EUROPE ECOLOGIE : Dany donne son point de vue
12 Mai 2009 , Rédigé par Thierry BILLET
PARIS, 11 mai (Reuters) -
L'Europe est, pour Daniel Cohn-Bendit, la grande absente de la campagne européenne et une nouvelle majorité à Strasbourg est selon lui indispensable pour barrer la route à un second mandat de José Manuel Barroso. Le chef de file d'Europe-Ecologie, leader de la contestation en Mai 1968, est féroce envers Nicolas Sarkozy que l'Europe, dit-il dans une interview à Reuters, "n'intéresse pas" et qui se permet depuis la campagne de 2007 "de dire n'importe quoi." Il critique également "l'obsession présidentielle" du centriste François Bayrou, qu'il talonne désormais dans les sondages, derrière le Parti socialiste et l'UMP.
Daniel Cohn-Bendit, qui a réussi à rassembler une grande partie de famille écologiste pour les élections européennes du 7 juin, vise "au moins 10%" au niveau national et un score supérieur pour lui-même en Ile-de-France.
"Dany le Rouge", devenu "vert", souligne que l'un des objectifs des écologistes de créer "une autre majorité" pour "faire émerger un autre président" de la Commission européenne, le jugement porté sur José Manuel Barroso étant négatif. Plus que son libéralisme, il lui reproche d'être "le porte-parole des grands gouvernements et non pas de la Commission, qui est l'expression de l'intérêt général européen." "Barroso est toujours à la remorque des grands, c'est toujours le dernier grand qui a raison. Il a un idéal hyper libéral mais il a surtout une pratique dévastatrice. Donc, on dit 'il en faut un autre'", explique-t-il.
PAS DE PÉDAGOGIE
Dans le même esprit, le député européen se désole de voir que la plupart des partis français ratent la cible. "Il n'y a aucune pédagogie sur le rôle du Parlement", déplore-t-il, regrettant que Nicolas Sarkozy ne parle que de "l'Europe des gouvernements" et non de l'élection européenne. "L'UMP fait campagne sur le rôle de Sarkozy (à la présidence de l'Union) et comme les autres, le Parti socialiste et François Bayrou, font campagne sur le vote sanction, ils sont presque tous tombés dans le piège", dit-il. Le député européen, qui propose un "nouveau contrat pour l'Europe", voudrait enclencher une "transformation écologique" radicale dont le cadre européen est à ses yeux la bonne échelle. Selon lui, le récent "show" du président français à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, "qui ne sont pas à la hauteur de la crise", constitue "la mise en scène de deux partis, du couple CDU-UMP, et non du couple franco-allemand. "Sarkozy vous parle de France sociale, d'Europe sociale et il vous fait le bouclier fiscal", ajoute Daniel Cohn-Bendit. Il voit un signe du peu d'intérêt manifesté, selon lui, par le président français envers les élections européennes dans le choix des têtes de liste de l'UMP. "Il nous dit 'on envoie les meilleurs en Europe.' Michel Barnier, tout le monde sait qu'il ira à la Commission, qu'il ne sera pas là", avance-t-il à propos de l'actuel ministre de l'Agriculture, tête de liste en Ile-de-France. Quant à la numéro deux, la ministre de la Justice Rachida Dati, le député européen doute qu'elle siège "à plein temps".
"LA MALADIE FRANÇAISE"
Quand on lui demande pourquoi Nicolas Sarkozy a pris ce risque, il répond : "parce que l'Europe, ça ne l'intéresse pas et parce qu'il a appris pendant la campagne électorale de 2007 qu'il a le droit de dire n'importe quoi." Ne cachant pas son admiration envers Barack Obama, même s'il n'est pas toujours d'accord avec lui, Daniel Cohn-Bendit souligne le contraste avec le président français, dont il épingle au passage la jalousie à l'égard du président américain. "Il a quelque chose d'infantile, Sarko est jaloux d'Obama, c'est puéril, c'est à mourir de rire", dit-il. Daniel Cohn-Bendit n'épargne pas non plus le président du MoDem François Bayrou, qui a "un passé européen" et qui a sorti un livre sur Nicolas Sarkozy en pleine campagne européenne, alors qu'il aurait pu attendre le mois de septembre. "Il détourne l'attention vers un vote sanction sur Sarko alors que ce n'est pas le sujet. Il est obsédé par l'élection présidentielle, c'est ce que j'appelle la maladie française", affirme-t-il. Quand on lui demande si lui-même ne serait pas tenté par une campagne présidentielle en France, le député européen rappelle qu'il n'est pas français, puis il ajoute: "Pourquoi voulez-vous me réduire à un petit acteur provincial ?" "Moi, je veux jouer dans l'espace européen, c'est là que ça se passe."
(Edité par Yves Clarisse)
L'Europe est, pour Daniel Cohn-Bendit, la grande absente de la campagne européenne et une nouvelle majorité à Strasbourg est selon lui indispensable pour barrer la route à un second mandat de José Manuel Barroso. Le chef de file d'Europe-Ecologie, leader de la contestation en Mai 1968, est féroce envers Nicolas Sarkozy que l'Europe, dit-il dans une interview à Reuters, "n'intéresse pas" et qui se permet depuis la campagne de 2007 "de dire n'importe quoi." Il critique également "l'obsession présidentielle" du centriste François Bayrou, qu'il talonne désormais dans les sondages, derrière le Parti socialiste et l'UMP.
Daniel Cohn-Bendit, qui a réussi à rassembler une grande partie de famille écologiste pour les élections européennes du 7 juin, vise "au moins 10%" au niveau national et un score supérieur pour lui-même en Ile-de-France.
"Dany le Rouge", devenu "vert", souligne que l'un des objectifs des écologistes de créer "une autre majorité" pour "faire émerger un autre président" de la Commission européenne, le jugement porté sur José Manuel Barroso étant négatif. Plus que son libéralisme, il lui reproche d'être "le porte-parole des grands gouvernements et non pas de la Commission, qui est l'expression de l'intérêt général européen." "Barroso est toujours à la remorque des grands, c'est toujours le dernier grand qui a raison. Il a un idéal hyper libéral mais il a surtout une pratique dévastatrice. Donc, on dit 'il en faut un autre'", explique-t-il.
PAS DE PÉDAGOGIE
Dans le même esprit, le député européen se désole de voir que la plupart des partis français ratent la cible. "Il n'y a aucune pédagogie sur le rôle du Parlement", déplore-t-il, regrettant que Nicolas Sarkozy ne parle que de "l'Europe des gouvernements" et non de l'élection européenne. "L'UMP fait campagne sur le rôle de Sarkozy (à la présidence de l'Union) et comme les autres, le Parti socialiste et François Bayrou, font campagne sur le vote sanction, ils sont presque tous tombés dans le piège", dit-il. Le député européen, qui propose un "nouveau contrat pour l'Europe", voudrait enclencher une "transformation écologique" radicale dont le cadre européen est à ses yeux la bonne échelle. Selon lui, le récent "show" du président français à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, "qui ne sont pas à la hauteur de la crise", constitue "la mise en scène de deux partis, du couple CDU-UMP, et non du couple franco-allemand. "Sarkozy vous parle de France sociale, d'Europe sociale et il vous fait le bouclier fiscal", ajoute Daniel Cohn-Bendit. Il voit un signe du peu d'intérêt manifesté, selon lui, par le président français envers les élections européennes dans le choix des têtes de liste de l'UMP. "Il nous dit 'on envoie les meilleurs en Europe.' Michel Barnier, tout le monde sait qu'il ira à la Commission, qu'il ne sera pas là", avance-t-il à propos de l'actuel ministre de l'Agriculture, tête de liste en Ile-de-France. Quant à la numéro deux, la ministre de la Justice Rachida Dati, le député européen doute qu'elle siège "à plein temps".
"LA MALADIE FRANÇAISE"
Quand on lui demande pourquoi Nicolas Sarkozy a pris ce risque, il répond : "parce que l'Europe, ça ne l'intéresse pas et parce qu'il a appris pendant la campagne électorale de 2007 qu'il a le droit de dire n'importe quoi." Ne cachant pas son admiration envers Barack Obama, même s'il n'est pas toujours d'accord avec lui, Daniel Cohn-Bendit souligne le contraste avec le président français, dont il épingle au passage la jalousie à l'égard du président américain. "Il a quelque chose d'infantile, Sarko est jaloux d'Obama, c'est puéril, c'est à mourir de rire", dit-il. Daniel Cohn-Bendit n'épargne pas non plus le président du MoDem François Bayrou, qui a "un passé européen" et qui a sorti un livre sur Nicolas Sarkozy en pleine campagne européenne, alors qu'il aurait pu attendre le mois de septembre. "Il détourne l'attention vers un vote sanction sur Sarko alors que ce n'est pas le sujet. Il est obsédé par l'élection présidentielle, c'est ce que j'appelle la maladie française", affirme-t-il. Quand on lui demande si lui-même ne serait pas tenté par une campagne présidentielle en France, le député européen rappelle qu'il n'est pas français, puis il ajoute: "Pourquoi voulez-vous me réduire à un petit acteur provincial ?" "Moi, je veux jouer dans l'espace européen, c'est là que ça se passe."
(Edité par Yves Clarisse)
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