Un plan de déplacements urbains "climaticide" ?
4 Décembre 2019 , Rédigé par Thierry BILLET
Le problème avec l'outrance, c'est que quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites. C'est la réflexion que je me faisais en lisant un communiqué de presse associatif qualifiant de "climaticide" le projet de PDU qui est à l'enquête publique en ce moment. Un projet élaboré pendant des mois avec des ateliers participatifs, des discussions ouvertes, une concertation publique et maintenant une enquête publique à laquelle chacun peut participer.
Dès lors, il faut revenir à la définition de "climaticide" comme un "dérèglement organisé et planifié du climat mondial du fait des émissions croissantes de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère alors même que la responsabilité humaine du réchauffement climatique est désormais avérée à la suite de la publication des rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)".
Comment un PDU qui prévoit une augmentation de la part des modes doux et des transports collectifs et donc une baisse des émissions de gaz à effet de serre pourrait-il être "climaticide" ? Que l'on souhaite aller plus loin et plus vite, que l'on soit contre le tunnel sous le SEMNOZ, tout cela relève du débat démocratique; mais qu'on qualifie le projet de PDU de climaticide, c'est une calomnie et une outrance qui ne servent pas le débat, mais au contraire empêchent une discussion sereine sur les objectifs atteignables et les moyens d'y parvenir.
Laurent BERGER dans l'Obs du 28/11 dit : "On a parfois l'impression de vivre dans un pays hystérique. Il n'est plus possible d'avoir un débat posé". Ce qui fait fonctionner la démocratie "c'est la reconnaissance par chacun des intérêts contradictoires qui traversent une société. La capacité à entrer dans la discussion, à se confronter positivement."
Une démarche uniquement polémique est dangereuse pour la démocratie : elle coupe court à la discussion d'idées qui est nécessaire pour faire avancer globalement la société sur ces sujets où le cœur de la dynamique est le changement de comportement de toutes les parties prenantes du territoire.
Outrance d'autant plus étonnante que la représentante de la même ONG lors d'une réunion de l'espace citoyen sur le plan climat nous expliquait qu'elle ne prenait pas le bus depuis METZ TESSY parce qu'il mettait 25 minutes pour venir à ANNECY alors qu'elle mettait 10 minutes en voiture. Climaticide, vous disiez ?
Que ceci ne vous empêche pas de participer à l'enquête publique :
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