Comment ne comprenons nous pas ce qui se passe sous nos yeux ?
31 Octobre 2024 , Rédigé par Thierry BILLET
D'AUBENAS à VALENCE et pour les mêmes raisons de réchauffement climatique et notamment du réchauffement cet été des eaux de la MEDITERRANEE, des inondations monstrueuses se répètent avec les mêmes images "jamais vues", "incroyables", "inédites" de voitures encastrées dans des rivières de boue, d'habitants hélitreuillés et de dégâts se chiffrant en dizaines de milliards d'euros. Le nouveau régime climatique, alternance de sécheresses et de pluies violentes, se déroule sous nos yeux et nous ne faisons rien.
Les débats au Parlement français en ce moment omettent complètement ce sujet vital à propos des lois de finances pour 2025. Il est vrai que la question déterminante pour les députés est celle du seuil maximal supportable d'imposition fiscale. Alors que rien n'est budgété pour faire face aux conséquences des catastrophes climatiques en cours.
Le gouvernement et les médias se délectent ainsi du sujet central qu'est la durée de rétention des étrangers dans les CRA pendant que des gens meurent et que les réassureurs (ceux qui assurent les assurances) commencent à établir les cartes des territoires qu'ils vont refuser d'assurer parce qu'ils leur coûtent trop cher.
Nous passons ainsi complètement à côté de la réalité climatique.
Cette incapacité à prendre la mesure de la menace climatique est objectivement incompréhensible.
Des élus "normaux" devraient s'en préoccuper pour simplement protéger leurs administrés. Des citoyens "normaux" devraient s'interroger sur les raisons de ces déréglements et réclamer les moyens de les enrayer ou au moins de les atténuer.
Mais l'écologie est aux oubliettes politiques et c'est la chasse aux étrangers qui intéresse les gouvernements européens.
Tout se passe comme si on était prêt à débourser "quoi qu'il en coûte" pour réparer les dégâts du nouveau régime climatique; mais qu'il n'était pas question d'engager des sommes bien moindres pour les prévenir.
Qu'est-ce qui bloque dans le cerveau des humains aujourd'hui que le changement climatique est patent pour s'engager dans des actions efficaces de prévention ? Pourquoi préférons-nous pleurer les morts des catastrophes "naturelles" que de mettre en oeuvre les politiques évidentes qu'il faut mener (à commencer par l'artificialisation des sols et la combustion des énergies fossiles...) ?
J'émets l'hypothèse que le prix à payer pour ce faire est estimé trop important par les habitants des pays riches en contrepoint des risques qu'ils estiment courir, et même que leurs enfants risquent de courir. Ils compatissent a minima à la répétition d'images de leurs contemporains écopant l'eau de leurs maisons. Mais en réalité, ils s'en moquent. Les assurances sont faites pour cela, pensent-ils.
La solution viendra d'ailleurs sans doute de là : quand les assureurs ne voudront plus assurer certains territoires trop coûteux, ou que les polices d'assurances catastrophe naturelle deviendront hors de prix.
En attendant le gouvernement a décidé d'augmenter significativement le "fonds Barnier" qui a pour objet d'indemniser les victimes de catastrophes naturelles quand il faut racheter les maisons sujettes aux inondations ou à la sécheresse des sols. En même temps, il réduit les crédits liés à la rénovation thermique.
S'attaquer aux conséquences et pas aux causes, l'éternelle rengaine des politiques de court terme.
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