Urbain 5
21 Mai 2025 , Rédigé par Thierry BILLET
Urbain V, ou plutôt le chemin de grande randonnée qui porte le nom de ce pape français du 14° siècle entre SAINT FLOUR et AVIGNON, m'a tenu éloigné de ce blog pendant plus de deux semaines. 14 jours de marche quotidienne sur 300 kilomètres environ et quelques milliers de mètres de dénivelé à travers le massif central. Eloignée de la densité de population et de circulation automobile d'ANNECY, la vie quotidienne du monde rural du massif central est celle d'habitants isolés dans une nature de grands espaces du CANTAL à la LOZERE. Personne dans les rues de villages dépeuplés et de petites villes vivotantes même si les annonces de fêtes locales démontrent une convivialité rurale ignorante du tourisme. Les cafés et les commerces ont fermé. La LOZERE compte 76 000 habitants et reste à ce niveau depuis des dizaines d'années.
Malgré des paysages à couper le souffle comme ce pont du Tarn placé au milieu de nulle part ou ce viaduc "effeilien" en pleine campagne, des champs de jonquilles sans fin qui attendent la floraison des narcisses, parmi les vaches allaitantes et leurs veaux juste nés, on ne rencontre quasiment personne en dehors des quelques tronçons communs avec des chemins connus (Stevenson et Compostelle). Cette concentration de la fréquentation touristique sur des itinéraires ou des "spots" connus de tous ne manque pas d'étonner. Mais pas plus que les "libérés " en camping-car qui se regroupent sur des aires où la promiscuité est reine...
Une autre vie que la nôtre, marquée par le retour à la terre de néo-ruraux qui relancent à la marge des activités ancestrales et par la présence de peu de fermes de plus en plus concentrées aux bâtiments agricoles fonctionnels et disgracieux, dont la taille rappelle celle des tas de fumier d'antan pour épater les voisins sur la réussite de l'exploitation.
L'impression de traverser une autre France que celle de la bulle économique et financière de la HAUTE SAVOIE. Seuls les dégâts des sangliers hors de contrôle après avoir été nourris par les fédérations de chasse sont les mêmes qu'ici. Une vie à 1 500 euros du mètre carré, retirée de l'agitation urbaine, mais où l'ennui ne semble jamais loin si l'on ne se contente pas du jardinage et de la contemplation des paysages. Le tourisme pédestre est pour les hôtes locaux mais aussi pour les villageois croisés au hasard l'occasion de discussions souhaitées, en même temps qu'un revenu attendu qui permet de "tenir" économiquement dans ces endroits peu fréquentés.
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