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thierry billet

PIKETTY vaut mieux que la Légion

3 Janvier 2015 , Rédigé par Thierry BILLET

Thomas PIKETTY refuse la Légion d'honneur après avoir découvert son nom dans la promotion du 1er janvier... Plus intéressant de profiter de cette péripétie pour reprendre la thèse de son livre "le capital au XXI° siècle": les inégalités se creusent et c'est un crime démocratique. LE FOLL répond que le gouvenement n'y peut rien et qu'eux font de la politique concrète et PIKETTY de la recherche. Exactement l'inverse de la réalité: PIKETTY fait de l'économie politique et ce gouvernement suit les études d'opinion au lieu de combattre les idées reçues. Alors, si vous n'avez pas encore lu "le capital au XXI° siècle", voici la synthèse qu'en fait le MONDE :

La thèse complexe du Capital au XXIe siècle peut, à (très) gros traits, se résumer ainsi : après avoir atteint des sommets après la révolution industrielle, qui a vu l'émergence d'une classe de rentiers, les inégalités s'étaient fortement réduites après les deux guerres mondiales et pendant les "trente glorieuses". La croissance, dans un monde en reconstruction, était alors suffisante pour engraisser à peu près tout le monde. Mais le grand écart est reparti à la hausse, d'un pas franchement gaillard. Aux inégalités de revenus du travail s'ajoute un phénomène de concentration du capital. Selon les travaux de Thomas Piketty, le rendement des revenus du capital, dans son ensemble, augmente aujourd'hui plus vite que la croissance des revenus nationaux, alimentant ce phénomène. Et cette tendance ne serait pas prête de s'arrêter. Sauf si les politiques décident de l'entraver, en taxant davantage les riches. Ainsi, si le livre a fait plus de bruit à sa sortie aux Etats-Unis qu'en France, c'est probablement pour une raison des plus simples : les inégalités y ont récemment crû beaucoup plus vite que dans la vieille Europe.

aussi :  Thomas Piketty : « Le retour des inégalités inquiète aux Etats-Unis »

Alexis de Tocqueville, au début du XIXe siècle, disait avoir trouvé outre-Atlantique le pays de la liberté et de l'égalité. Thomas Piketty renvoie l'image inverse, toute chiffonnée. Au XXIe siècle, les doigts engourdis, la "main invisible" du capitalisme made in USA peine à appuyer sur le bouton de l'ascenseur social. "Les Américains ont plus de tolérance pour les inégalités qu'en France, mais seulement si elles sont dues au mérite. Le livre de Thomas Piketty annonce un retour à une société patrimoniale qui est l'antithèse de l'idéal "méritocrate" américain. C'est ce qui fait à la fois l'intérêt et l'inquiétude du public américain", analyse Emmanuel Saez, qui travaille avec Thomas Piketty sur ce thème, depuis l'université de Berkeley (Californie). Longtemps, Barack Obama, "lui-même poster-child [icône] de la méritocratie américaine, incarnation que l'on peut arriver au top en partant du bas", poursuit le chercheur, ne s'est pas passionné pour cette question des inégalités. A quoi bon ? Il en est l'antidote incarné. Il s'en est depuis saisi, son sens politique en éveil. Thomas Piketty a été reçu à la Maison Blanche mi-avril par les conseillers économiques du président américain, il a rencontré le secrétaire au Trésor Jacob Lew, alors qu'il attend toujours un carton d'invitation de l'Elysée.

"Les Américains ont plus de tolérance pour les inégalités qu'en France, mais seulement si elles sont dues au mérite. Le livre de Thomas Piketty annonce un retour à une société patrimoniale qui est l'antithèse de l'idéal "méritocrate" américain. C'est ce qui fait à la fois l'intérêt et l'inquiétude du public américain."  Emmanuel Saez, université de Berkeley, Californie.

Nul n'est prophète en son pays, veut l'adage. Tout éculé qu'il soit, il s'est confirmé, au moins dans un premier temps. Même si Thomas Piketty relativise, en bon économiste, chiffres à l'appui : "J'ai vendu plus de 100 000 livres en France. C'est beaucoup plus qu'aux Etats-Unis, rapporté à la population."  Mais de bonnes ventes, relancées par l'engouement américain, ne font pas tout.

Le tour de force de Thomas Piketty a été, aux Etats-Unis, de

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