C2A : schizophrénie et déflation
18 Décembre 2009 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Politique locale
Tout d'abord, Mesdames et Messieurs, nos parlementaires UMP qui ont voté les exonérations fiscales à tout va pour faire plaisir à leur clientèle électorale, qui ont voté un bouclier fiscal super avantageux pour les plus fortunés, et qui laissent la dette de la FRANCE dériver au-delà de ce qui est humainement compréhensible, l'alourdissant encore avec un grand emprunt pur caprice d'un conseiller du Président, nous ont fait pleurer sur la "plus grande crise depuis 1929", sur le niveau de la dette par tête d'habitant, etc.
Après l'intervention de Bernard ACCOYER, on n'avait plus qu'à se flinguer.
Poursuivant dans le même veine, c'est la transposition de la situation de l'Etat à la C2A qui aura été le clou de cette tragédie financière surjouée. A entendre certains, l'agglo est au bord du dépôt de bilan, plus rien n'est possible, etc.
En résumé, même si aucun n'a osé l'avouer publiquement, leur projet est de faire renoncer à la restauration de BONLIEU, pour environ 15 millions d'euros.
Les mêmes qui votent à l'assemblée des lois qui alourdissent la dette publique et qui baissent l'impôt votent à ANNECY pour une orthodoxie financière qui n'a pour pierre angulaire que le délai de remboursement de la dette. Pour cela il faut donc couper dans les dépenses, et on sait très bien lesquelles les décideurs de l' UMP veulent sabrer !
Résultat des courses : une politique économique de l'agglo qui est clairement déflationniste.
Il faut dépenser moins (mais alors pourquoi MM. ACCOYER & HERISSON votent ils au Parlement un plan de relance qu'ils oublient d'accompagner localement ?) et surtout ne pas embaucher un fonctionnaire supplémentaire ! Cette fixation sur l'emploi public devient insupportable.
C'est devenu le dada de Bernard ACCOYER : même le recrutement d'un chargé de mission pour enfin lancer le plan climat du bassin annécien - que l'on imputera en plus sur le budget annexe de l'eau ! - devient un sujet de polémique au bureau de l'agglomération ! A l'assemblée, il vote le GRENELLE 2 qui rend les plans climat obligatoires en 2012 et ici il vote contre sa mise en oeuvre !
On nage en pleine schyzophrénie politique.
Au terme d'un débat long et approximatif, et profitant d'une rédaction incertaine de la convocation sur le sujet de l'établissement public foncier, une majorité de participants a décidé de ne pas voter l'adhésion à l'établissement public foncier départemental, se privant de 1,5 million d'euros d'abondement du conseil général et du conseil régional et d'une décote sur le calcul de la taxe spéciale d'équipement.
Je suis intervenu en faveur de l'adhésion pour une raison principale : l'aménagement du territoire car le SCOT a pointé les enjeux pour le bassin de vie : les transports, la densification urbaine, ce qui nécessite à l'évidence une politique foncière. Sans outil foncier, les belles déclarations à venir du plan d'aménagement et de développement durable du SCOT resteront des voeux pieux.
Quant à la prise en charge des équipements qu'il faudra réaliser sur l'agglomération dans le cadre des Jeux, et notamment le village olympique passif en énergie de PRINGY, qui prendra en charge le foncier ?
Plus surprenant après ce refus de vote au motif que la convocation au conseil communautaire ne permettait pas le vote, une question diverse concernant l'aide de la C2A à des entreprises "innovantes" a été présentée par M. ACCOYER sans même qu'elle figure à la convocation. Elle a été néanmoins mise au vote et adoptée dans la perspective d'une aide à la société ADIXEN pour un projet de création d'emplois dans le domaine du photovoltaïque.
Je me suis abstenu sur ce vote considérant que les conditions légales minimales pour faire voter le conseil communautaire n'étaient pas remplies et surtout que cette nouvelle ligne budgétaire dont on ne connaît pas le montant sera établie à budget constant ! On a donc décidé de faire un chèque en blanc par une décision de principe qui n'est accompagnée d'aucune estimation financière...
Autrement dit, on retombe sur la politique déflationniste que souhaite l'UMP pour l'agglo: si on soutient les entreprises, on doit supprimer d'autres interventions de la C2A dans d'autres domaines puisqu'il n'est pas question d'emprunter plus...
Voilà un nouvel argument fort utile pour s'opposer aux travaux à BONLIEU : l'équilibre budgétaire et le Plan pluriannuel d'investissements devront être revus et il faudra faire passer à la trappe des projets décidés.
On voit bien quels budgets vont être concernés : les transports alors qu'il faudrait améliorer l'offre de transports collectifs et la culture.
Comme le Conseil général est également dans la même logique déflationniste et révise tous ses budgets à la baisse, c'est bien d'une décroissance des investissements publics à laquelle on assiste.
Alors que l'on pourrait bénéficier des conditions très favorables des crédits pour les collectivités territoriales et de la baisse des prix des entreprises depuis la crise pour investir et préparer un avenir durable, l'UMP nous enfonce dans une spirale déflationniste qui n'a de cesse de faire diminuer le volume d'investissements de l'agglo à 10 millions d'euros voir moins.
L'objectif politique de moyen terme de l'UMP est clair : moins l'agglo investit, moins elle innove, moins elle mène des politiques ambitieuses, plus elle pourra critiquer le bilan de Jean-Luc RIGAUT au terme de son mandat de 6 ans, surtout si ANNECY n'est pas retenue pour les JO 2018.
C'est bien ce scénario d'ailleurs que MM. ACCOYER & HERISSON préparent : celui de la revanche après leur échec conjoint en 2008.
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