiel du travail en termes d'alerte au cours des dernières années.

Mouvement des générations futures , Criirad, Criigen, réseau santé environnement, Inf'OGM, pour n'en citer que quelques-uns,  n'auront aux termes de ce texte plus le droit de participer, voire plus le droit d'être agréés puisque c'est l'agrément au titre de l'environnement lui-même qui est touché par ce décret scélérat.

Autrement dit, non seulement aucun texte de protection des lanceurs d'alerte n'a jamais été pris par ce gouvernement, du temps de monsieur Borloo comme a fortiori du temps de madame Kosciusko-Morizet, mais plus encore, c'est la capacité des associations les plus dérangeantes pour les lobbies défendus par le gouvernement qui est ici mise en cause. En effet, sans agrément, la capacité de porter plainte avec constitution de partie civile reste très réduite. Dans ces conditions, les procès mettant en cause ces lobbies deviennent beaucoup plus difficiles.

De la même manière, le fait que les agréments soient conditionnés par le nombre de personnes rendra très difficile la tâche des associations locales, constituées contre tel ou tel projet, telle ou telle infrastructure. Les préfets pourront toujours soutenir qu'elles ne remplissent pas les conditions.

Ainsi le gouvernement s'est-il attaqué avec efficacité, une fois encore, aux modestes contre-pouvoirs que notre pays compte encore."

 

► Référence concernant l'arrêté du 12 juillet 2011 fixant les modalités d'application au niveau national de la condition prévue au 1° de l'article R. 141-21 du code de l'environnement concernant les associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instance (JORF n°0161 du 13 juillet 2011, page 12 154).

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Découverte naturaliste au SEMNOZ avec la FRAPNA

20 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

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Bonjour
  

Nous vous invitons nombreux à découvrir les plantes et les insectes du jardin alpin du Semnoz. Avec le soutien du SIPAS (Syndicat Intercommunal pour la Protection et l’Aménagement du Semnoz), la FRAPNA Haute-Savoie gère, entretient et anime cet espace de longue date. Petite nouveauté : l'association organise cette année trois inventaires participatifs afin de répertorier la flore et les invertébrés présents au jardin. L’objectif est d'évaluer la richesse et la diversité d’espèces que peut contenir ce milieu naturel, de passer un bon moment plein de convivialité et de partager des connaissances.

Ces inventaires sont ouvert pour tout public : du néophyte curieux aux naturalistes amateurs ou confirmés.

N'hésitez plus, rejoignez-nous :

Le mercredi 27 juillet de 15h à 18h  : nous déterminerons les plantes

Le mercredi 3 aout de 15h à 18h  : nous déterminerons les insectes et observerons les plantes.

Le mercredi 17 aout de 15h à 18h : nous poursuivrons la détermination des insectes et observerons les plantes.

Pour participer à ces inventaires, inscription nécessaire à :  frapna-haute-savoie@frapna.org ou 04 50 67 37 34 (après-midi).
Envoyez-nous vos coordonnées afin de pouvoir vous confirmer les dates et heures de rendez vous en fonction de la météo.

Dans tous les cas, pensez à prendre des affaires de sortie et si vous avez : des livres de détermination, des loupes, appareils photos…. Et bien sur votre bonne humeur.

Si vous n’êtes pas disponible pour ces dates, nous vous encourageons tout de même à visiter le jardin ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pendant toute l’année sauf en hiver.

A très bientôt,

L'équipe de la FRAPNA Haute-Savoie

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Téléphonie mobile, mise en oeuvre de l'accord avec les opérateurs

17 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

L'accord avec les opérateurs de téléphonie mobile se met en place.

Pour vous rappeler la démarche poursuivie, vous pouvez (re)lire :

Téléphonie mobile, un pas supplémentaire pour la santé publique

La Ville a contracté avec le cabinet "Cour carrée" en vue d'un travail "prédictif" sur les niveaux d'émission selon la nature et la localisation des bâtiments municipaux de manière à pouvoir écarter dés le départ certains sites et/ou en limiter l'utilisation.

Le premier rendu de ce travail aura lieu à la rentrée.

Les dossiers des opérateurs commencent à être déposés sur certains sites municipaux (clochers, mâts d'éclairage du stade, etc.).

Et la Ville a contracté avec la Criirem en vue d'effectuer des "contre mesures" totalement indépendantes puisque la Criirem ne travaille jamais pour les opérateurs de téléphonie mobile.

La Ville a donc mis en oeuvre de manière active la délibération validée par le conseil municipal à l'unanimité moins une abstention.

Rappelons que l'accord ne concerne que les bâtiments municipaux.

Il ne s'applique pas sur les bâtiments privés sur lesquels le propriétaire contracte librement avec les opérateurs (MEDEF, CCI,  par exemple), même si la Ville les a sensibilisés à l'utilité d'appliquer la même démarche...sans succès.

Dans ces cas, la décision d'implantation peut être contestée devant le Tribunal administratif (mais la jurisprudence administrative est très frileuse) et devant le Tribunal de grande instance où la jurisprudence civile est beaucoup plus ouverte à la reconnaissance du principe de précaution.

Cela n'empêche pas la Ville de demander aux opérateurs des mesures dans les établissements "sensibles" comme les écoles.

Le dernier en date a concerné l'Ecole VAUGELAS avec des niveaux de champ électrique moyens dans les classes et alentour de l'ordre de 0,3 volt par mètre; le seuil réclamé par les associations étant de 0,6 volt par mètre. Et la norme officielle actuelle la plus faible de 28 V/m... Ce qui permet à l'opérateur de conclure que l'on se trouver 95,3 fois inférieur au niveau de référence le plus faible.

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TELERAMA et le lac

14 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

L'édition du 6 juillet de TELERAMA comporte un article de 3 pages sur le lac avec l'accroche suivante :  

"A ANNECY, on est fier de son lac, ses eaux pures, sa transparence. Et pourtant, son écosystème est en péril et les pêcheurs sont priés d'aller voir ailleurs. Enquête en eaux (pas) troubles."

C'est proprement stupéfiant mais cela s'explique.


Stupéfiant : Comment peut on parler d'éco système "en péril" en parlant du lac ? Alors que la moitié de l'humanité n'a pas accès à l'eau potable et que nous pouvons boire l'eau du lac sans traitement chimique, une chance extraordinaire que le monde nous envie ! Les taux de phosphore dans le lac sont devenus remarquablement bas, de l'ordre de 5 microgrammes par litre. Bien entendu, cela impacte la ressource halieutique qu'il faut gérer avec précaution et dans la concertation avec les pêcheurs amateurs et professionnels, car les poissons ont moins à manger... Pour autant, l'éco système n'est pas en péril !


La journaliste me cite en tronquant mes propos.

Par exemple, je n'ai pas dit : "paradoxalement les rayons du soleil qui pénètrent mieux dans l'eau ont un impact négatif sur l'éco système".

J'ai attiré son attention sur le fait que le lac étant propre, les rayons du soleil pénètrent plus profondément et donc l'impact du réchauffement climatique sur le lac d'ANNECY est plus fort que dans un lac "sale". Ce n'est pas du tout la même chose !


Mais cela s'explique : arriver de PARIS sans aucune préparation de son enquête avec une liste de contacts enrichie par le bouche à oreille en 48 heures chrono vous expose à des contre sens incroyables... Etant arrivé en retard au rendez vous du fait d'une réunion sur le plan climat, je me suis fait copieusement sermonner par la journaliste à laquelle j'ai proposé de "passer mon tour" et d'aller de suite à son prochain rendez vous... Elle a préféré qu'on se parle rapidement. Trop rapidement...

Un peu plus de temps et de préparation lui auraient permis d'éviter d'écrire des bêtises comme : "La loi montagne empêche même toute construction dans la bande des 300 mètres bordant le rivage" .

 

 

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Service civique à ANNECY

11 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

La Ville travaille en ce moment à la mise en oeuvre d'une convention avec UNIS CITE dont l'antenne savoyarde souhaite étendre son activité vers la HAUTE SAVOIE.

UNIS CITE prend en charge l'animation du dispositif du service civique sur Rhône Alpes.

Plus d'infos : http://www.uniscite.fr

L'idée est que les jeunes volontaires puissent développer des actions utiles en faveur de la solidarité et de l'environnement.

Nous avons proposé par exemple que les jeunes puissent développer une action en faveur de la lutte contre la précarité énergétique en démultipliant l'action "Familles à énergie positive" auprès des personnes en difficulté, en servant d'animateur auprès de ces personnes démunies.

Un autre chantier sera la mise en oeuvre de la politique de labellisation des écomanifestations : animer le réseau de bénévoles que la Ville souhaite mettre en place, former les bénévoles sur l'accueil des personnes handicapées et le tri sélectif, etc.

Enfin, la Ville va développer une offre de jardins maraîchers sous forme de jardins partagés, mais aussi de régie municipale et les volontaires pourraient donner un coup de mains pour la mise en oeuvre pratique.

La mise en oeuvre concrète de la convention est prévue pour cet automne.

Les jeunes volontaires annéciens peuvent prendre contact directement avec UNIS CITE.

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Fukushima, le point sur la pollution par la Criirad

8 Juillet 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement


 
Le laboratoire de la CRIIRAD a effectué une mission au Japon du 24 mai au 3 juin 2011 1.

 

Le présent document fait état des constatations issues des premiers résultats d’analyse. Les dépôts de césium radioactif sur les sols ont été très importants. Ils génèrent, et vont générer pendant longtemps, un flux de rayonnements gamma responsable de l’irradiation de la population sur des très vastes étendues. En l’absence de mesures de protection, des centaines de milliers de personnes vont recevoir, du fait de cette seule exposition externe, des doses de rayonnement très supérieures à la limite de 1 mSv/an.  Il faut ajouter à cela l’exposition interne (du fait notamment de l’ingestion d’aliments contaminés) et surtout toutes les doses reçues depuis le 12 mars dernier, des doses qui ont été ont pu être extrêmement élevées au cours de la première semaine du fait de la quasi absence de mesures de protection. 


1 / Importance de la contamination à plus de 60 km : l’exemple de la ville de Fukushima


Les mesures de terrain et analyses de sol effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD sur la ville de Fukushima, située à 60-65 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, indiquent que les retombées de césium 134 et 137 radioactif sont de plusieurs centaines de milliers de Bq/m2 : 490 000 Bq/m2 sur la pelouse de l’école primaire Moriai ; plus de 700 000 Bq/m2 dans le quartier Watari.
En se désintégrant, les atomes de césium émettent des radiations gamma très pénétrantes. Elles peuvent parcourir dans l’air plus de 60 mètres, c’est ce qui a permis aux américains d’établir une carte des retombées au moyen de sondes héliportées. Ces radiations traversent également les murs et les fenêtres des habitations et irradient les gens dans leur domicile.
Fin mai 2011, les débits de dose relevés par la CRIIRAD dans la ville de Fukushima, à 1 mètre du sol, en extérieur, étaient typiquement plus de 10 fois, voire plus de 20 fois supérieurs à la normale (supérieurs à 1 et 2 µSv/h). L’irradiation est encore mesurable dans les étages des bâtiments. Des mesures effectuées au 4eme étage d’un immeuble ont montré un excès de radiation qui augmente lorsqu’on se rapproche des fenêtres (même fermées). A l’intérieur d’une maison individuelle du quartier Watari, la CRIIRAD a mesuré un débit de dose plus de 3 fois supérieur à la normale au contact du tatami dans la chambre des enfants (0,38 µSv/h) et 6 fois supérieur dans le salon à 1 mètre du sol (0,6 µSv/h). Devant
la maison, on mesure, 2,2 µSv/h dans le jardin d’agrément et 2,9 µSv/h au niveau de la pelouse d’une école proche (mesures à 1 mètre du sol).

Cette irradiation ne diminuera que très lentement. Elle est due en effet principalement au césium 137 et au césium 134 dont les périodes physiques sont longues (30 ans et 2 ans respectivement). Cela signifie que la radioactivité du césium 137 sera divisée par 2 dans 30 ans. On peut estimer que dans les douze mois à venir, la radioactivité du césium 134 ne sera abaissée que de 30 % et celle du césium 137 de 3%. La radiation ambiante ne sera réduite que de quelques dizaines de %.
 
Si rien n’est fait, les habitants de la ville de Fukushima pourraient subir dans les douze mois à venir une irradiation externe de plusieurs milliSieverts alors que la dose au-delà de laquelle le risque de cancer mortel est jugé inacceptable par la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique) est de 1 milliSievert par an, ce qui correspond à 5 décès pour 100 000 personnes exposées.
Or les autorités japonaises ont fixé une limite de dose de 20 milliSieverts comme critère pour décider d’évacuer définitivement ou non les populations. Ceci correspond à un risque de cancer mortel à terme 20 fois supérieur au risque acceptable. Ceci est d’autant plus grave que les habitants de Fukushima ont déjà été fortement exposés. Il faut également tenir compte des doses liées à la contamination interne que ces populations continuent à subir par ingestion de denrées contaminées et des risques liés à l’inhalation de poussières à partir du sol contaminé. 

Dans la ville de Fukushima, la CRIIRAD a mesuré par exemple dans la terre prélevée sous les balançoires de l’école primaire Moriai, une contamination en césium 137 + 134 de 370 000 Bq/kg. Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié. 

La persistance de la contamination en iode 131 des sols prélevés par la CRIIRAD fin mai 2011 dans la ville de Fukushima permet d’évaluer les retombées initiales en iode 131 à des millions de Bq/m2.  L’iode 131 a une période physique de 8 jours, sa radioactivité était donc plus de 600 fois supérieure lors des retombées. Ceci témoigne de la forte contamination de l’air lors de l’arrivée des panaches contaminés en particulier le 15 mars 2011. 

 

Il y avait également d’autres substances radioactives qui se sont largement désintégrées depuis comme le césium 136, le tellure 129, le tellure 132, l’iode 132, l’iode 133, etc.. ainsi que des gaz radioactifs comme le xénon 133 et le krypton 85 qui ne sont pas accumulés dans les sols.
Les habitants de cette ville ont donc déjà été soumis à une contamination interne très importante d’abord par inhalation d’air contaminé et surtout par ingestion de denrées contaminées du fait des dépôts de substances radioactives. Les autorités japonaises n’ont en effet édicté des restrictions de consommation sur la préfecture de Fukushima qu’à partir du 21 et 23 mars (selon les types d’aliments). Les populations ont donc consommé pendant plus d’une semaine des aliments très contaminés, sans aucune restriction ni information. Ils ont pu de ce fait recevoir des doses efficaces
de plusieurs dizaines de milliSievert et les doses à la thyroïde dépassant le Sievert.

 

Pour mémoire, la contamination initiale des épinards par l’iode 131, à 100 km au sud de la centrale était telle qu’en consommant 200 grammes un jeune enfant pouvait dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert, à 40 kilomètres au nord-ouest, les végétaux étaient tellement contaminés que cette limite annuelle pouvait être atteinte en consommant 5 grammes de végétaux.
 
Il est indispensable que les populations touchées obtiennent une évaluation fiable des doses déjà subies et il est impératif de tout faire pour limiter leur exposition à venir.

 

2 / Ampleur de la zone touchée par les retombées

 

Les retombées concernent un territoire très étendu, bien au-delà de la zone interdite de 20 km, et bien au-delà de la préfecture de Fukushima. En fonction des conditions météorologiques, les masses d’air contaminé se sont déplacées sur des centaines de kilomètres et les précipitations (pluie et neige) ont précipité au sol les particules radioactives. Les dépôt de césium 134 et 137 entraînent une contamination durable. 
Ceci est confirmé par les prélèvements de sol et par les mesures de débit de dose réalisées2 par la
CRIIRAD (à 1 mètre du sol), du 24 mai au 3 juin 2011. On mesure en effet : 
                                                
• 0,47 µSv/h à Marumori (préfecture de Miyagi), à environ 60 km au nord de la centrale. Le niveau naturel calculé3 est de 0,1 µSv/h et les retombées4 en césium 137 et 134 de plus de 95 000 Bq/m2.
• 0,33 µSv/h près de Hitachi (préfecture d’Ibaraki) environ 88 kilomètres au sud de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,07 µSv/h et les retombées en césium de plus de 50 000 Bq/m2.

L’iode 131 est encore détecté dans le prélèvement du 25 mai.
• 0,28 µSv/h à Ishioka (préfecture d’Ibaraki) à environ 160 km au sud sud-ouest de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,06 µSv/h et les retombées en césium de plus de 48 000 Bq/m2.

 

Il existe donc, tant au niveau des préfectures d’Ibaraki que de Miyagi, des secteurs sur lesquels le taux de radiation artificiel est plus de 4 fois supérieur au niveau naturel. Cela représente donc pour une personne qui passe 50 % de son temps en extérieur, une dose ajoutée sur les douze prochains mois susceptible de dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert par an, sans tenir compte, ni de l’irradiation externe induite à l’intérieur des bâtiments, ni de la contamination interne par ingestion de nourriture contaminée ou par inhalation des particules radioactives remises en
suspension. 

 

Ces résultats contredisent les informations relayées par l’Autorité de Sureté Nucléaire française qui écrit dans un communiqué du 28 juin 2011 : «  A l’extérieur du site, la décroissance des débits de dose mesurés dans l’environnement continue. A Fukushima, le 7 juin, le débit de dose était 1,6 µSv (microSievert)/h. Les 45 autres préfectures présentent des débits de dose inférieurs à 0,1 µSv/h ». 

 

• Au niveau de la ville de Tokyo, l’exposition résiduelle par irradiation externe est susceptible de conduire à une exposition non négligeable. La CRIIRAD a mesuré par exemple 0,14 µSv/h début juin, dans le parc Wadabori-Koen, à Tokyo (à environ 235 km de la centrale). Dans ce parc, le niveau naturel calculé est de 0,06 µSv/h et les retombées en césium 134 et 137 de plus de 14 000 Bq/m2. Il faudrait disposer de données pour toute l’agglomération.

 

C’est pourquoi la CRIIRAD demande aux citoyens japonais d’exiger la publication de cartes détaillées des retombées et de la contamination résiduelle, à l’échelle de tout le pays, et avec une précision suffisante, c’est-à-dire correspondant à des retombées en césium à partir de 1 000 Bq/m2 et non pas de 300 000 Bq/m2 comme sur les cartes publiées le 6 mai 2011.

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