Non à l'Europe allemande
21 Août 2013 , Rédigé par Thierry BILLET
Le livre d'Ulrich BECK "Non à l'europe allemande" est précieux. En FRANCE, les souverainistes de tous poils tiennent le haut du pavé. De droite, d'extrême droite comme de gauche, ils nous assènent jour après jour des contre-vérités qui leur ont permis de gagner le referendum de 2005. Les pro européens sont en berne.
Qu'il s'agisse des centristes comme des écologistes, le "bilan" de l'Union européenne est médiocre et n'est assimilé qu'à l'humiliation des Grecs dans le dossier de la dette.
On se plaignait de l'alliance "MERKOZY" dénoncée par Dany COHN-BENDIT. On est passé d'après BECK au MERKAVIELISME; c'est à dire la domination incontestable par Mme MERCKEL de toute la politique européenne dans une logique où le cynisme est la règle et la victoire aux prochaines élections allemandes le but unique.
"A l'horizon national, la chancelière calme les allemandes qui craignent pour leurs retraites (...) en pratiquant grâce à une austérité toute protestante la politique du non correctement dosé, et en adoptant le rôle de donneuse de leçons auprès de ses partenaires européens. Dans le même temps en politique extérieure, elle assume sa "responsabilité européenne" en incluant les pays de la zone euro dans une politique du moindre mal. Elle les séduit avec ce positionnement : plutôt un euro allemand que pas d'euro du tout.
Sous cet angle, Angela MERCKEL se montre aussi bonne élève de MACHIAVEL qui se demande dans LE PRINCE s'il est préférable d'être aimé ou d'être craint : "On répond qu'on voudrait être l'un et l'autre, quand on doit manquer de l'un des deux, il est beaucoup plus sûr d'être craint qu'aimé quand on doit manquer de l'un des deux."
Angela MERCKEL utilise ce principe de façon un peu sélective. On doit la craindre à l'étranger mais on doit l'aimer en Allemagne. Peut-être justement parce qu'elle apprend aux autres pays ce que craindre veut dire. Un néolibéralisme brutal vis-à-vis de l'extérieur, un consensus teinté de social-démocratie à l'intérieur, telle est la recette que MERKIAVEL utilise pour conforter sa position dominante et celle de l'Europe allemande".
Et pourtant face à la finance totalement mondialisée, la seule solution crédible est celle d'une Europe suffisamment unifiée sur le plan économique et politique pour avoir la masse critique suffisante pour créer un lieu de régulation du capitalisme financier. Au lieu de cela, les politiques européens endorment leurs opinions publiques avec des déclarations nationales démagogiques. Tout va bien en effet, j'ai lu que MONTEBOURG avait commandé 400 brassières ARMOR LUX pour sa Fête de la Rose. Indiscutablement au bon niveau, ce mec !
Mais il faudrait aussi développer la théorie de BECK sur la "société du risque", qu'il définit comme marqué par deux caractéristiques communes : les événements que nous vivons étaient d'une part inimaginables avant qu'ils ne surviennent .et d'autre part, ce sont dans leur forme et dans leurs conséquences des phénomènes globaux. "Il s'agit d'événements mondiaux au sens littéral du terme qui nous font faire l'expérience des connexions de plus en plus étroites entre tous les espaces de vie et d'action et qui ne peuvent plus être compris à l'aide des outils et des catégories de pensé et d'action nationaux."
Disponible à la Bibliothèque.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 593 Environnement
- 362 C'est personnel
- 286 Politique locale
- 94 Municipales 2008
- 25 Elections 2007