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thierry billet

Quel paysage nocturne voulons nous vivre ?

30 Mars 2018 , Rédigé par Thierry BILLET

Passionnante soirée des semaines du développement durable sur l'éclairage public, avec les interventions notamment de Mme Florence COLACE, architecte éclairagiste de la ville de GENEVE, de M. David HICKS, neurobiologiste à l'INSERM de STRASBOURG et de Pascal MOESCHLER, du Muséum d'histoire naturelle de GENEVE.

D'abord Pascal MOESCHLER : le sur éclairage est préoccupant pour la biodiversité car on a doublé l'éclairage en 30 ans & les mammifères vivent majoritairement la nuit. 9 espèces de papillon sur 10 sont nocturnes par exemple et donc le sur éclairage a un effet sur ces animaux qui sont outillés pour la vision nocturne et qui vivent mal dans une ambiance de plein jour. Pendant des millions d'années, la vie s'est organisée sur l'alternance du jour et de la nuit; et nous venons de faire "clic" sur la planète en quelques dizaines d'années, ce qui provoque des déséquilibres mortels pour de nombreuses espèces. Il est temps de prendre la mesure de ces dérèglements et de corriger les erreurs nées de l'enthousiasme de la victoire sur les ténèbres. Pascal MOESCHLER nous invite à retrouver ce contact cosmique avec nos origines que nous ne voyons que la nuit par un beau ciel étoilé et qui a structuré l'humanité.

David HICKS nous a rappelé que dans le vivant tout est rythmique car tout organisme vivant s'organise pour utiliser de manière optimale l'énergie pour survivre. Ceci nécessite une horloge commune à tous les organismes vivants, et cette horloge se règle grâce à la lumière sur les 24 heures de la journée. Des cellules des yeux sont directement connectées au cerveau  pour gérer cette horloge circadienne; ce mécanisme est essentiel pour le vivant. Dès lors, l'éclairage le soir perturbe le cerveau d'une manière considérable qui est de mieux en mieux connue.

C'est en particulier vrai de la "lumière bleue", celle émise par les écrans notamment, qui inhibe la sécrétion de la mélanine, cette hormone indispensable au sommeil, qui prévient de nombreuses maladies. Le lien a été scientifiquement fait avec le cancer, le diabète, les tendances dépressives, etc.  Il faut donc se préoccuper de réduire l'exposition des hommes à cette lumière bleue.

Pour y parvenir, Florence COLACE nous a invités à "éclairer l'usage autant que l'image" de manière à éclairer au plus juste en fonction des besoins des usagers différents selon le lieu, l'heure de la nuit, les activités humaines, etc. Arrêtons d'éclairer de manière uniforme sans tenir compte de la réalité de l'utilisation de l'espace urbain. Eclairons plus les pistes cyclables et éclairons moins les routes. Eclairons quand quelqu'un a besoin de l'éclairage à son passage; n'éclairons plus des nuits entières des parkings déserts.

 

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