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thierry billet

SILA, réponse à l'appel d'offres du SIVADES

3 Novembre 2009 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Politique locale


Le SIVADES s'est vu notifier par le Préfet de PACA l'arrêt de sa décharge d'ordures ménagères, après moult mises en garde. Il se trouve donc complètement dépourvu pour traiter les déchets de la région de CANNES.

Dans ce contexte, il a lancé une consultation pour un traitement temporaire de ses déchets pendant la durée limitée de la construction d'une usine de traitement permanente de ceux-ci.

Le volume est important, de l'ordre de 110.000 tonnes par an.

CHAMBERY METROPOLE a décidé de répondre à cet appel d'offres en groupement avec le SILA pour une partie seulement de ces déchets (20.000 tonnes), de manière à ce que les déchets soient traités dans les meilleures conditions.

Les déchets arriveraient de CANNES en train et la durée de la convention ne dépasserait pas trois ans; c'est à dire le temps qui nous sépare de la fermeture définitive d'un des trois fours de CHAVANOD qui a été décidée par le SILA il y a quelques semaines.

Il s'agit donc d'une mesure transitoire ayant pour objectif de permettre aux cannois de solutionner temporairement leur problème, d'éviter une augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères pour les habitants de notre région et de faciliter le financement des lourds investissements que le SILA va décider courant 2010 sur la voie de la méthanisation, du compostage et/ou de la cogénération.

J'avais soutenu lors de la fermeture de l'usine de GILLY SUR ISERE le transport des déchets d'ALBERTVILLE au SILA car on ne pouvait laisser ces tonnages d'ordures ménagères s'amonceler, tant que l'usine de CHAMBERY n'était pas en état de les traiter. C'est maintenant le cas et le département de la SAVOIE a créé un syndicat départemental qui a la haute main sur toute la politique de gestion des ordures ménagères au niveau du département. Plus aucun déchet d'ALBERTVILLE n'est désormais traité au SILA et c'est une bonne chose.

Ceux de CANNES posent le même problème : celui d'une gestion archaïque des déchets par des collectivités qui n'ont rien anticipé, et qui se trouvent dans une situation d'urgence dûe à des erreurs manifestes de gestion par leurs conseils syndicaux. Comment l'Etat a t'il pu attendre aussi longtemps pour prendre des mesures coercitives, on se le demande.

Pour autant, faut il s'en laver les mains ?  Ce serait une posture facile : on augmente la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et on laisse les cannois se débrouiller.

Ou faut il considérer que la solidarité d'intercommunalités doit jouer, le temps que des solutions pérennes soient trouvées à CANNES ? Et que c'est la responsabilité
des intercommunalités qui, comme le SILA ou CHAMBERY METROPOLE, ont mis aux normes leurs installations d'éviter que ces déchets ne partent dans des filières mal organisées et des sites mal gérés ?

Je n'ai pas changé de point de vue : la solidarité doit fonctionner si elle est limitée dans le temps, ce qui serait le cas si le SIVADES retenait l'offre de CHAMBERY METROPOLE et du SILA, sans dumping sur les prix puisque le coût de traitement serait de l'ordre de 200 euros la tonne avec le transport par rail.


La délibération du SILA est claire : pas plus de trois ans !

Dans trois ans, un four sera arrêté, des équipements nouveaux seront en place et l'on arrêtera le traitement des déchets du SIVADES si ils viennent ici.

L'important est que cette solidarité des territoires ne remette pas en cause la décision de fermeture d'un des trois fours d'incinération de CHAVANOD; ce qui a été réaffirmé par le Conseil syndical du SILA ce lundi 2 novembre.

Oui à un dépannage limité dans le temps du SIVADES...

Non à la recherche de déchets venant de l'extérieur du périmètre du SILA pour maintenir la capacité nominale de traitement.

La stratégie du SILA est clairement de ne pas chercher de manière pérenne à alimenter les trois fours de CHAVANOD par des déchets venant de l'extérieur pour maintenir la capacité de l'usine SINERGIE, mais de se positionner sur l'accompagnement de la réduction de la production des déchets telle qu'elle est en cours avec la montée en puissance du tri sélectif.

Il est au demeurant possible que le SIVADES estime que le tarif proposé et les contraintes d'exploitation imposées sont excessives. Dans ce cas, il n'y aura pas de déchets cannois à CHAMBERY et au SILA. Nous ne ferons de toutes façons pas de dumping sur les prix pour que le surcoût du traitement à CHAMBERY incite le SIVADES à investir rapidement dans une solution conforme aux exigences de la réglementation.

Mais s'opposer à la demande du SIVADES serait à mes yeux une forme d'attitude "nimby" qui n'est pas digne des écologistes.

D'autant que je plaide inlassablement pour que la HAUTE SAVOIE se dote de plusieurs centres d'enfouissement technique de classe 2 pour que nous arrêtions d'envoyer nos déchets ultimes ailleurs en FRANCE.

Solidarité temporaire des territoires et gestion intégrée des déchets sur leurs lieux de production, voilà les deux aspects de la politique cohérente des déchets pour laquelle je milite inlassablement depuis des années.









 

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P
<br /> Je ne suis pas d'accord avec cette position de tolerance , solidarité par rapport a des collectivités qui reproduisent des comportements et des résonnements des décennies passées.(Les modéles sont<br /> nombreux de surcapacité des équipements installés en 73 et 74  )<br /> A savoir un schema de croissance dont celui des ordures est exponentiel sans jamais que ces collectivites  en assument les concéquences et ne freinent ce rhytme .<br /> Il existe un decalage entre la perception qu'on les elus de la prise de conscience des populations et celle qu'eux même percoivent.<br /> Il existe je n'en doute pas à partir du moment ou les hommes le décident des politiques de trie et de duminution des dechets qui peut etre mis en place trés rapidement.<br /> J'ai bien peur que d'ici trois ans aucune mise en oeuvre de gestion des dechets constructive ne soit mise en oeuvre sur un territoire ou la population veillissante et bien installée n'est motivé<br /> que par la performance de ses revenus (Echéance electorale oblige !!!!!).<br /> Des engagements autres que financiers dans le passage de contrats du SIVADES  avec Chambery et Annecy attenueraient peut-etre le jugement brut que je porte sur ce projet qui d'un point de vue<br /> écologique est catastrophique.<br /> MP<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Est il plus catastrophique d'offrir une alternative à des territoires sans solution immédiate que de laisser faire ? Si demain un incendie ravage les installations du SILA, nous serons contents que<br /> d'autres collectivités prennent nos déchets ? Ou bien nous satisferons nous de ta proposition ? C'est une "catastrophe" et donc débrouillez vous vous mêmes ?<br /> Les élus du SIVADES ont été imprévoyants; pour autant peut-on se contenter de cet argument pour rejeter le coup de mains qu'ils demandent ?<br /> Si ils n'ont rien fait d'ici 3 ans, et bien ils se débrouilleront avec leurs déchets car, de toutes façons d'ici là, le SILA aura fermé son 3° four et il n'aura plus la capacité qui est disponible<br /> aujourd'hui.<br /> Et en même temps, on continue de travailler à la réduction à la source comme le prouve la mise en place des lombricomposteurs.<br /> La politique c'est tenir tous les bouts de la chaîne et faire des choix pour l'avenir en préservant le présent. C'est ce que nous faisons.<br /> Il aurait été plus facile de faire du nimby et de les envoyer ballader avec leurs déchets.<br /> Nous n'avons pas fait le choix de la facilité.<br /> <br /> <br />
S
<br /> Je me pose plusieurs questions, n'existe-t-il pas un incinérateur plus près de Cannes ? en région PACA ?<br /> <br /> Quand commencera-t-on à enfin faire autrement ? C'est le cas typique (et il ne faut pas voir peur du mot) où l'on va vers une décroissance... Un exemple type car l'on sait bien que l'on aura de<br /> moins en moins de déchets à brûler car l'on trie de plus en plus et de mieux en mieux, sans compter que pour faire encore mieux, il faudra développer le compostage et on aura donc encore moins de<br /> déchets à brûler...<br /> Il faut être cohérent, la seule solution à mon avis : anticiper et prévoir la fermeture d'une tranche ou d'un incinérateur à terme.<br /> Mais nos politiques auront-ils ce courage ?<br /> <br /> Note : je ne dis pas détenir la solution mais il me semble primordial d'avoir un débat sur le sujet...<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Bonsoir,<br /> Cette fermeture d'un four d'incinération a été votée par le SILA. Nous avons eu le courage de le faire et c'est un engagement irrévocable.<br /> On ne peut le faire du jour au lendemain car la baisse des tonnages n'est pas encore suffisante pour que les deux fours restants puissent traiter tous les déchets collectés.<br /> Il faut donc investir dans d'autres procédés de traitement.<br /> C'est un choix difficile et complexe : une usine de méthanisation et de compostage coûte environ 30 millions d'euros. Il faut donc y regarder à deux fois avant de choisir quelle est la bonne<br /> technique pour traiter le plus utilement possible ce qui ne peut pas être recyclé.<br /> On y travaille d'arrache pied au SILA.<br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Bonsoir Thierry,<br /> Je considère qu'on se moque du citoyen rsponsable qui trie ses déchets parce qu'il a compris que l'incinération est dangereuse .Comment le SILA va t-il les convaincre de se mobiliser toujours<br /> plus ?<br /> Solidarité territoriale oui mais pas à 500 kms !<br /> Ce qui est révoltant c'est de voir que cette région ou le fric coule à flot n'a pas pris en compte cette thématique de gestion responsable des déchets avec les conséquences que l'on connait<br /> aujourd'hui .<br /> Ma vue n'est pas trop étroite , je suis favorable depuis longtemps à ce que les déchets inertes issus du btp soient enfouis ou concassés sur place . Pour cela il faut des terrains et personne<br /> n'en veut , c'est toujours mieux chez le voisin ! Il faut rapidement établir la carte des décharges  des communes de l'agglo , la solidarité doit exister là aussi ...<br /> Je suis aussi favorable à ce que soit extrait dans notre bassin de vie les matériaux nécessaires au BTP ...il y a des possibilités à Chavanod et on importe de l'Ain ! est-ce bien responsable<br /> ?<br /> Cordialement .<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> Tu as raison sur l'égoïsme qui fait que tout le monde veut que l'on recycle les matériaux du BTP mais que personne n'accepte de voir une installation sur sa commune comme on l'a vu pour<br /> ECOGRAV.<br /> Quant à l'attitude des élus du SIVADES, ce n'est pas moi qui vais la défendre. Elle a été irresponsable depuis longtemps. Mais je ne suis pas sûr que les habitants de là-bas condamnent cette<br /> politique de courte vue : ils n'ont sans doute pas payé cher la gestion de leurs déchets.<br /> Enfin, sur le tri sélectif ici, il marche parfaitement bien et cela explique les baisses de tonnage de l'incinération à CHAVANOD. Je ne crois pas que ce soit uniquement la peur de l'incinération<br /> qui explique cela, mais plutôt l'évidence écologiste que les déchets sont une source de matières premières que nous ne pouvons plus oublier dans un monde fini.<br /> <br /> <br />
B
<br /> C'est un revirement inacceptable répondant à une logique purement économique et serait non conforme à la directive européenne 2006/12/CE qui pose le principe de l'élimination des déchets dans l'une<br /> des installations appropriées les plus proches pour garantir un niveau élevé de protection de l'environnement et de santé publique .Au moment où le SILA annonce les résultats de son bilan carbone<br /> cette décision est ubuesque .<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Bonjour Bernard,<br /> Cela fait des années que le SILA brûle des déchets venant de l'extérieur, en l'espèce GILLY sur ISERE.<br /> Mais ta remarque est juste, si le SIVADES nous envoie des déchets, c'est que cette intercommunalité ne s'est pas mise aux normes dans les temps. Je ne les absous pas de cette violation de la<br /> réglementation.<br /> Pour autant, faut il faire les Ponce Pilate et s'en laver les mains au risque que ces déchets partent dans des filières peu couteuses et polluantes ?<br /> Ou faut il trouver avec eux une solution temporaire qui assure que ces déchets seront traités dans une filière qui assure qu'il n'y aura pas de production de dioxines comme c'est le cas à CHAMBERY<br /> et à CHAVANOD ?<br /> On ne peut pas raisonner simplement sur le confort que représenterait de les laisser se débrouiller seuls, je crois qu'un écologiste ne peut pas se contenter de regarder son environnement immédiat<br /> qu'il veut sauvegarder, mais le système en son entier.<br /> La question est d'ordre philosophique. Je suis surpris que certains nouveaux écologistes de courte vue mènent campagne sur une position NIMBY : pas de leurs déchets chez nous ! Alors qu'ils<br /> acceptent que tous nos déchets de classe 2 et de classe 3 soient exportés hors de la HAUTE SAVOIE sans réagir.<br /> Chacun droit traiter ses déchets au plus proche de chez lui. C'est pour cela qu'il n'est pas question comme tu le soulignes de traiter les déchets du SIVADES sur le long terme. Trois ans, c'est le<br /> temps qu'il faut pour qu'ils s'équipent et que nous construisions notre alternative à la fermeture du 3° four de CHAVANOD.<br /> Amicalement, TB<br /> <br /> <br />
G
<br /> Bonjour, "solutionner" est-il entré dans le dictionnaire ? Le mien ne contient que "résoudre"... Merci...<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Je vous confirme que Solutionner est dans mon Petit Robert...<br /> <br /> <br />