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thierry billet

Insoutenabilité de la dette des pays pauvres...

9 Mai 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

La journaliste Martine ORANGE dans MÉDIAPART livre des articles de grande qualité faisant la synthèse d'informations recueillies aux meilleures sources. Son papier sur l'insoutenabilité de la dette des états pauvres est éclairant en ce qu'il montre l'irresponsabilité des accords multinationaux qui ont imposé des spécialisations économiques à ces pays pour l'exportation au détriment de la satisfaction des besoins locaux, mais aussi celle de la CHINE qui leur a vendu du rêve à crédit avec des infrastructures surdimensionnées qui les mettent aujourd'hui à genoux.

Les crédits chinois aux pays africains. © Johns Hopkins
Les crédits chinois aux pays africains. © Johns Hopkins

"Figurant parmi les tout premiers créanciers mondiaux, La CHINE est le premier prêteur dans les pays émergents, par le biais de son projet de la route de la soie. Dans le cadre de ce programme lancé en 2013 par Xi Jinping, elle a prêté 461 milliards de dollars à 138 pays, selon les estimations.

Parmi ceux-ci figurent les pays les plus pauvres, dont une cinquantaine de pays africains. Le FMI, dès 2018, s’était inquiété de la situation de certains pays du continent africain, leur endettement ayant plus que doublé en quelques années. Certains, comme la Zambie, l’Angola, le Congo, le Kenya, étant même dans un état de surendettement critique.

Car avant même la crise du Covid-19, les programmes de la route de la soie ont placé plusieurs pays dans un étau financier inextricable : surdimensionnés, ces grands projets d’infrastructures bâtis sur des montagnes de dettes ne réalisaient pas les objectifs de recettes qu’avaient fait miroiter les Chinois au moment de leur lancement.

Les États se sont alors retrouvés étranglés, incapables de rembourser. La Malaisie, l’Éthiopie ont dû engager des négociations pour réviser les programmes. Le Pakistan, surendetté, a été obligé de faire appel au FMI. Incapable de payer les échéances de ses prêts à ses créanciers chinois, le gouvernement kényan a failli perdre le contrôle du port de Mombasa, qui avait été donné en garantie pour le financement d’une ligne de train rapide dans le pays.

Aujourd’hui, cependant, ce ne sont pas quelques projets de la route de la soie qui déraillent mais la plupart. De nombreux pays, aux prises avec le coronavirus, se sont tournés vers la Chine pour demander des aménagements, des renégociations de leur dette.

Le gouvernement chinois a promis de se joindre à l’initiative du Club de Paris et d’accorder une suspension des intérêts pendant un an pour certains crédits aux pays africains. Mais pas pour tous. Les crédits ayant été accordés par des banques chinoises, le gouvernement considère qu’il ne s’agit pas de crédits d’État mais de crédits privés."

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