Arturo UI à BONLIEU
4 Novembre 2016 , Rédigé par Thierry BILLET
Je ne suis pas critique de théâtre. Mais en tant que spectateur politisé, je voudrais partager le malaise que j'ai éprouvé en regardant l'adaptation par Dominique PERTUISET de la pièce de BRECHT à BONLIEU. Transposée dans un cadre franco-français strictement contemporain et se terminant par la satyre d'un meeting de SARKOZY, la mise en scène m'a paru en décalage complet avec la question de la montée du fascisme dans les années 30 en ALLEMAGNE qui est l'objet de la pièce de BRECHT.
Que veut signifier par exemple la projection des images vidéo des affrontements entre la police française et des émeutiers violents de ces derniers mois dans une telle perspective historique ? « CRS = SS » ? Le pire slogan de Mai 1968 qui en connut de si beaux, quand le préfet GRIMAUT empêcha que le sang coule à PARIS en ces nuits d'émeute.
Le raccourci entre la FRANCE de 2016 et l'ALLEMAGNE des années 30 me semble plus que dangereux et peut avoir exactement la conséquence inverse de celle qu'un démocrate peut souhaiter : l'outrance du trait peut renforcer l'idée que l'exagération est du côté de la gauche théâtrale et que le risque fasciste n'existe pas dans notre pays quand il est à ce point caricaturé.
Il faut plus de subtilité pour décoder l'usage machiavélique et utilitariste de la vulgate fasciste par SARKOZY que de le comparer à HITLER, outrance qui dessert le nécessaire combat contre l'idéologie qu'il porte.
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