La "vérité alternative" de Mme LARDET
14 Février 2024 , Rédigé par Thierry BILLET
Mme LARDET a annoncé hier qu'elle avait porté plainte contre Antoine de MENTHON pour diffamation suite au signalement que ce dernier a effectué au titre de l'article 40 du code de procédure pénale sur les faits de harcèlement moral portés à sa connaissance par l'alerte d'agents du Grand Annecy. Bien piètre défense que celle-là qui risque de se retourner contre son autrice.
Pour mémoire, rappelons nous la plainte pour diffamation de Denis BAUPIN contre les femmes qui l'avaient accusé de harcèlement sexuel et qui a abouti à un jugement le condamnant pour procédure abusive. C'est ici
Au cas présent, Mme LARDET aggrave sa situation puisqu'elle n'a manifestement pas compris les termes du second alinéa de l'article 40 qui oblige toute autorité à effectuer sans délai le signalement d'un délit dont il a connaissance :
"Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs."
Comment pourrait-il y avoir diffamation dès lors que l'on applique la loi pénale en portant à la connaissance du Procureur des faits de harcèlement moral; harcèlement moral qui est sans conteste un délit réprimé par la Loi ? Et donc à propos duquel la personne détenant une autorité est "tenue" de le faire.
L'article 40 est sans ambiguïté : l'autorité quelle qu'elle soit n'a pas le choix; elle doit signaler l'infraction. Antoine de MENTHON devait signaler les faits de harcèlement mis à jour par le centre de gestion.
Et l'on constate par exemple à propos des enfants battus combien sont dénoncées les autorités qui n'ont pas formé de signalement alors qu'ils avaient constaté des hématomes ou recueilli des déclarations des enfants sans réagir.
Le contre feu de Mme LARDET fera donc pschitt.
Mais le déni dans lequel elle s'est enfermée constitue sa seule ligne de défense possible au lieu d'affronter la réalité de ses comportements à l'égard des agents.
C'est exactement la même ligne de défense que les prédateurs sexuels qui n'ont jamais forcé le consentement des femmes qui témoignent de leur prédation : ceux-là parlent alors de "dénonciation calomnieuse", l'autre nom de la diffamation.
Et Mme LARDET applique de manière caricaturale l'autre "technique" des dictateurs en herbe lorsqu'ils sont confrontés à une révolte de leurs subordonnés contre leurs abus : elle serait la victime d'un complot. Ce serait les autres qui voudraient la faire chuter alors qu'elle ne veut que le Bien. Pour ces dirigeants, le Mal est partout autour d'eux. Et comme Mme LARDET a voulu remettre les gens au travail, ils se rebiffent en la calomniant.
La ficelle est si grosse qu'elle ne peut convaincre que les personnes qui oublient l'engagement des agents pour le service public du Grand Annecy (qui a ramassé nos déchets pendant le confinement ? qui a fait fonctionner les EHPAD ? ...) et le fonctionnement remarquable des services malgré les vicissitudes de la fusion en 2017. De 2017 à 2020, tous les agents des tous les territoires regroupés ont oeuvré ensemble pour la réussir autour d'un projet de territoire qui a été agréé par toutes les parties prenantes. J'ai vécu cela de l'intérieur. Et c'est l'enthousiasme de la fusion au niveau d'un territoire enfin cohérent sur le plan géographique et humain qui ressortait de tous les projets mis en commun. Jamais aucun agent, aucun directeur n'a parlé à cette époque de harcèlement. Pierre BRUYERE ou Ségolène GUICHARD qui étaient vice-présidents à l'époque l'ont-ils oublié ? C'était un non sujet qui n'a émergé que depuis la gouvernance LARDET.
Mme LARDET travestit d'ailleurs à ce point la réalité qu'elle a mis en scène hier son divorce par consentement mutuel avec le Directeur général des Services Sébastien LENOIR après avoir engagé son licenciement puis reculé... Le DGS ne pouvait à l'évidence rester après avoir été désavoué publiquement : il s'est résolu à partir dans des conditions moins humiliantes que celles que Mme LARDET voulait lui imposer. Pour autant cela ne trompe aucun agent : Mme LARDET veut un DGS sans état d'âmes par rapport à sa pratique toxique du pouvoir. Quelqu'un dont elle ne craigne pas qu'il témoigne de ce qu'il a vu de son comportement à l'égard des trois agents qui ont porté plainte contre elle ces derniers jours.
Avec sa "vérité alternative" où elle est la victime et non la harceleuse Mme LARDET met ses pas dans ceux de Donald TRUMP.
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