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thierry billet

Ruthenium, la mise au point de la CRIIRAD !

22 Novembre 2017 , Rédigé par Thierry BILLET

  
 
 
De nombreux médias ont titré sur les niveaux de contamination "extrêmement élevés" publiés par l'agence russe ROSHYDROMET, parfois même sur les "aveux" de la Russie.
La CRIIRAD a diffusé hier, en urgence, une mise au point expliquant que les niveaux de contamination étaient en fait comparables à ceux mesurés en Europe mais des informations erronées continuent d'être diffusées. Un second communiqué a été envoyé aux journaliste ce matin. Il est repris ci-dessous.


NON, les niveaux de contamination atmosphérique publiés par l'agence fédérale de météorologie ne sont pas « extrêmement élevés ».

Les niveaux de ruthénium 106 mesurés au sud de Mayak sont comparables à ceux mesurés dans l'air en Italie, en Hongrie ou en Ukraine, et même inférieurs aux concentrations mesurées en Roumanie. Les gouvernements et experts de ces États ont qualifié tous ces résultats de très faibles, voire d'extrêmement faibles, sans aucune conséquence sanitaire ou environnementale. Cette information a été largement relayée par les médias. Il faut être cohérent : des résultats similaires ne peuvent être qualifiés de "très faibles" en Europe et de "très élevés" en Russie.

NON, les niveaux de contamination mesurés en Russie ne confirment pas les modélisations de l'IRSN et de son homologue allemand, le BfS, qui ont désigné le sud de l'Oural comme l'origine de la pollution.

En fait, loin de valider les modélisations, les mesures russes sur les retombées au sol tendent plutôt à les infirmer. Les calculs de l'IRSN conduisent à des dépôts de ruthénium 106 compris entre 60 000 et 100 000 Bq/m² jusqu'à 40 km du point de rejet alors que les mesures disponibles font état de dépôts compris entre 10 et 400 Bq/m² (maximum de 330 Bq/m2 à Metlino, à environ 15 km au nord-est de Mayak).
L'IRSN et le BfS se grandiraient à ne pas laisser publier des commentaires erronés même si ils paraissent conforter leurs travaux.

OUI, le mystère reste entier.

Les chiffres qui ont été publiés ne prouvent pas pour autant que la Russie n'est pas à l'origine de la contamination et le site de Mayak demeure parmi les sites pouvant être à l'origine du rejet. Les données publiées par l'agence météorologique russe sont en effet très insuffisantes : les points de mesures sont bien trop rares en regard de l'étendue du territoire, des précisions sont nécessaires sur les méthodes d'évaluation, les installations susceptibles de rejeter du ruthénium 106 ne sont pas identifiées, leurs rejets n'ont pas été publiés, etc. La CRIIRAD appuie sans réserve la demande d'enquête de Greenpeace Russie et renouvelle son appel à une totale transparence : cet appel s'adresse aussi aux organismes d'expertise, à l'Europe et à l'AIEA car les zones d'ombre ne concernent pas que la Fédération de Russie.
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