L'OMS et la qualité de l'air d'ANNECY
16 Mai 2014 , Rédigé par Thierry BILLET
L'organisation mondiale de la santé (OMS) avait perdu une large part de sa crédibilité lorsque les conflits d'intérêt majeurs entre sa direction et les laboratoires pharmaceutiques étaient apparus au grand jour lors de l'épidémie de grippe H1N1. Voilà que l'OMS publie début mai 2014 un tableau de la pollution des villes mondiales établi sur le fondement d'une base de données européenne AIRBASE. Mais l'OMS y introduit des biais méthodologiques qui faussent complètement les résultats.
D'abord l'OMS ne prend en compte qu'un seul polluant alors que les trois stations de mesures de la qualité de l'air installées à ANNECY (un record !) mesurent de nombreux polluants pour lesquels nous sommes toujours en dessous des valeurs limites.
Ensuite, l'OMS ne prend en compte qu'une seule année isolée sans moyenne sur plusieurs années alors que ces données existent depuis 10 ans au moins.
Enfin, l'OMS s'appuie sur une mesure ancienne (2011) pour donner un avis sur la situation en 2014 alors que l'on dispose des chiffres des années 2012 et 2013. En 2011, compte tenu de la météorologie particulière de cette année là, un pic est relevé à 25 microgrammes par litre de poussières fines. Il est de 16 microgrammes en 2012 et de 13 microgrammes en 2013. Le chiffre de 2011 n'a donc aucun caractère démonstratif et ne peut servir au moindre "classement". D'autant que tous ces chiffres sont inférieurs aux valeurs limites établies par l'Union européenne en matière de qualité de l'air (28 microgrammes en 2011 et 26 microgrammes en 2013 avec l'objectif de 25 microgrammes en 2015).
De sorte que ce résultat dont je faisais état auprès d'une responsable de l'INERIS à PARIS hier la faisait sourire alors que la FRANCE essaie de communiquer en temps réel sur la base de données européennes AIRBASE tous les résultats collectés par les associations régionales pour la qualité de l'air... Et que les annéciens sont informés chaque jour sur les panneaux électroniques municipaux de la qualité globale de l'air en intégrant l'ensemble des polluants.
L'OMS n'a pas fait preuve dans cette publication d'un grand discernement.
La question de santé publique posée par la qualité de l'air n'en demeure pas moins un énorme enjeu à propos duquel la majorité municipale doit continuer de faire avancer la prise de conscience de nos concitoyens encore peu sensibilisés à ces risques de moyen terme. Mais aussi à mettre en oeuvre une politique de réduction des émissions de poussières fines par le chauffage et les brûlages. C'est le sens de l'opération de l'opération de rénovation thermique des copropriétés lancée par la Ville. Mais aussi de la réduction de la part de la circulation automobile et en particulier celle des "vieux" diesels. Pour cela, l'application des mesures prévues dans le Plan climat de la Ville voté à l'unanimité du Conseil doit être mise en oeuvre prochainement.
Ce sujet grave n'est pas un sujet de polémique politicienne : ni la droite ni la gauche (et certainement pas Mme ROYAL et ses délires sur l'écologie punitive pour empêcher la pollutaxe votée à l'unanimité de l'assemblée nationale !) n'ont pris les mesures qui s'imposaient pour limiter la prime aux voitures diesel. Nous en payons le prix dans nos villes. Attaquons nous donc ensemble puisque ce sujet préoccupe légitimement tous les annéciens à des solutions radicales et efficaces pour que notre air soit aussi pur que notre lac.
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