Vague de surf sur le THIOU
25 Août 2020 , Rédigé par Thierry BILLET
Alors que nous avons un mal de chien à réguler correctement le THIOU pour assurer un débit d'eau suffisant aux centrales hydroélectriques situées en aval du Pont Neuf, un projet de vague de surf sur le seuil MERCIER est soudainement accéléré sans que l'accord de la Direction départementale des territoires n'ait été acquis au titre de la loi sur l'eau.
Ceci mérite questionnement parce que le nouveau régime climatique fait fluctuer le niveau du lac de manière erratique que la mise en place d'un marnage artificiel a améliorée; mais l'année 2018 est dans toutes les mémoires. Et l'étude sur le débit réservé lancée par l'Etat (c'est à dire le débit minimal qu'il faut laisser couler dans le THIOU pour sauver la biodiversité dans la rivière) n'est à ma connaissance pas encore rendue. On ne sait donc pas de manière scientifique si le débit réservé doit être de 0,5 m3/sec ou beaucoup plus pour préserver la biodiversité dans et sur les rives du THIOU. Et dès lors quel sera le débit au niveau de la vague de surf ? Aller installer un nouvel équipement sur le THIOU sans connaître cela c'est a minima mettre la charrue avant les boeufs.
Ensuite parce que le travail réalisé avec EDF au titre du "territoire à énergie positive" sur la gestion des usines hydroélectriques sur le THIOU a montré que nous ne maitrisions pas encore assez bien la fluctuation du niveau du lac en fonction de la météorologie sur la vanne du THIOU et sur la vanne du VASSÉ. Les travaux d'automatisation sur le VASSÉ ayant été reportés à cause de la faiblesse structurelle du Pont Albert LEBRUN, la Ville ne dispose pas aujourd'hui des outils de gestion des deux canaux principaux. Et encore moins d'une capacité d'automatisation de la gestion des vannes que nous avions programmées en fonction des travaux financés par l'Etat. Mettre en œuvre une utilisation nouvelle du THIOU dans un tel contexte général non maitrisé est une hérésie.
Il faut un débit entre 4 et 7 m3/s pour que les usines hydroélectriques tournent correctement. Le débit oscille en réalité aujourd'hui entre 2 et plus de 40 m3. Et les usines tournent à moins de 50% de leurs capacités théoriques. Les élus socialistes de CRAN GEVRIER sont bien au courant de cette situation puisqu'ils avaient engagé la commune de CRAN avec la centrale du cercle de l'eau sur des productions qui n'ont jamais été atteintes et ils sont soudain taisants sur ce sujet alors qu'ils avaient pris position fermement contre la vague de surf.
Encore une fois, la nouvelle majorité municipale ne connaît pas l'historique d'un dossier complexe qui nécessite de tenir compte du nouveau régime climatique et de la transition énergétique du territoire avant de se préoccuper d'un spot de surf. Le jeunisme a des limites dont j'espère que les conflits d'intérêts qui pointent dans ce dossier seront remis à zéro avec l'avis de la mission inter services de l'eau et des associations environnementales sur le respect de la loi sur l'eau aujourd'hui violée de manière manifeste quant à la nécessité d'une autorisation préalable avant toute expérimentation.
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