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thierry billet

ecologie punitive

5 Mai 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

J'emprunte à Jean-Jacques Fresko, de la revue INFONATURE cet éditorial sur l'écologie "punitive" opposée à une écologie "positive" dont l'ADEME à la suite d'études d'opinion a montré qu'elle était "dépassée" pour les Français (je vous renvoie à l'excellent article de THE CONVERSATION sur le sujet en lien ci-dessous). Mme PECRESSE recycle ces jours-ci les mauvaises idées de Mme ROYAL. Quel dommage que des femmes politiques encore jeunes entretiennent des antiennes aussi vermoules !

Personne n’est raciste. Le plus rabique des xénophobes fera précéder ses assertions nauséabondes d’un véhément « je ne suis pas raciste, mais il faut reconnaître… ».
 
Tout le monde est écologiste. Le plus trumpien des productivistes assortira ses plans de relance ultra-carbonés d’un prophylactique « l’écologie est nécessaire, mais elle ne doit pas être punitive ».
 
Ah, l’écologie « non-punitive », quelle merveilleuse trouvaille ! Ségolène Royal en son temps nous l’avait administrée ad nauseam, justifiant en son nom tous les reculs, tous les abandons. En officialisant sa candidature aux régionales en Ile-de-France, Valérie Pécresse vient de ramasser l’étendard : elle sera la championne d’une « écologie des solutions » opposée à l’écologie supposée « idéologique, punitive ». 
 
Au fait, pourquoi l’écologie devrait-elle être a priori soupçonnée, plus que tout autre domaine de la vie publique, d’être « punitive » ? On attend avec gourmandise un ministre de l’économie nous détailler sa vision d’une fiscalité « non-punitive ». Un Darmanin de passage nous exposer ses idées sur une « police des solutions ». On rêve d’un Code de la route « non punitif », d’une justice libérée de ce carcan « idéologique » qui la fait –parfois- envoyer les délinquants « à la Santé, se refaire une honnêteté » (Brassens). Que Mme Pécresse se réjouisse : une étude publiée par le ministère de la Justice révèle que seuls 16 % des auteurs d’infractions environnementales sont poursuivis. Poursuivis, hein, pas forcément condamnés. Et quand ils sont condamnés, c’est le plus souvent à des « peines » symboliques. Mais peut-être est-ce un peu trop « punitif » ?
 
L’objet de l’action politique est de gérer l’intérêt commun, dût-il contrarier les intérêts particuliers. Il est aussi de prévenir des « punitions » autrement plus rigoureuses que celles que l’écologie pourrait infliger : une pandémie mondiale causée par la destruction d’habitats d’espèces sauvages, par exemple. Une politique qui s’imposerait d’être « non punitive », cela porte un nom : l’immobilisme. Comme aurait pu le dire Edgar Faure : l’immobilisme de Mme Pécresse est en marche, rien ne pourra l’arrêter.
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