Dans des territoires aussi exceptionnels, il y a des enjeux particuliers qui nécessitent plus d'imagination, de créativité, d'engagement collectif et de volonté politique. L'exemple du tourisme est marquant : 90% des investissements vont au tourisme « hors sol », pour l'essentiel les grosses stations, qui transforment la haute altitude en zones urbanisées, presque « comme en bas » : la montagne n'est plus qu'un décor, un objet de consommation. Seulement 10% des investissements vont à la saison estivale, alors qu'elle représente 50% du chiffre d'affaires du tourisme et permet des activités très diversifiées dans la quasi-totalité des vallées, souvent au plus près des acteurs et de leurs vraies vies en montagne. Ils vivent individuellement leur milieu avec passion et peuvent être, en travaillant ensemble, une force créative, imaginative pour mieux parler de la montagne, la porter, la partager dans toutes ses dimensions et ainsi permettre l'accès de tous à ses formidables richesses naturelles et culturelles.
Il y a là un véritable défi, environnemental, économique et politique pour aller ainsi mieux à la rencontre de la société qui a besoin de ce lien fort, de ces expériences de vie en pleine nature. Une conception du tourisme véritablement ancrée dans les territoires de montagne peut avoir un bel avenir. Il passera par une forte volonté politique d'encourager l'investissement, non dans les canons à neige ou autres équipements lourds, mais dans l’engagement humain pour vivre, partager et préserver nos montagnes.