"Il n'y a pas d'argent magique"
6 Mai 2020 , Rédigé par Thierry BILLET
En 2018, en répondant "il n'y a pas d'argent magique" à une aide-soignante qui lui demandait plus de moyens pour l'hôpital public, Emmanuel MACRON ne savait pas qu'il serait contraint de dire exactement le contraire 2 ans plus tard. Aujourd'hui, l'argent magique coule à flots sans que l'on n'arrive à imaginer quel sera le montant de la facture du COVID-19. De cette contradiction naît la perte de confiance dans l'exécutif que révèlent les sondages multiples : Boris JOHNSON est jugé plus crédible par les anglais que MACRON par les français, c'est dire.
Dans un éditorial au vitriol, Edwy PLENEL dans MEDIAPART dresse le tableau de l'arrogance macronienne, des premiers de la classe et du mépris affiché des corps intermédiaires (syndicats, élus locaux,...) auxquels aujourd'hui le Président demande d'être en première ligne de la réouverture des écoles qu'il a décidée contre l'avis de son conseil scientifique.
Tandis que les héros du confinement sont les éboueurs, les lingères des hôpitaux et d'une manière générale les "petites mains" du service public, le MEDEF demande d'être exempté de transition écologique et TOTAL distribue des dividendes : cette inversion dans l'opinion publique de l'échelle des valeurs entre les hérauts du libéralisme triomphant et les "loosers" de l'ascencion sociale est à ce point évidente que l'exécutif ne peut plus se dispenser d'un aggiornamento.
La sincérité de ce changement de pied radical est la question politique de la sortie progressive du déconfinement autour de l'intégration réelle de la transition écologique dans le plan de relance gouvernementale. Pour aller vite, mettra t'on l'argent public dans la rénovation thermique de l'habitat ou dans le sauvetage de l'aérien sans contre partie environnementale ? Les mesures ministérielles de Bruno LE MAIRE, ministre de l'économie - qui est l'archétype ultra libéral du contre-pied dans lequel est pris le gouvernement - seront le marqueur de cette cohérence à prouver. Il vient de déclarer qu'AIR FRANCE devrait supprimer ses vols de courte durée là où une liaison ferroviaire comparable existe : exactement ce qu'il avait refusé il y a quelques mois lors de l'examen de la loi MOBILITÉ. Stop ou Encore ?
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