Une espèce de mortalité invisible
23 Juin 2016 , Rédigé par Thierry BILLET
La pollution de l’air cause 48 000 morts en France
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Paris sous le smog en mars 2014. JACQUES BRINON / AP
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La pollution de l’air due aux particules fines est responsable de 48 000 morts chaque année en France, dont plus de 34 000 seraient évitables, selon une nouvelle étude rendue publique mardi. Le poids sanitaire (« fardeau ») de cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles...) correspond à 9 % de la mortalité en France continentale, selon l’étude de Santé Publique France. Ainsi « le fardeau de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l’alcool (49 000 morts) », souligne François Bourdillon, directeur général de cet organisme. Cette pollution représente « une perte d’espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans », selon l’étude confirmant son rôle important sur la mortalité. La perte d’espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n’épargne pas les zones rurales (9 mois). Au niveau géographique, les taux de pollution varient. La carte des concentrations de particules fines montre qu’elles sont plus élevées dans de grandes zones urbaines : région parisienne, Nord-Est de la France et l’axe Lyon-Marseille.
L’amélioration de la qualité de l’air permettrait des bénéfices importants, selon les scénarios envisagés dans ce travail. Plus de deux tiers de ces morts seraient évitables chaque année si l’ensemble des communes de France continentale réussissait à atteindre les niveaux de particules fines des 5 % des communes équivalentes (taille de population) les moins polluées, selon l’un de ces scénarios. « Les personnes de 30 ans gagneraient en moyenne 9 mois d’espérance de vie », ajoute Mathilde Pascal, épidémiologiste de Santé Publique France. Ce gain dépasserait un an dans les zones les plus polluées (19,6 millions d’habitants). La pollution représente une « espèce de mortalité invisible », remarque M. Bourdillon.
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