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thierry billet

L'intelligence des plantes

24 Janvier 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

"L'intelligence des plantes" de Fleur DAUGEY chez ULMER fait suite à l’ouvrage de Peter Wohlleben "La vie secrète des arbres" qui explorait la symbiose qui se forme, sous terre, entre les racines des arbres et les champignons mycorhiziens. Par ce réseau, du carbone, du phosphore, de l’azote ou de l’hydrogène, circulent d’un arbre à l’autre. En s’échangeant tantôt des nutriments, tantôt des signaux d’alerte ou de défense, les arbres « prennent soin les uns des autres ».

Fleur DAUGEY fait le point quant à elle sur l'ensemble des plantes qui se transmettent des informations mais aussi aux animaux, apprennent, mémorisent des informations, etc.

Ces études récentes mettent à mal les préjugés hérités de notre culture chrétienne qui place l'homme au-dessus de tous les êtres vivants en lui réservant la capacité de réflexion et d'action concertée : il fallait à tous prix que l'homme se distingue de tous les autres êtres vivants; à commencer par les animaux et a fortiori les plantes. Étant par nature "au-dessus", l'homme pouvait mépriser, exploiter, détruire sans vergogne puisque l'animal et la plante ne souffraient pas de ses actions, n'avaient pas d'émotion ni d'intelligence.

On se souvient de la controverse de VALLADOLID au début du 16° siècle, qui, si elle ne portait pas - contrairement aux idées reçues - sur le fait que les indiens aient une âme : le Pape d'alors avait tranché positivement. Mais dans le cadre du devoir de conversion des Indiens qui s'imposait aux catholiques espagnols les religieux différaient sur le moyen d'y parvenir : colonisation pacifique et vie exemplaire ou colonisation institutionnelle où la force est légitimée par le réalisme et la nature même des civilisations précolombiennes.  La discussion n'eut même pas lieu pour les Noirs africains : pas de controverse pour savoir si l'on pouvait les déporter par millions. Ainsi, si la force était justifiable vis à vis d'autres humains, elle l'était sans conteste sur les animaux et les plantes.

Tous ces travaux novateurs montrent la capacité des plantes d'apprendre, mais aussi de transmettre ce savoir à leurs congénères proches pour qu'ils se défendent mieux contre le stress hydrique par exemple. Un changement radicale de paradigme au moment où la préservation de la biodiversité est d'une actualité brûlante.

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