OZONE, notre nouvelle frontière
20 Juillet 2019 , Rédigé par Thierry BILLET
Le prochaine épisode de canicule va nous conduire à remettre en place notre zone de circulation différenciée (ZCD), sans doute à partir de lundi prochain. L'INERIS vient de publier une note sur la question qui mérite d'être lue et que je reproduis intégralement. On entend tellement d'infox sur la pollution de l'air à ANNECY et la période pré-électorale n'arrange rien pour que j'essaie de donner dans ce blog l'information scientifique qui seule nous permettra de mener les actions efficaces sur la qualité de l'air.
Quelles priorités dans la lutte contre l’ozone ?
L’ozone est et restera un sujet d’étude dans les années à venir du fait de sa sensibilité au transport de la pollution atmosphérique à longue distance et aux effets du réchauffement climatique.
Un effet pénalisant du changement climatique sur l’évolution de la pollution à l’ozone
C’est un sujet largement investigué à l’Ineris, notamment à travers une méta-analyse de plus de 25 résultats de modélisation de la qualité de l’air à longue échéance (d’ici à 2100) en intégrant les effets du changements climatiques associés à différents scénarios énergétiques. Ces travaux publiés dans Environmental Research Letters montrent une convergence des diagnostics et la mise en évidence d’un effet du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle sur les concentrations d’ozone. Cet impact climatique devrait pénaliser les efforts des réductions des émissions de quelques microgrammes/m3. Cette étude montre donc tout l’intérêt pour les décideurs politiques de rester ambitieux dans la mise en œuvre de stratégies de réduction des émissions.
Le rôle déterminant de la pollution transfrontière
L’ozone est l’exemple type du polluant influencé par le transport des masses d’air sur de très longues distances. L’Ineris a mené des travaux qui visaient à estimer le poids respectif, dans les niveaux d’ozone observés, de différents facteurs déterminants, tels que le transport des polluants à longue distance, la réduction des émissions, et la « pénalité climatique ».
Un scénario à échéance 2050, dans lequel les politiques de gestion de la pollution atmosphérique et du changement climatique resteraient au même niveau d’ambition que ceux en vigueur dans les réglementations actuelles, a été étudié. Il apparait que les efforts de réduction des émissions de précurseurs sont entièrement contrebalancés par les imports transcontinentaux d’ozone.
En revanche, une gestion concertée au niveau européen et international des réductions d’émissions de ces précurseurs pourrait résoudre une large partie du problème et rétablir l’équilibre en faveur d’une réduction des niveaux d’ozone, en France et en Europe.
Ces éléments doivent encourager les décideurs politiques à maintenir une attention particulière sur la question de l’ozone qui, même si des progrès substantiels sont notés au cours des dernières décennies, reste un enjeu, en particulier pour l’Europe méditerranéenne. Le dispositif de surveillance doit être maintenu à un bon niveau, de même que le dispositif d’alerte ou de vigilance qui ne doit pas se limiter aux valeurs les plus élevées mais aussi prendre en compte une exposition plus chronique.
Enfin, la concertation internationale est essentielle pour développer des moyens de luttes co-efficaces à cause de la nature très particulière de ce polluant qui peut continuer à se former et transformer dans l’atmosphère à des centaines, voire des milliers de kilomètres des lieux d’émissions de précurseurs.
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