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thierry billet
Articles récents

Résultats des cantonales à ANNECY

20 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Politique locale

Les résultats du premier tour des cantonales sur ANNECY confirment l'implantation des écologistes sur le plan électoral.

François ASTORG est qualifié pour le 2° tour avec environ 20% des voix.

Le candidat du PS, Denis DUPERTHUY, réalise à peine 16% : sa posture plus à l'extrême gauche que le NPA et caricaturalement anti JO a détourné les électeurs socialistes d'une position politique radicalisée qu'ils ne reconnaissent pas comme étant celle des socialistes.

C'est la preuve que la question des JO n'était pas l'objet de ces cantonales comme le prouve le score de Philippe METRAL BOFFOD sur ANNECY Nord Ouest.

Ce désamour du PS local, la terrible catastrophe nucléaire au JAPON, et le travail de fond réalisé depuis des années sur ANNECY pour implanter une écologie responsable ont bénéficié aux candidats écologistes de manière directe.

On n'oublie pas pour autant la montée du vote FN autour de 17%. Là comme ailleurs, l'électorat UMP le plus sécuritaire s'est "lâché".

Mais la particularité annécienne saute aux yeux : le FN est bien moins fort qu'ailleurs, le PS également, et le vote écologiste est en pleine ascencion, scrutin après scrutin.

Ce que je plaide depuis des années comme devant être l'ambition des écologistes est en train de se réaliser; celle d'occuper la place centrale qu'occupait la démocratie chrétienne dans le paysage politique haut savoyard avant les ralliements de l'UDF à l'UMP depuis une quinzaine d'années.

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Semaine du développement durable à ANNECY

20 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

Du 28 mars au 3 avril, c'est la 5° édition de la semaine du développement durable à ANNECY.

Un débat tous les soirs du lundi 28 mars au jeudi 30 mars salle Pierre LAMY à 19 heures 30. Tout y passe : les abeilles, habiter en 2040, se déplacer en 2040.

Le jeudi 31 mars à 19 heures 30 salle Pierre LAMY également, conférence de Pierre RADANNE directeur de l'agence "Facteur 4", ancien président de l'ADEME...

Ce sera une introduction aux ateliers CLIMAT ouverts aux habitants d'ANNECY mi mai 2011...

Vous pouvez vous inscrire en envoyant un courriel à Plan.climat@ville-annecy.fr

Et le Village du développement durable sur la Place François de Menthon avec une trentaine d'exposants.

Vous pouvez demander la communication du dépliant d'information en envoyant un courriel à agenda21@ville-annecy.fr

A noter enfin la sortie nature accessible notamment aux personnes malvoyantes ou mal entendantes pour découvrir la faune et la flore locales le dimanche 3 avril à 9 heures 30 rendez vous Place de l'Hôtel de Ville.

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Dimanche 20 mars 15 heures devant la Préfecture

19 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

Rassemblement ce dimanche 20 mars à 15 heures devant la Préfecture pour dire notre compassion au peuple japonais et exiger un débat (enfin !) sur la politique énergétique française. Voici l'appel lancé par 41 organisations en ce sens.

 

Le peuple japonais affronte actuellement une tragédie sans précédent. Une catastrophe naturelle, avec des conséquences humaines, sanitaires et économiques. Et une catastrophe nucléaire majeure.

A ce jour, trois fusions partielles de cœurs, deux incendies de combustible usé et cinq explosions d'hydrogène sont survenues dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichii, qui depuis le séisme et le tsunami du 11 mars dernier, relâche des quantités colossales de radioactivité dans l'air et l'environnement. Une fusion totale des cœurs, voire une explosion avec une grande quantité de rejets radioactifs, n'est pas à exclure. Malgré une communication d'informations parcellaires ou contradictoires, nous pressentons que nous sommes face à une situation d'une gravité sans précédent.

La situation au Japon est d’ores et déjà alarmante et s’aggrave d'heure en heure. Des centaines de travailleurs japonais sacrifient actuellement leur vie pour tenter d’éviter que le pire ne se produise.

Alors même que la catastrophe est en cours, des quantités massives de substances radioactives ont été libérées dans l’atmosphère et l’océan. Des taux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale sont déjà mesurés à plus de 100 km de la centrale de Fukushima. C’est une vaste région du Japon qui subit à l’heure actuelle une contamination radioactive qui pourrait se propager à tout le pays, voire au-delà.

Nous, associations, syndicats et partis politiques, exprimons toute notre solidarité au peuple japonais et en premier lieu aux travailleurs du nucléaire qui tentent d’éviter le pire au péril de leur vie.

Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie qui n'est ni propre, ni sûre, ni à même de répondre au défi majeur du changement climatique, et qu'il soumet les populations et les travailleurs à des risques insensés, d’un bout à l’autre de la filière. Plus encore lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être arrêté définitivement le mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans venait d'être décidée... Quel choix tragique !

Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques inhérents à toute  installation nucléaire et met à mal de façon définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la sécurité du nucléaire.

L'impuissance dramatique de l'homme face à l'emballement des réacteurs au Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Inde, États-Unis...)

En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique, et plus particulièrement le développement de la filière électronucléaire. Les décisions sont prises au plus haut niveau de l'État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que cette question concerne pourtant l’avenir de la population tout entière.

Sera-t-il nécessaire d’attendre un nouvel accident nucléaire pour que les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle énergétique français en toute indépendance de l’industrie nucléaire et de son lobby ?

Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux risques inacceptables du nucléaire, et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les solutions alternatives existent, aujourd’hui. Elles s'appuient sur la réduction de nos consommations, par la sobriété et l'efficacité énergétique, et sur le développement des énergies renouvelables. Cette transition énergétique est inéluctable, ses modalités et sa planification nécessitent la tenue d'un grand débat démocratique et citoyen.

Le Président Sarkozy a annoncé que la France devait tirer les conséquences de l'accident japonais. Nous prenons aujourd'hui sa déclaration au mot.

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons solennellement ces demandes communes au gouvernement français :

Nous voulons:

  • L’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de la filière électronucléaire...) tant que les citoyens n'auront pas été en mesure de se prononcer démocratiquement sur notre politique énergétique et sur le recours à l'énergie nucléaire, y compris si nécessaire par un référendum
  • Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement
  • L’arrêt complet de tous les projets portés à l'étranger par l'industrie nucléaire français
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Ragots, excuses et balivernes sur internet

18 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

C'est fou comme INTERNET peut être un moyen d'information extraordinaire (Merci GOOGLE !), mais aussi la pire des entreprises de manipulation.

N'importe quoi peut être envoyé sur la toile.

Plus c'est gros, alarmiste ou démagogique, plus ça passe.

Vous avez peut être reçu cet appel à pétition pour sauver les médecines naturelles ces derniers jours.

Cela vous a paru sympatique ou utile de la signer, lisez ceci :

http://www.syndicat-simples.org/actualites/petition-defensemedecinenaturelleeu-propagande-desinformationet-recuperation#more-129

Vous avez peut-être été choqué par le fait que VEOLIA serait intervenu pour faire déprogrammer le documentaire sur l'EAU sur ARTE. Or c'est faux !

Alain UGUEN, le directeur de cyberacteurs s'excuse ce vendredi :

"Je me suis d'ailleurs excusé auprès de lui (M. RENEAUME directeur général adjoint de Veolia Eau) et j'en fais de même pour vous en espérant que cela ne compromettra pas la confiance que vous nous apportez en participant aux actions que nous proposons. Cela nous confirme en tous cas dans notre volonté d'avoir des partenaires qui s'engagent dans les actions que nous vous proposons et qui rendent compte des suites car nous ne pouvons être au four et au moulin"

Pour un honnête homme comme Alain UGUEN, combien de blagues diffusées sur la toile comme cette expérience du danger des ampoules basse consommation, ou ces appels à sauver la forêt amazonienne...

Tout cela me rappelle les délires contre le Traité constitutionnel européen qui nous fait tant défaut aujourd'hui où l'Europe s'avère impuissante face à la répression en LYBIE par exemple.

Bref, avant de cliquer sur "Transmettre", réfléchissez un moment et vérifiez la source du message initial. Cela évitera de s'indigner pour rien et de garder notre énergie quand l'enjeu est réel.

 

khadafi-01.jpg

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Le sang des Français imprégné aux pesticides

17 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

   
Pour la première fois, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié les mesures de concentration biologique de plusieurs polluants de l’environnement, réalisées sur un échantillon représentatif de la population française. Correspondant à des substances chimiques présentes dans l’alimentation et/ou l’environnement, 42 biomarqueurs d’exposition ont été ciblés en fonction de leur toxicité et de l’exposition possible de la population. Ils incluent 11 métaux, 6 polychlorobiphényles (PCB) et trois familles chimiques de pesticides (organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes). Au cours des années 2006 et 2007, ces substances chimiques et leurs produits de dégradation (ou métabolites) ont été mesurés dans des prélèvements de sang, d’urine ou de cheveux, recueillis chez des personnes habitant en France métropolitaine et choisies aléatoirement.

Selon les conclusions de l’étude, les niveaux d’exposition de la population française aux 11 métaux dosés sont globalement bas, et similaires à ceux observés à l’étranger. Depuis l’étude réalisée chez les adultes en 1995, la concentration en plomb dans le sang a connu une baisse de l’ordre de 60 %. La concentration de mercure dans les cheveux est, quant à elle, supérieure à celles des Allemands et des Américains, mais inférieure à celles des Espagnols. Selon l’InVS, ces écarts s’expliquent par une consommation de poisson variable d’un pays à l’autre, le poisson représentant le principal apport de mercure par l’alimentation. De fait, la consommation de poisson est deux fois moindre en Allemagne et aux États-Unis qu’en France et supérieure en Espagne.

Comparés à ceux observés en Allemagne et aux Etats-Unis, les niveaux d’imprégnation aux pesticides varient selon la famille chimique de pesticides étudiée. Ainsi, les niveaux des pesticides organochlorés, dont le DDT ou le lindane, aujourd'hui interdits pour la plupart des usages, sont jugés globalement faibles. Seule exception, une substance provenant du paradichlorobenzène, encore récemment utilisé comme antimite ou désodorisant dans les toilettes, est mesurée à des niveaux très supérieurs en France. Par ailleurs, les niveaux de PCB (1) observés dans les organismes français s’avèrent plus élevés que dans la population allemande et quatre à cinq fois plus élevés que ceux de la population américaine ou néo-zélandaise. De même, 90 % de la population est contaminée par les organophosphorés, le niveau de métabolites de ces insecticides neurotoxiques mesuré dans les urines des Français étant similaires à ceux des Allemands et supérieurs à ceux des Américains. Enfin, concernant les pesticides pyréthrinoïdes, largement utilisés en agriculture, en horticulture, en usage domestique etc., les niveaux sont plus élevés que ceux observés aux États-Unis et en Allemagne.
A la lumière de ces résultats, l’Institut a estimé que : « Les causes des écarts observés entre l’imprégnation de la population en France et à l’étranger méritent d’être élucidées », afin de déterminer si celles-ci sont dues à des apports alimentaires ou à l’usage de produits.  

Fin 2012, l’InVS lancera une enquête nationale de biosurveillance en vue de suivre les évolutions par rapport aux données de cette première étude, tout en l’élargissant à une centaine de substances dosées. Seront alors intégrés des polluants émergents ou appartenant à d’autres familles chimiques, à l’instar des perturbateurs endocriniens.
Cécile Cassier
1- Nuisibles et peu biodégradables, les polychlorobiphényles ou PCB sont classés parmi les polluants organiques persistants (POPS).
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Dany & le referendum sur le nucléaire

17 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

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Japon, le dernier communiqué de la Criirad

16 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

La Criirad vient de publier ce 16 mars au soir un nouveau communiqué sur la situation nucléaire au JAPON.

C'est une source d'information fiable et documentée sur les dangers rencontrés.

J'en reproduis ci-dessous la synthèse.
L'intégralité doit se trouver sur le site internet de la Criirad.

Je l'envoie à qui le souhaite dans son intégralité.

 

 
A la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI, les interventions sont de plus en plus désespérées : après
l’injection d’eau de mer et l’abandon de la salle de commande du réacteur n°1, la décision a été prise de
déverser de l’eau sur les installations à l’aide d’hélicoptères ! 
Les quelques 50 travailleurs encore présents sur le site sont exposés à des doses potentiellement mortelles
et ont dû être provisoirement évacués avant de revenir sur site, mettent leur santé et leur vie en péril pour
essayer de limiter les conséquences de l’aggravation continue de la situation. 
Depuis plusieurs jours, l’augmentation des niveaux de rayonnements à 100, 200 km, voire 300 km de la
centrale nucléaire de Fukushima traduit le passage des masses d’air contaminé : 
- Multiplication par 1 000 du débit de dose le 13 mars à 120 km au nord-nord-ouest ; valeurs encore
100 fois supérieures à la normale hier 15 mars ;
- Multiplication par 100 du débit de dose à 75 km au sud (villes de la préfecture d’Ibaraki ; 
- Multiplication par 16 du débit de dose à Tokyo, à 270 km au sud.
Ces augmentations s’expliquent par la présence de produits radioactifs (gaz, halogènes, aérosols…) que
les personnes présentes incorporent en respirant. 
Or aucune information n’a été publiée sur l’activité volumique (en Bq/m3) des radionucléides présents
(césium 137, iode 131…). L’absence de toute donnée chiffrée sur le niveau de contamination de l’air,
paramètre clef de la gestion de crise, empêche d’évaluer le niveau de risque réellement encouru par la
population.
Cette carence est d’autant plus préoccupante que les élévations des débits de dose peuvent
correspondre – correspondent très probablement - à des niveaux de contamination de l’air qui n’ont rien
de négligeables (contrairement aux différentes déclarations entendues jusqu’à présent) et qui
nécessitent des mesures de précaution. Les habitants ont droit à cette information.  
Les habitants vivent depuis plusieurs jours sous la menace d’une catastrophe nucléaire et ne savent
quasiment rien des niveaux de radioactivité auxquels ils sont exposés.

 

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Rand'eau agglo

16 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET

Mardi 22 mars de 9h30 à 17h


La communauté de l'agglomération d'Annecy et le CCSTI La Turbine, en partenariat avec le SILA, vous proposent une "Rand'eau agglo". 


Une journée pour devenir "Ambassadeur de l'eau", découvrir à pied tout le circuit de l'eau, de l'usine de traitement de l'eau à son retour dans le milieu naturel.

RDV à 9h15 au CCSTI La Turbine
Groupe limité à 25 personnes. Gratuit.
Inscription au CCSTI La Turbine au 04 50 08 17 00

 

Plus d'infos sur


http://www.laturbine.fr/page.php?page=CCSTI_ateliers-et-animations&id=42

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Plan climat, restitution des ateliers en pleine crise nucléaire

15 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

Ce 15 mars après-midi, j'ai introduit la réunion de restitution des ateliers techniques du Plan climat.

Voici le texte de cette introduction.

 

Introduire notre après-midi de restitution des ateliers des 8 & 9 février, à un moment aussi dramatique que celui que vit la planète avec la crise nucléaire japonaise nous renvoie à l’urgence écologique.

La FRANCE a cru et certains croient encore que l’énergie nucléaire était le sésame magique qui nous permettait d’afficher que nous étions les bons élèves de la classe européenne en matière de gaz à effet de serre.

Ce qui se passe au JAPON nous renvoie au fait que l’uranium est une matière fossile non renouvelable, que les déchets nucléaires restent une interrogation et que le raisonnement probabiliste en matière de risque nucléaire est radicalement inadapté aux conséquences d’une catastrophe majeure.

Pendant ce temps, le prix du pétrole s’envole.

Les plus faibles d’entre nous sont touchés en priorité : celui qui habite dans un logement mal isolé dont le propriétaire ne veut pas faire les travaux nécessaires, celui qui n’a pas d’autre choix que d’utiliser son automobile pour se déplacer.

Une ville humaniste comme ANNECY ne peut pas rester sans prendre des mesures à son échelle géographique de compétences. Ces mesures, ce seront, après l’agenda 21, le Plan climat énergie de la Ville.

Ici et maintenant, ensemble, nous travaillons concrètement à apporter ce que Pierre RABHI appelle si joliment, « la part du colibri ». Celle de nos consciences et de nos engagements pour faire d’ANNECY une ville en transition vers une économie décarbonée.

Je vous remercie.

 

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Japon, le point de vue de la Criirad ce 14 mars

14 Mars 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement

La catastrophe qui frappe le Japon me rappelle ma première manifestation antinucléaire en 1976 à PENLY en Seine Maritime. En 1979, sortait le film "le syndrome chinois" :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syndrome_chinois

Depuis cette date, malgré toutes les alertes, la FRANCE continue son cavalier seul sur le nucléaire, sans débat démocratique...

Actifs aujourd'hui ou radioactifs demain. Peut-être que demain est aujourd'hui...

 

Voici le point de vue de la CRIIRAD ce 14 mars.

 

La CRIIRAD dénonce la sous-évaluation de la gravité des accidents survenus sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le manque crucial d’information tant sur les quantités de radioactivité rejetées depuis vendredi que sur les niveaux de contamination de l’air. Faute de ces données, il est impossible de se prononcer sur les niveaux de risques radiologiques. Les rares chiffres disponibles empêchent en tout cas de qualifier les rejets de « mineurs » (niveau 4 dans l’échelle INES) ou de « faibles » (déclaration télévisée de Mme Kosciusko-Morizet dimanche matin).

 

Un classement prématuré

Samedi 12 mars, les autorités japonaises ont classé au niveau 4 de l’échelle INES l’accident survenu sur le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi alors que l’accident était encore – est toujours – en devenir et que plusieurs autres réacteurs étaient en situation d’urgence radiologique. Les opérateurs de la centrale sont toujours en train de s’exposer à des niveaux d’irradiation très élevés pour éviter que la défaillance des systèmes de refroidissement des réacteurs n°1, 2 et 3 ne se transforme en catastrophe nucléaire. Des mesures extrêmes ont été prises pour refroidir à tout prix les réacteurs (notamment l’injection d’eau de mer en dépit des risques associés).

Le classement au niveau 4 a été enregistré sans correctif par l’AIEA. A notre connaissance, à ce jour, aucune autorité de sûreté nucléaire ne l’a remis en question.

Rappelons que l’échelle dite INES (International Nuclear and radiological Event Scale) classe les accidents nucléaires en fonction de leurs conséquences dans le site et à l’extérieur du site. Concernant les conséquences à l’intérieur du site, le niveau 4 correspond à un  « endommagement important » du cœur ou des barrières radiologiques ; dès lors que l’endommagement est « grave », le classement passe aux niveaux 5, 6 ou 7 en fonction de l’importance des rejets de radioactivité à l’extérieur de l’installation, importance qui conditionne évidemment le niveau de risque d’exposition de la population :

-        Le niveau 4 correspond à un rejet mineur de radioactivité dans l’environnement ;

-        Le niveau 5 à un rejet limité susceptible d’entraîner l’application partielle de contre-mesures prévues ;

-        Le niveau 6 à un rejet important susceptible d’exiger l’application intégrale des contre-mesures prévues ;

-        Le niveau 7 à un rejet majeur avec effet considérable sur la santé et l’environnement :

 

A l’appui du classement au niveau 4 de l’échelle INES (endommagement important, mais pas grave, du cœur des réacteurs et rejets mineurs de radioactivité), ni les autorités japonaises, ni l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) n’ont publié de chiffres : ni sur l’ordre de grandeur des rejets, ni sur leur composition isotopique (nature et proportion des radionucléides présents qui déterminent la radiotoxicité des émissions radioactives) ni sur les niveaux de contamination de l’air à différentes distances de l’installation.

Tout aussi surprenantes sont les déclarations télévisées de la ministre de l’Ecologie qui a qualifié dimanche matin les rejets radioactifs de « faibles », alors même qu’elle reconnaissait ne disposer d’aucun chiffre. Cette qualification se fondait-elle sur l’évaluation des spécialistes de l’IRSN, de l’ASN et d’AREVA qu’elle avait réunis auparavant pour faire le point sur l’accident ? Il serait intéressant de savoir si la minimisation est imputable aux experts officiels (comme en 1986) ou à l’échelon politique.

Selon la CRIIRAD les rejets ne sont ni « mineurs », ni « faibles »

Sur la base des trop rares mesures disponibles, la CRIIRAD réfute formellement ce classement.

Samedi 12 mars, les débits de dose auraient en effet atteint 1,5 mSv/h (milllisievert par heure) aux abords immédiats de la centrale, avant de décroître après les opérations de décompression du réacteur, c’est-à-dire après le rejet de radioactivité dans l’atmosphère. Précisons qu’une valeur de 1,5 mSv par HEURE est de l’ordre de 10 000 fois supérieure au niveau ambiant normal et que la limite de dose réglementaire maximum admissible pour la population est de 1 mSv par AN (de 20 mSv/an pour les travailleurs). Ces niveaux d’irradiation indiquent que les rejets n’ont rien de « faibles » ou de « mineurs ». Une valeur de 100 µSv/h aurait été relevée dimanche par des journalistes à 2 km de l’installation. Si ce chiffre est avéré, il traduit la persistance et l’importance des rejets dans l’environnement.

Un terrible manque de transparence

Si les autorités affirment que les rejets sont mineurs ou faibles, elles doivent le justifier sur la base d’éléments chiffrés, objectifs et vérifiables.

La CRIIRAD demande que soient publiées les évaluations de la quantité totale de radioactivité rejetée par chacun des réacteurs accidentés ainsi que la composition isotopique des rejets. La CRIIRAD demande également la publication des niveaux de contamination de l’air : cartographie des activités volumiques (Bq/m3) pour les radionucléides clefs en fonction de la distance et du temps. Il importe de déterminer l’intensité et les déplacements des masses d’airs contaminées. Les informations disponibles suggèrent en effet que les rejets radioactifs de la centrale de Fukishima Daiichi ont atteint hier la centrale d’Onagawa située à 110-120 km au nord.

Evolutions météorologiques préoccupantes

Il importe de souligner que plusieurs services météorologiques ont annoncé dimanche que les conditions météorologiques - qui étaient plutôt favorables vendredi et samedi (vents d’ouest) – allaient s’inverser, avec des vents qui devraient désormais souffler vers l’intérieur des terres. Des pluies seraient également annoncées ce qui conduit, en cas de contamination de l’air, à intensifier les dépôts au sol. Dans un communiqué du 13 mars, l’AIEA annonce au contraire que les vents souffleront vers le nord-est, éloignant les rejets radioactifs  des côtes japonaises. « In partnership with the World Meteorological Organization, the IAEA is providing its member states with weather forecasts for the affected areas in Japan. The latest predictions have indicated winds moving to the Northeast, away from Japanese coast over the next three days.” L’AIEA n’a pas modifié cette information dans ses communiqués les plus récents. S’agit-il d’une version modifiée de l’anticyclone censé protéger la France en 1986 ?

Ces incertitudes doivent absolument être levées. Pour assurer au mieux la protection de la population, ou plutôt pour limiter au maximum son exposition, il est essentiel de disposer d’informations fiables et en temps réel sur les activités rejetées, sur la vitesse et la direction des vents, sur l’évolution de l’activité de l’air et des dépôts au sol.

Si les informations sur les ordres de grandeur des activités, des concentrations et des doses ne sont pas publiées pendant la phase de crise, il y a fort à craindre qu’il sera très difficile d’établir après coup la réalité des niveaux d’exposition.

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