Collapsologie, nous dit Yves COCHET
28 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET
J'ai rencontré Yves COCHET chez les VERTS en 1989. Je le vois aujourd'hui dans les médias dans une ferme où il attend la fin du monde. Je l'avais fait venir à ANNECY il y a quelques années pour qu'il nous présente le "peak oil" et la fin du pétrole.
Aujourd'hui le pétrole coule à flots et coûte 20 dollars le baril; mais Yves COCHET a trouvé une autre marotte avec la fin du monde et la collapsologie. Bien entendu, la question du pétrole ne donne pas totalement tort à l'analyse du "peak oil" : le pétrole coûte de plus en plus cher à produire et le prix actuellement si bas n'est que la rencontre d'une consommation en chute libre depuis le COVID-19 et d'une volonté de l'ARABIE SAOUDITE de "tuer" économiquement les producteurs de pétrole de schiste texans dont les coûts de production sont très élevés. Pour autant, le scénario de la fin du pétrole n'est plus un scénario crédible. C'était pourtant autour de cette thématique que Yves COCHET voulait orienter la stratégie politique des VERTS.
Depuis quelques années, c'est donc la "collapsologie" ou "l'effondrement" qu'il agite avec quelques autres auteurs que la pandémie de COVID-19 met sur le devant de la scène. Cette perspective élitiste où quelques uns s'en sortiraient parce qu'ils auraient re découvert l'élevage du lapin et la traction animale est dangereuse. Elle marque le repli sur soi d'écologistes refusant d'embrasser le désarroi des pauvres urbains qui n'auront pas la chance de pouvoir s'acheter une fermette où se retirer. En ce sens, la collapsologie est une régression politique qui ne permet aucune émancipation collective.
L'avenir n'est heureusement pas écrit et les prédictions apocalyptiques de Yves COCHET renforcent le camp des cyniques qui l'utilisent comme repoussoir pour déconsidérer le problème réel de l'extinction massive de la biodiversité et des honnêtes gens pour lesquels l'annonce messianique d'un effondrement planétaire en 2035 n'offre la perspective d'aller prier dans les églises ou se jeter dans la consommation pour en profiter encore un peu avant la fin définitive.
Bref, faire peur n'a jamais servi la démocratie; c'est un outil habituel des totalitarismes. En ce sens, la collapsologie est dangereuse pour l'écologie.
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