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thierry billet

Marcher, comme un pied de nez à l'accélération du monde

15 Septembre 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Il faut bien parler de ma passion pour la marche. La marche, pas la course ni le trail, encore moins l'ultratrail. Juste mettre un pied devant l'autre, plutôt en montagne mais en réalité n'importe où et surtout droit devant soi, jour après jour. Bien sûr vers COMPOSTELLE depuis ANNECY, SEVILLE, PORTO, MONTPELLIER... Mais aussi sur le GR5 que  nous finirons au printemps prochain depuis l'UBAYE après cette escapade depuis LES HOUCHES.

Marcher pour "parler aux pierres" comme j'aime à le dire, moins pour la rencontre d'autres humains, que pour l'inutilité de ce mode de déplacement qui n'avance pas vite, qui fait mal aux genoux dans les descentes, qui nécessite seulement une bonne paire de chaussures et un sac à dos léger.

Peut-être en réalité est-ce cela qui me plaît : la nécessité de s'alléger, de réduire la charge sur le dos, de choisir ce qui est essentiel, de soupeser même les sous vêtements, car le secret c'est le poids. RUFFIN raconte bien les pèlerins arrivés à SAUGUES qui encombrent la Poste locale pour renvoyer chez eux le surplus dont ils se sont encombrés et qu'ils ne peuvent pas porter.

Mais marcher sans se faire mal, pas comme ces pèlerins nombreux rencontrés les pieds en sang, exhibant au refuge leurs stigmates imbéciles d'une foi de pacotille. S'alléger pour avancer confortablement, voila le mantra du marcheur. Alors, on peut goûter le paysage, aimer le vent, supporter la pluie glaciale de GALICE ou la raideur de la descente du col du TRICOT aux chalets de MIAGE. Mais aussi prendre le temps d'admirer le lac Miroir si bien nommé au-dessus de CEILLAC. 

Et alors on peut rentrer sans regret, juste dans l'idée simple de repartir quand l'occasion se présentera.

Au NEPAL quand la COVID-19 nous permettra de retrouver Ram notre guide népalais et nos amis porteurs en tong qui nous confient que les treks sont leurs vacances et nos sacs des poids plumes au regard de leurs charges habituelles et qui enlèvent les tennis que nous leur prêtons et qu'ils ont chaussé pour nous faire plaisir dès que nous avons le dos tourné. Avec le sourire et l'œil sur le DAULAGHIRI ou le MATCHAPOUCHARE, ils marchent toute l'année dans leurs villages, attendant une route qui avance partout d'année en année pour leur plus grand bonheur. Mais ils nous rassurent : on a encore d'autre chemins à parcourir partout, y compris les chemins perdus que nous redécouvrirons vers le MUSTANG ou les ANNAPURNA.

Marcher, dis-je, comme un pied de nez à l'accélération du monde.

Marcher, comme un pied de nez à l'accélération du monde
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