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thierry billet

C2A : culture, finances & économie

27 Juin 2009 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Politique locale


Débat assez surprenant à l'agglo ce jeudi soir à propos du plan pluriannuel d'investissements de la part des élus UMP qui mènent un travail de sape récurrent contre la mise en oeuvre d'une dynamique communautaire, d'abord sur les investissements prévus, ensuite sur la culture.

Tout d'abord sur le montant moyen annuel des investissements. Prudemment, Jean-Luc RIGAUT a tablé sur 12,5 millions d'euros. Et voilà que certains élus UMP trouvent que c'est trop, que l'on ne sait pas ce qui va advenir avec la suppression de la taxe professionnelle, qu'il vaudrait mieux tabler sur 10 millions, que le monde est vraiment trop incertain, etc. Au premier rang d'entre eux, Pierre HERISSON devenu suppléant attitré de Mme ANDRE, titulaire qui ne vient jamais aux réunions.

Je suis intervenu pour rappeler à notre sénateur que l'on pouvait être étonnés qu'il découvre soudain que le monde bouge, qu'il craint la suppression de la TP alors qu'il nous dit par ailleurs que l'Etat a compensé intégralement toutes les charges qu'il a transférées aux collectivités locales, et qu'il nous serine sur la reprise de l'activité économique dès 2010. Alors il y a un endroit où l'on ne dit pas la vérité : ici ou au gouvernement et au Parlement.

La vérité c'est qu'avec désormais 100 milliards d'euros de déficit public de l'Etat, l'UMP ne sait absolument plus où l'on va. Et que le grand emprunt à venir ne fera que creuser encore plus ce déficit abyssal alors que SARKOZY refuse de remettre en cause la loi TEPA et les cadeaux fiscaux aux plus riches. Plus personne ne maîtrise une situation en plein dérapage tandis que la mise en oeuvre de la taxe carbone -absolument nécessaire au demeurant- a pour vocation à réduire son champ d'application en taxant les pollueurs ce qui devrait les inciter à moins polluer...et donc réduire le périmètre des "taxés". C'est une taxe incitative, et donc nécessairement non pérenne si son taux est suffisant pour que les pollueurs réduisent leurs pollutions. Faire croire aux élus locaux que cela peut remplacer la taxe professionnelle est une plaisanterie sans nom.

Et puis, la taxe professionnelle avait l'immense avantage de fire accepter à des élus ruraux de subir des équipements polluants, disgracieux ou dangereux : centres d'enfouissement, centrales nucléaires, et, plus prés de nous comme à MONTAGNY LES LANCHES, un gros transformateur EDF. Sa suppression rendra bien plus difficile de faire miroiter aux conseils municipaux pour qu'ils acceptent une tel équipement, le paiement d'une superbe salle des fêtes...

Pierre HERISSON le sait parfaitement bien, tout comme Lionel TARDY. Mais ils voteront au Parlement comme un seul homme.

Ensuite sur la culture. Ce n'est pas la première fois que Mme GUICHARD, maire de METZ TESSY, intervient sur le sujet. Elle défend une thèse selon laquelle il faut mettre l'argent sur l'emploi et donc sur les logements et les zones d'activité. Et serrer la ceinture au budget du sport et à celui de la culture.

C'est bien le "et donc" qui est une magistrale erreur. Qui pense que les entreprises qui s'installent à ANNECY plutôt qu'ailleurs le font parce qu'il y a des zones industrielles ? Qu'est-ce qui fait la différence ?

Bien entendu, c'est notre cadre de vie et la qualité de vie dans l'agglomération. Nos équipements sportifs et culturels sont indispensables dans ce cadre à notre attractivité économique. Avoir de la place pour s'installer et vivre est une condition nécessaire, mais ce n'est pas une condition suffisante. Ce qui attire en HAUTE SAVOIE, c'est le cadre naturel et culturel; ce  n'est pas les zones d'activité !

Comme l'a justement rappelé Michel AMOUDRY, c'est l'investissement culturel dans le festival d'animation qui est aujourd'hui créateur d'emplois dans l'agglo. Pourtant les prédécesseurs de nos détracteurs d'aujourd'hui ont dû moquer nos prédécesseurs qui ont cru que les "dessins animés" pouvaient être un vecteur économique de notoriété de notre bassin de vie. Et ils ont eu raison contre les conservateurs de l'époque.

Culture et économie font non seulement bon ménage, mais l'une est une condition du développement de l'autre. La vision utilitariste d'un développement économique qui ne serait que le résultat de l'addition de zones industrielles et de logements date des années 1960 au moment où on a vidé les campagnes pour entasser les ruraux dans des cages à lapins auprès de grandes zones industrielles.

Elle est sans objet aujourd'hui quand les investissements économiques sont de plus en plus immatériels et fondés sur l'intelligence individuelle et collective.

Ne pas rénover  BONLIEU serait un signal catastrophique à l'attention de ceux qui font la richesse de ce département : celui d'une agglomération qui ne croit plus en ses atouts et sacrifie l'essentiel à l'utilitaire.











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