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thierry billet

Sortir du déconfinement

21 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Cet article lumineux par le titulaire de la chaire MICROBIOLOGIE & MALADIES INFECTIEUSES au Collège de FRANCE mérite votre attention pour vous faire une idée éclairée sur les enjeux du déconfinement et ses modalités possibles dans cette épidémie complexe.

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La faute à la CHINE

21 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Incontestablement ce virus est parti de CHINE. Il est parti d'un marché où sont vendus pour la consommation humaine des animaux sauvages et domestiques mélangés dont des pangolins, braconnés ailleurs en ASIE ou en AFRIQUE puisque les pangolins chinois sont en voie d'extinction. Marché qui aurait dû être fermé depuis 2003 et ne l'a pas été. Marchés d'animaux qui fonctionnent à nouveau semble t'il ailleurs en CHINE. Cet aspect de la culture chinoise mérite qu'on s'y arrête car elle est la cause par ailleurs du braconnage des rhinocéros - dont la corne serait aphrodisiaque - en AFRIQUE ou au NÉPAL ou de l'éléphant pour l'ivoire. Ces "vertus" sont inexistantes; les dégâts environnementaux sont considérables mais ces pratiques ne sont pas combattues par le régime communiste depuis 1949. Soupape de sécurité pour faire accepter la chape de plomb de la censure et de l'autocratie que l'acceptation de ces relents ancestraux ? On peut le penser de la part d'un régime cynique qui, sur d'autres plans, n'hésite devant rien pour imposer ses vues (cf. ce qui se passe ces jours-ci à HONG KONG).

Pour y ajouter, on pourra se perdre en conjectures sur la réalité de la date de la connaissance de l'existence de ce virus par les autorités chinoises, sur la rapidité et la fiabilité de l'information donnée à l'OMS, sur le nombre de morts réels comparé à l'EUROPE ou aux USA. Bref sur le manque total de crédibilité des informations en provenance d'un régime autocentré, ayant renoué depuis quelques années avec le culte de la personnalité et totalement imperméable à l'idée démocratique.

Pour autant, c'est à la CHINE que nous commandons maintenant des masques en quantités inouïes. Et c'est grâce à la CHINE que nous disposons de biens de consommation peu chers grâce à l'exploitation d'une main d’œuvre servile qui permettent à tout un chacun de disposer de tout un attirail de produits de mauvaise qualité mais accessibles à presque tous. Nos achats (et la volonté de profits exponentiels de certaines multinationales comme APPLE et tant d'autres) sont ce qui permet au régime chinois de se maintenir en place. Inconsciemment nous nous en satisfaisons car ce régime assure la garantie que les droits syndicaux ne viendront pas imposer une meilleure rémunération du travail en CHINE et donc une hausse des prix ici.

C'est à mon sens l'enjeu essentiel de la post-crise du COVID-19 : saurons nous réorienter une politique industrielle européenne tournée vers le marché local ou retomberons nous dans la facilité d'une usine-monde chinoise autoritaire avançant ses billes partout dans le monde comme elle le fait aujourd'hui massivement en AFRIQUE ?

On a tous en mémoire les déclarations de SARKOZY après la crise financière de 2008 et l'absence de suite concrète. Peut-on raisonnablement espérer que les déclarations d'Emmanuel MACRON auront plus de longévité et plus de mise en œuvre ? La presse annonce des contacts fréquents entre les deux. Le signal du meilleur si le premier se ravise aujourd'hui ou du pire si ils s'entendent sur le fait que les promesses n'engagent que ceux qui les croient ?

 

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Schéma directeur des énergies renouvelables

20 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

95% des agents du GRAND ANNECY sont au travail. Ceux qui remplissent les fonctions quotidiennes de collecte des déchets, de gestion de l'eau potable et bien entendu ceux qui travaillent dans  nos EHPAD sont physiquement présents. Et tous ceux qui le peuvent sont en télétravail; par exemple les techniciens de la Direction de l'action environnementale qui sont notamment en train de finaliser le cahier des charges du schéma directeur des énergies renouvelables.

D'ici début juin, le prestataire sera désigné qui aura pour mission d'élaborer le schéma : diagnostic des ENR sur le territoire, potentiel de production, scénarisation de leur développement, et enfin, traduction opérationnelle de déploiement en vue d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le schéma prévoira en particulier différents cas d'espèce adaptés à notre territoire pour faire adhérer les habitants sous la forme d'argumentaires par exemple, pour la maison individuelle chauffée au fioul, ou pour le raccordement à un réseau de chaleur urbain.

L'ensemble de ce travail sera terminé fin 2021 par une adoption par le conseil communautaire.

 

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Relire Albert CAMUS

18 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

« Personne n’avait encore accepté réellement la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. […] Leur première réaction, par exemple, fut d’incriminer l’administration. » in Albert CAMUS "La peste"

Penser l’après : En quoi Camus est-il indispensable pour nous aider à sortir de la crise ?

17 avril 2020,

Laurent Bibard , Professeur en management, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, ESSEC

Il y a deux raisons essentielles pour lesquelles Camus nous est indispensable pour sortir de la crise. La première concerne un extrait de La Peste qui fait l’objet d’une abondante diffusion sur les réseaux sociaux. La deuxième, moins aperçue, est précieuse si l’on veut apprendre de Camus à vivre autrement. Ces deux raisons ont un socle commun, celui des évidences de notre temps, qui est le temps du triomphe du capitalisme depuis l’effondrement du bloc soviétique (le « communisme » chinois est loin d’être communiste au sens propre).

Le capitalisme partage, avec le marxisme et avec les idéologies les plus extrêmes de notre temps – c’est-à-dire ici des deux derniers siècles de l’histoire du monde –, le goût des « perfections », et de ce qui est total, au sommet absolu des possibles. Il suffit pour s’en convaincre d’avoir à l’esprit des expressions comme « rationalité pure et parfaite », ou « maximisation du profit ou de la satisfaction » en théorie économique, ou encore sur les plans à la fois théorique et pratique « zéro stocks », « zéro délai », » zéro risque », « zéro défaut » ; enfin de manière générale de « contrôle » et de « transparence », via des processus de « reporting » systématiques.

Dans le monde de la gestion, le fantasme de perfection revient au fantasme de trouver la recette miracle, qui garantirait la prospérité des entreprises, voire du monde entier – nonobstant la compétition de plus en plus âpre que tout le monde s’impose à cet effet.

Cet « extrémisme » des attentes, des présuppositions et des attitudes est profondément problématique, car il alimente de manière pernicieuse, déniée, et peu visible, des jugements tout aussi extrêmes de tous contre tous. Nous pourrions aller, sans nous en apercevoir, vers une guerre radicale de tous contre tous, que le système économique et financier mondial nourrit abondamment.

Ne pas aggraver la crise : éviter tout esprit d’accusation

C’est sur ce premier point que Camus est en effet d’abord indispensable. Camus n’accuse jamais personne : il observe, comprend, imagine. Dans La Peste, il fait observer ceci au début de la maladie, citation abondamment diffusée ces derniers temps sur les réseaux sociaux :

« Personne n’avait encore accepté réellement la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. […] Leur première réaction, par exemple, fut d’incriminer l’administration. »

Deux leçons sont à retenir pour nous dans cette citation : sur le déni d’abord, sur les accusations ensuite.

Sur le déni

Il est d’abord humain – « trop humain » dirait Nietzsche –, de nier lorsqu’elle apparaît, une catastrophe aussi radicale qu’une épidémie, et qui plus est une pandémie. Il est « normal » de ne pas vouloir voir une telle chose, car nous avons tous besoin de simplicité et d’évidences pour conduire notre vie au quotidien. C’est par la répétition de gestes ordinaires connus, bien appris, qui marchent bien, évidents, que nos vies nous sont à la fois possibles et supportables. Nous sommes toutes et tous pris tôt ou tard dans ce que nous pourrions appeler nos « zones de confort ». Et c’est vital.

Il importe, pour bien mesurer ce qui est en jeu, d’observer ce qui fait nos zones de confort, avant même nos lâchetés, nos intérêts, et nos entêtements. Font partie de nos zones de confort la langue que l’on parle, la manière dont nous sommes en relation avec les autres, la manière dont nous nous alimentons, nos réflexes lorsqu’il s’agit de prendre une douche ou de se faire un café, etc. C’est ce quotidien le plus ordinaire qui fait nos zones de confort. Et bien évidemment, cela s’étend au domaine du travail lorsque l’on a la chance d’avoir un emploi. Autrement dit, nous ne pouvons pas ne pas adosser nos vies quotidiennes à toutes sortes de manières de faire les choses, et d’« évidences », s’il s’agit de vivre. Et nous nous accrochons à nos habitudes et à nos intérêts immédiats lorsque nous en pressentons la vulnérabilité. Le désarroi vient précisément lorsque les évidences deviennent impossibles, lorsque « tout devient un combat » comme dit Cabrel.

Si tout nous devient un combat, y compris par exemple de marcher debout comme cela nous est venu normalement dès la prime enfance, alors la vie est impossible, et peut survenir jusqu’à la folie. Il arrive en psychiatrie de rencontrer des patients dont l’altération des évidences va jusqu’à l’oubli de la marche debout.

C’est pourtant là précisément le deuxième aspect de notre humanité : nous sommes tous capables de mettre en question toutes nos évidences, et sans devenir fous. Nous sommes tous capables d’interroger nos zones de confort et de prendre du recul par rapport à ce qu’elles représentent. Autrement dit, nous sommes tous capables de douter, et d’accepter de constater que ce qui nous était certitude, adossement, repos, disparaît sous nos pieds. C’est cela l’humanité au sens fort : être capable de douter, de prendre du recul, et de découvrir que la manière de vivre que nous avions eue n’était en fait peut-être pas si bonne que cela, voire mauvaise, et soudain plus viable. Nous sommes tous capables de cet écart par rapport à nos intérêts les plus habituels, les plus convenus, et de recommencer à vivre, en mettant sur le métier d’autres manières de vivre.

Camus sait ces deux aspects de notre humanité, tendue entre zones de confort et interrogation. Et rien n’est entrepris dans sa littérature pour y juger qui que ce soit. Il n’est jamais pour lui question d’accuser mais d’accompagner les hommes dans leurs faiblesses, tendrement, presque paternellement, vers le dépassement de leur déroute, aussi absurde que soit le monde. On trouve chez Camus du christianisme, ce que le Christ sur le point de mourir demande à son père : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». L’équivalent de cette demande dans le monde grec se trouve exprimé par Socrate : « Nul n’est méchant volontairement ». Camus est très proche de bien des attitudes et des postures anciennes que nous gagnons à réentendre.

Sur les accusations

Soulignons précisément ce deuxième point de la citation de Camus : « Leur première réaction, par exemple, fut d’incriminer l’administration. » Camus anticipe ce que nous avons vécu ou ce que nous sommes en train de vivre, qu’il est vital de ne pas intensifier. Ce qui est fondamental dans cette observation, est l’inconséquence en quoi consiste toute accusation lorsque l’on est au pied du mur, quand l’urgence est de répondre à la question de savoir comment l’on va sortir de la crise. Dans ce passage de La Peste, l’on est encore dans un contexte de déni. Tant que le déni domine, le sentiment de l’urgence à agir n’est pas, comme on vient de le voir, le premier qu’on éprouve. Il n’en demeure pas moins qu’en temps de crise, l’essentiel n’est pas de trouver des coupables pour « expliquer » ce qui arrive, mais d’identifier les problèmes en les priorisant et de tout faire pour les résoudre, et traverser la crise avec le moins de pertes possibles. À tous égards, notamment la perte du sens de ce que nous faisons.

Nous retrouvons ici le problème de la « perfection », ou de l’extrémisme des attentes par quoi nous avons commencé. L’origine du mot « accusation » est révélatrice des enjeux que draine ce terme : « ac-cuser » revient à « trouver la cause » de quelque chose. Autrement dit, accuser c’est expliquer, « déplier » le réel pour identifier comment est advenu tel ou tel événement. Un monde qui cherche la perfection, qui exige et présuppose la perfection en tout, est un monde où aucune place n’est laissée à l’hésitation, à l’erreur, à la véritable recherche de solutions au cœur des circonstances, sur le fond de l’ignorance irréductible à une situation nouvelle. Si l’on croit que tout un chacun est censé tout savoir et tout pouvoir au sujet de ce dont il ou elle est responsable – quel que soit le niveau de ces responsabilités –, alors ne pas réussir devient une faute voire un scandale. Un monde qui présuppose que la perfection est à la fois possible et réelle, est un monde d’accusations dans tous les sens, où tout le monde est coupable d’imperfection.

Évidemment en particulier, bien que non exclusivement, l’« administration », ou celles et ceux qui sont censés garantir la sécurité et la paix civiles. Il ne s’agit pas ici de dire que l’administration qui est la nôtre en France fait tout bien. Il s’agit de ne pas perdre de temps à l’incriminer, pour se consacrer au plus urgent et au plus important : si nous voulons traverser la crise sanitaire avec le moins de dégâts possibles, et qu’elle ne devienne pas une crise économique, sociale et politique mondiale, infiniment plus grave que la crise sanitaire elle-même déjà gravissime, alors il est de la responsabilité de chacune et chacun d’orienter notre regard, solidairement, en direction de son dépassement. Outre les urgences sanitaires en tant que telles, l’urgence est de cesser de regarder les poutres dans les yeux des voisins, et de redéfinir sans cesse ensemble le métier de vivre.

Enraciner notre futur à partir de là où nous sommes

Le caractère délétère de la culture de la perfection apparaît également lorsque l’on considère le rapport actuel du monde économique aux « innovations ». En remarquant qu’il n’y a rien de plus banal à notre époque que de vouloir se différencier en « innovant » – en particulier grâce aux « progrès » que permettent les nouvelles technologies, on peut remarquer également que le « changement » voire les « transformations » sont de plus en plus abordées en pratique sur la base d’un effort pour faire « table rase » du passé dans les organisations. La vectorisation du monde économique en direction du futur est autrement dit de plus en plus unilatérale, et tout se passe la plupart du temps comme si aucune compétence préalable n’existait, comme s’il fallait tout inventer à nouveaux frais, comme si notre passé ne nous était absolument de rien.

Une telle posture largement dominante dans le monde économique est profondément problématique à plusieurs titres, dont le moindre n’est pas de faire éprouver aux travailleurs, aux employés, aux équipes des organisations – qu’elles soient publiques ou privées – un sentiment de nullité radical. Car s’il fallait vraiment tout changer, et totalement, pour s’orienter en direction d’un avenir meilleur, ce serait donc que ce qui était fait jusqu’ici n’avait absolument aucune valeur et aucun sens.

Outre l’effet dévastateur en termes de motivation et de reconnaissance des personnes et des compétences, cette posture recèle en puissance des conséquences catastrophiques. Ce qui est en train de se jouer au niveau mondial serait le passage à un « monde » fondamentalement structuré par la puissance incontestablement dominante des technologies, « monde » tour à tour souhaité, fantasmé, craint, et systématiquement réputé inéluctable. Or, derrière le caractère inéluctable de l’essor exponentiel des nouvelles technologies se nicherait de manière plus ou moins cachée la disparition de l’humanité tout court. L’extrémisme revendiqué du transhumanisme radical rêve délibérément à un point singulier du temps où à la fois l’intelligence artificielle deviendrait supérieure à l’humaine, et où l’humanité vaincrait la mort.

Plus pernicieux encore peut-être, car plus généralisé, est le rêve au quotidien de l’inféodation de nos sociétés aux technologies comme « évidemment » supérieures aux humains, sur le fond de l’oubli que ce sont des femmes et des hommes qui inventent et fabriquent ces dites technologies tous domaines confondus. Est en jeu soit la disparition de l’humanité telle que nous la connaissons jusqu’ici, soit son inféodation définitive aux technologies qu’elle invente et fabrique.

C’est ici que Camus est de nouveau indispensable. En écrivant L’homme révolté, qu’il publie en 1951, et qu’il attribue au même cycle d’œuvres que La Peste, Camus est l’un des tout premiers intellectuels, si ce n’est le tout premier, à identifier les proximités entre les révolutions communiste et nazie. L’argument central du livre consiste à observer que dès que nous humains, rêvons à quelque « solution finale » que ce soit, lorsque nous nous mettons en demeure de rendre le rêve réel, nous provoquons l’exact inverse, que Camus appelle les « terrorismes d’État ».

Ceci, qu’il s’agisse de l’horreur délibérée d’un rêve de « pureté et de perfection » comme le rêve de faire régner pour jamais une « race » aryenne supposée supérieure à toutes les autres, ou, et il est profondément douloureux de le constater, qu’il s’agisse du rêve de supprimer définitivement la domination de l’homme par l’homme comme le dit le très grand humaniste Karl Marx, laquelle suppression a abouti entre autres aux camps staliniens que Camus pressentait, et à des régimes comme celui de Pol Pot dont malheureusement son livre anticipait l’horreur. Or, qu’ont eu de commun les révolutions du XXe siècle, si ce n’est de rêver de faire « table rase » du passé, pour créer un monde définitivement meilleur, enfin débarrassé de toute scorie, de toute imperfection, de toute « erreur » et de tout mal – quel que soit le contenu que l’on donne au « mal » en question.

Il en est exactement de même dans le monde où nous vivons, de manière cependant encore plus radicale et pernicieuse. Car c’est au creux même de ce que nous tenons pour du « progrès », et éminemment celui des nouvelles technologies, au cœur de notre approbation fondamentale pour un monde meilleur voire parfait, d’où la mort même serait exclue, que se loge la posture qui présuppose que ce qui a été jusqu’ici n’a aucune valeur pour l’humanité en route vers son futur, et qu’il faut œuvrer à une « solution finale » de tous les problèmes pourtant déjà vécus, affrontés, résolus ou surpassées par des femmes et des hommes. Or, cette « solution finale » qui ne dit pas son nom consiste en effet à éliminer l’humanité telle qu’elle fut jusqu’ici au profit d’une « post-humanité » nouvelle, idéalement pure et parfaite. La différence fondamentale entre l’idéologie nazie et cette perspective, est qu’à ce compte, ce serait l’humanité entière qui serait non conforme et qu’il faudrait supprimer pour accéder enfin à un bonheur pur et total.

Ce qu’il y a d’infiniment dangereux dans cette révolution supplémentaire en cours est d’une part qu’elle se joue avec le consentement croissant d’une humanité manquant de l’éducation nécessaire pour prendre distance avec la fascination provoquée par les nouvelles technologies. D’autre part, parce qu’étant le fait d’une société et d’une économie mondialisée, une telle révolution conduirait si on la laisse se faire, à un terrorisme qui ne serait plus un terrorisme d’État, encore localisé et contre lequel l’on pourrait lutter, mais à un terrorisme mondial d’entreprises privées plus puissantes que tous les États du monde. Un terrorisme mondial qu’il serait impossible de fuir. Nous serions alors très proches de la plus grande des tyrannies pressentie par les anciens et en particulier Platon, lorsqu’ils mettent en garde contre le volontarisme s’agissant de politique (voir par exemple La république, fin du Livre IX).

Camus, très proche dans son diagnostic de cette prudence des anciens Grecs, plaide pour une posture fondamentalement humaine de « révolte » permanente, au cœur de l’inachèvement irréductible de toute chose. Adopter une telle posture faite d’humilité, d’écoute et d’essais, plutôt que d’orgueil, de certitude et d’efficacité en direction d’on ne sait quoi, reviendrait à vivre de nouveau ce que furent tempérance et modération pour les Grecs. On peut supposer si ce n’est espérer qu’au travers même de son horreur, la crise du coronavirus nous réapprenne une telle posture.

 

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Robustesse du diagnostic sur la qualité de l'air

17 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Je lis sur Facebook des commentaires de la part de candidats de la liste RÉVEILLONS ANNECY qui reviennent sur la question des particules fines et de la contribution majeure du chauffage pour dire en substance "oui c'est vrai, mais ça n'empêche pas que les voitures sont plus polluantes". Difficile effectivement d'admettre que l'on ne règlera pas le problème des poussières fines (PM) en hiver en ne prenant en considération que les voitures.

Avec un tableau issu tout simplement des relevés d'ATMO AUVERGNE RHONE ALPES disponible sur leur site, vous constatez la complète indépendance des évolutions des niveaux du dioxyde d'azote produit par les voitures qui diminue d'une valeur de "2" le 14 mars à "1" à partir du 20 mars et  des PM 10 qui est au niveau "2" le 14 mars, puis  "4" le 16 mars et va monter jusqu'à "5" les 28 et 29 mars. A partir du 15 mars, il n'y a pratiquement plus de voitures, mais le score des PM augmente régulièrement.

Si les voitures étaient les principales responsables des poussières fines, les courbes évolueraient en parallèle = les poussières fines diminueraient en relation avec la diminution du dioxyde d'azote. Tel n'est pas le cas; et donc il faut accepter le fait que les voitures ne sont pas les principales contributrices de la pollution de l'air aux poussières fines à ANNECY.

Ce n'est que sur une base scientifique solide que l'on peut construire une vraie stratégie d'amélioration de la qualité de l'air et non des discours simplificateurs.

Nota : les scientifiques s'accordent pour considérer qu'il y a 70% de PM 2,5 (de moins de 2,5 microns) dans les PM 10 (de moins de 10 microns).

  Indices et sous indices ATMO - Agglomération d'Annecy - 2020
  Indices ATMO COMPLETS Sous indices ATMO COMPLETS
Dates Dioxyde de soufre (SO2) Dioxyde d'azote (NO2) Ozone (O3) Particules (PM10)
14/03/2020 4   2 4 2
15/03/2020 4   2 4 2
16/03/2020 4   3 4 4
17/03/2020 4   2 4 3
18/03/2020 4   2 4 3
19/03/2020 5   2 5 4
20/03/2020 5   1 5 3
21/03/2020 4   1 4 3
22/03/2020 3   1 3 2
23/03/2020 3   1 3 2
24/03/2020 4   1 4 3
25/03/2020 4   2 4 4
26/03/2020 4   2 4 4
27/03/2020 4   1 4 4
28/03/2020 5   1 5 5
29/03/2020 5   1 4 5
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Les médiathèques d'Annecy vous proposent de nouveaux rendez-vous en ligne.

16 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

La Ville agit

Les médiathèques d'Annecy vous proposent de nouveaux rendez-vous en ligne.

Les médiathèques d'Annecy vous proposent leurs ressources en ligne. Retrouvez les sur www.bibliotheques.annecy.fr, gratuitement, 24h/24 ainsi que des activités culturelles et ludiques pour tous :

Atelier d'illustration en ligne pour les enfants, avec l'auteur-illustrateur Antoine Guillopé Apprenez à dessiner Akiko, l'héroïne japonaise de plusieurs de ses albums via un tuto et envoyez vos plus belles créations à akikoannecy@gmail.com.

Atelier d'écriture à distance, pour les ados et les adultes
Chaque semaine écrivez sur une thématique différente. Cette semaine, votre penderie ! En ces temps de confinement, si vous revisitiez votre dressing ? Ce vêtement, cet accessoire l’avez-vous acheté, recyclé, jamais porté ? Quelle sensation, émotion, réactive t-il en vous ? Adressez votre texte avant le 24 avril (1/2 page A4 maximum), à
mediathequelouisemichel@annecy.fr.

Pour rappel, les médiathèques et les boîtes de retours ne sont pas accessibles, mais rassurez- vous, il n'y aura bien sûr pas de pénalités de retard sur les prêts actuellement en cours.

Le service urbanisme reste joignable mais les délais d’instructions sont suspendus.

Le service Urbanisme assure une continuité de service public et reste joignable par mail à l'adresse urbanismereglementaire@annecy.fr ou par téléphone au 04 50 33 89 55.

Cependant, pour toutes les phases liées aux autorisations d’urbanisme (demandes de pièces complémentaires, délais d’instruction, délais de réponse des services extérieurs, délais de recours), les instructions sont suspendues et reportés au 25 mai. Retrouvez une information plus complète sur www.annecy.fr.

La Ville informe

Réouverture partielle de deux bureaux de Poste sur Annecy.

Deux bureaux de Poste rouvriront sur Annecy la semaine prochaine. Il s’agit des bureaux d’Annecy Parmelan et d’Annecy Novel, selon les horaires d’ouverture ci-dessous :

  • Annecy Novel :
    o Réouverturelelundi20avril
    o Les lundi, mercredi et vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h

  • Annecy Parmelan :
    o Réouverturelemardi21avril
    o Lesmardietjeudide9hà12hetde14hà17h

    Ces bureaux s’ajoutent aux bureaux d’Annecy coeur de ville, Seynod, Meythet et Annecy-le-Vieux déjà ouverts.

    Les guichets courrier-colis destinés aux professionnels (au sein des plateformes de distribution) d’Annecy (passage du Thiou), d’Annecy-le-Vieux (les Glaisins) et d’Argonay sont également ouverts les mercredi, jeudi et vendredi.

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Bilan de l’évolution de la qualité sur le Grand Annecy après 3 semaines de confinement.

15 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

État des lieux au début avril 2020... Deux polluants sont particulièrement suivis et des plans d’actions sont mis en œuvre depuis plusieurs années sur le Grand Annecy  pour les particules fines et le dioxyde d’azote. Il apparait donc intéressant pendant la période de confinement de constater les impacts sur les concentrations de ces composés.

Le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz émis lors des combustions et donc le trafic routier est le contributeur majoritaire de ce polluant, particulièrement en milieu urbain. La baisse de ce polluant entre la semaine avant le confinement et les 3 semaines suivantes est particulièrement conséquent avec 50% de baisse sur les 3 stations de mesures du Grand Annecy. Les niveaux enregistrés pendant le confinement sont équivalents à ceux observés habituellement en milieu rural. La réduction du trafic automobile se mesure clairement dans cette diminution des concentrations de NO2.

Les particules fines (PM10 et PM2,5) sont majoritairement émises par le chauffage au bois non performant sur le Grand Annecy. On observe une stagnation, voire une légère augmentation des niveaux de ces particules sur l’ensemble des stations de mesure du Grand Annecy. La station de mesure située boulevard de la Rocade, qui est en prise directe avec le trafic, voit ainsi ses concentrations stagner de 19 µg/m3 la semaine avant le confinement à respectivement 19, 26, et 19 µg/m3 les 3 semaines suivantes. La réduction drastique de l'impact du trafic routier a donc été sans effet sur les poussières fines.

Plusieurs explications viennent argumenter l’augmentation constatée la 2ème semaine de confinement pour les particules fines. Il a été observé des températures 2,6 degrés plus froides en moyenne que la semaine avant le confinement et 3 journées consécutives avec des gelées matinales. Ainsi l’augmentation des besoins en chauffage des particuliers a été plus conséquente.

Les épandages agricoles peuvent également expliquer une part de l’augmentation des particules car ils ont été particulièrement nombreux la seconde quinzaine de mars et sont générateur de particules. Les agriculteurs épandent en cette période du lisier qui produit de l'ammoniac, lequel produit des particules fines détectées par les capteurs d'ATMO.

Loin des poncifs sur la qualité de l'air développées par certaines associations ne tenant pas compte des réalités météorologiques de nos vallées montagnardes, le chauffage au bois est bien en hiver le responsable essentiel des émissions de poussières fines ; la réduction du trafic automobile sans impact sur la production au boulevard de la rocade le démontre de manière empirique.

Ainsi les premiers résultats de l’impact du confinement sur la qualité de l’air à ANNECY mettent en avant la nécessité d'accentuer encore les efforts sur notre FONDS AIR BOIS contre le chauffage au bois non performant. Nous avons déjà signé plus de 400 conventions et notre objectif est de 3 000. Il faut pour cela que nous nous convainquions tous que la voiture n'est pas la seule responsable de nos problèmes de qualité de l'air. Et que les faux prophètes acceptent de tenir compte de la réalité locale.

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« Hydroxychloroquine, l’amour à mort »

13 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Dans sa chronique du 11 avril, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », analyse l’emballement actuel autour de la chloroquine, traitement promu par le professeur Didier Raoult contre le Covid-19. Je dois à la vérité - pour avoir reproduit il y a quelques semaines l'article d'un blogueur genevois qui s'est fait depuis le chantre inconditionnel de la chloroquine - de porter cet article à votre connaissance. L'absence totale de groupe témoin en parallèle de celui qui reçoit le traitement est effectivement stupéfiant d'un point de vue scientifique et probatoire...

Chronique. Les Français plébiscitent la chloroquine. A près de 60 %, selon un sondage IFOP, ils sont convaincus de son efficacité pour traiter le Covid-19. Sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers de personnes réclament la libéralisation de sa prescription. Un ancien ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, lance une pétition en ce sens et recueille un demi-million de signatures. De distingués professeurs, des politiques de droite et de gauche, abondent. Le chef de l’Etat lui-même se déplace à Marseille pour capter quelques éclaboussures de la gloire qui auréole ces jours-ci le microbiologiste Didier Raoult (Institut hospitalo-universitaire, IHU, Méditerranée infection), promoteur du remède miracle. Tout en lui apportant, après celle de Donald Trump, une seconde caution présidentielle.

Le pays semble sombrer dans la folie. L’engouement pour l’hydroxychloroquine est même, à certains égards, presque aussi inquiétant que la maladie qu’elle est supposée soigner, et qu’elle ne soigne probablement pas. Il faut bien sûr attendre, pour s’en convaincre tout à fait, les résultats des études de qualité lancées sur le sujet. Ils ne tarderont pas. Mais il est déjà certain que la communication outrancière autour de la chloroquine et ses dérivés a jusqu’à présent été fortement délétère.

Elle conduit à des achats de masse qui risquent de priver de ce produit des malades qui en ont vraiment besoin. Elle induit des comportements d’automédication mortifères. Quant à l’administration d’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19, elle a jusqu’à présent provoqué en France une cinquantaine d’accidents cardiaques graves, dont sept arrêts du cœur et la mort d’au moins quatre patients, selon les données de la pharmacovigilance. Or celle-ci ne capte généralement qu’une petite part des effets indésirables d’un traitement. La réalité est sans doute bien plus lourde. Tout cela pour des bénéfices dont il n’existe, au moment où ces lignes sont écrites, aucune preuve tangible.

Méthode défectueuse

L’enthousiasme planétaire pour ce produit repose sur la publicité donnée à un essai publié fin mars par l’équipe de M. Raoult dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents (IJAA). Cet essai suggère une baisse de charge virale plus marquée chez les patients recevant l’hydroxychloroquine, additionnée ou non d’un antibiotique (l’azithromycine), par rapport à ceux ne recevant ni l’un ni l’autre. Mais voici une autre manière de présenter les résultats de cette étude : parmi les patients ayant reçu le traitement, 3,8 % sont morts et 11,5 % ont vu leur état se dégrader au point qu’ils ont été transférés en soins intensifs. Quant aux patients non traités, aucun n’est mort, aucun n’a été transféré en soins intensifs.

« Cela ne prouve rien ! », répondront les promoteurs de l’hydroxychloroquine. Et ils auront raison. La méthode utilisée pour conduire l’essai est si défectueuse que ces considérations ne prouvent rien. Ni dans un sens ni dans l’autre. Avec des critères d’inclusion flous, des données manquantes, un groupe traité dont la moyenne d’âge est supérieure de près de 15 ans à celle du groupe témoin, et un effectif total d’une trentaine de sujets, vous ne pouvez en effet rien prouver. Et ce n’est là qu’un petit échantillon des griefs de la communauté scientifique à l’endroit de cet essai. Au point que la société savante éditrice de la revue a publiquement fait savoir que l’étude en question n’était pas conforme à aux critères de qualité attendus.

Peu après cette première étude, en voici une nouvelle, des mêmes auteurs, non encore publiée mais communiquée sur le site de leur institut. Cette fois, 80 malades du Covid-19 ont été traités à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine, et ont été comparés à… rien du tout. Les thuriféraires du traitement préciseront que la grande majorité des sujets ont guéri. C’est en effet appréciable. Et c’est heureux, car une grande majorité des malades du Covid-19 guérissent aussi, sans ce traitement.

Conflits d’intérêts

La réalité est que, dans le cas d’une maladie faiblement létale dont l’histoire naturelle est imparfaitement connue, vous ne pouvez rien montrer sans groupe témoin. Ni dans un sens ni dans l’autre ; ni avec 80 sujets ni avec mille.

Peu importe : la succession d’annonces tonitruantes produit un fracas médiatique qui occulte des questions importantes. Qui sait que les hôpitaux suédois cessent de recourir à la chloroquine ou ses dérivés, pour cause d’effets secondaires ? Qui sait que son potentiel antiviral in vitro n’a jamais été confirmé in vivo ?

Comme le rappellent Maurizio Guastalegname et Alfredo Vallone (hôpital Jazzolino, Italie), dans une correspondance à la revue Clinical Infectious Diseases, la chloroquine et ses dérivés peuvent de plus avoir des effets paradoxaux. Dans le cas du chikungunya, « l’infection a été renforcée par le traitement à la chloroquine » sur des primates, écrivent les deux médecins. Sur des humains, la chloroquine n’a pas affecté la phase aiguë de la maladie mais, précisent-ils, « les complications chroniques du chikungunya ont été plus fréquentes dans le groupe traité par rapport au groupe témoin ».

Quoi qu’il arrive désormais, l’enthousiasme pour la chloroquine a sans doute atteint dans l’opinion la masse critique nécessaire à son auto-entretien. Même si elle s’avère inutile ou dangereuse, aucune réfutation ne parviendra probablement à en entamer le crédit. On suspectera de la corruption, l’influence de l’industrie pharmaceutique, etc.

D’ailleurs les conflits d’intérêts ne sont, dans cette histoire, pas nécessairement là où on les attend : partenaire industriel de l’institut de M. Raoult, Sanofi est aussi l’un des principaux producteurs d’hydroxychloroquine. Un conflit d’intérêts qui aurait certainement dû figurer dans l’étude publiée par IJAA.

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Voler dans les plumes de PLUME

12 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Le 20 février, je vous avais fait part de mon point de vue sur l'application PLUME abondamment utilisée par nos détracteurs avant les municipales pour dénoncer  la mauvaise qualité de l'air (QA)  à ANNECY. Je vous écrivais que cette application était "bidonnée". M'étonnant que nos concurrents ne fassent plus état des résultats de PLUME, je l'ai à nouveau téléchargée. Nos concurrents devraient trouver sur PLUME la preuve qu'avec la quasi suppression du trafic automobile, la qualité de l'air s'est bigrement améliorée. Et illustrer de ces résultats ce qu'ils imputent à l'incurie de l'équipe municipale sortante. Mais je ne vois plus passer ces partages à l'envie des copies d'écran de PLUME pour dénoncer notre médiocrité. Alors quoi ?

De deux choses l'une; soit PLUME est une application sérieuse et ses résultats sont fiables en toutes circonstances et donc nos concurrents doivent les admettre même quand ils ne sont pas conformes à leurs hypothèses ; soit PLUME est une application bidon qui ne sert qu'à dramatiser la situation sur la qualité de l'air pour vendre son appareil de mesure à 179 euros, et alors il faudrait rendre hommage à la Vérité en reconnaissant qu'ils ont utilisé une base d'analyse fausse pour mener leurs campagnes municipales.

En avoir le cœur net est simple.

D'abord quelle est l'unité de mesure de PLUME pour qualifier la QA ? On connaît deux seuils officiels : les recommandations de l'organisation mondiale de la santé (OMS) et les valeurs limites de l'Union Européenne. L'application PLUME explique qu'elle utilise un indice "AQI Plume" dont personne ne saura jamais à quoi il correspond au regard des recommandations de l'OMS ou des valeurs limites de l'Union européenne.

Mais il suffit de lire les différents écrans pour comprendre.

Leur indice AQI est en fait la valeur la plus forte des différents polluants tels qu'ils apparaissent en haut de l'écran. Vous dire d'où viennent ces chiffres pour chaque polluant, je ne sais pas. Mais si l'indice le plus élevé est de 100 pour l'ozone (o3), alors l'AQI sera de 100 et la qualité de l'air mauvaise. Si l'indice est le plus élevé est de 12 pour le Dioxyde d'azote (NO2), la QA sera bonne...  Il n'est pas besoin d'être un grand toxicologue pour savoir que l'effet pathogène de l'O3 et celui des poussières fines de moins de 2,5 microns (PM 2,5) n'est pas le même. Mais cela n'a aucune importance pour PLUME : cette application n'a aucune volonté d'être scientifiquement fiable : il faut faire peur pour vendre. Et donc retenir la valeur maximale pour en faire l'indice de qualité de l'air le plus dégradé possible.

Et maintenant, que dit PLUME de la situation actuelle sans voiture ? On peut s'attendre à une amélioration exceptionnelle de la situation puisqu'il n'y a plus de voiture entre le samedi 14 mars et le samedi 11 avril. Et bien pas du tout comme le montrent les images ci-dessous par exemple.  AQI = 59 le samedi 11/04 avec une pollution "élevée" et AQI = 15 le samedi 14/03 avec une pollution "faible".

 

Voler dans les plumes de PLUME
Voler dans les plumes de PLUME

Je sais expliquer cette aberration : comme l'ozone est en progression avec la chaleur de ce printemps, l'indice AQI reprend la valeur 59 qui est la "valeur" de l'O3 à l'instant T et la pollution est alors élevée pour PLUME alors qu'il n'y a plus de voitures qui roulent. Cela n'a aucun sens en matière de risque sanitaire bien entendu. Cette application n'a aucune pertinence; la preuve en est apportée par l'absurde.

Autrement dit, nos rivaux ont fondé leurs campagnes municipales sur la base d'une application sur la qualité de l'air sans rigueur scientifique. Ce qui explique qu'ils ne partagent plus sur Facebook les résultats d'une application qui aujourd'hui ne leur donne plus les résultats qu'ils espéraient : une qualité excellente tous les jours puisque le trafic automobile a disparu.

un conseil : téléchargez "AIR TO GO" pour avoir une information fiable, de qualité, indépendante à laquelle vous pourrez faire confiance que les résultats soient bons ou mauvais. Et méfiez vous des sornettes sur la dégradation de la qualité de l'air à ANNECY.

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Le HCSP déconseille la désinfection des rues

11 Avril 2020 , Rédigé par Thierry BILLET

Dans toutes les situations de crise on trouve des démagogues pour essayer d'en faire plus que les autres et susciter la sympathie des administrés. Ainsi en est-il du nettoyage des rues. Le Haut Conseil de la Santé Publique vient fort logiquement de déconseiller cette solution nuisible aux milieux naturels.

L’avis rendu le 4 avril dernier par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) relatif à l’opportunité d’une désinfection de la voirie, appelle les collectivités territoriales à ne pas mettre en œuvre de telles pratiques.

Dans le cadre de la lutte contre le virus Covid-19, le ministère de la santé a saisi, le 26 mars dernier, le HCSP « afin d’expertiser si la désinfection de tout ou partie de l’espace public était opportune au regard du bénéfice attendu de cette pratique et des risques associés, qu’ils concernent le public, les travailleurs ou l’environnement ». Cet avis appelle les collectivités territoriales à ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, et à continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et du mobilier urbain avec les équipements de protection habituels des professionnels.

Les produits de désinfection utilisés par certaines collectivités pour la désinfection des rues dans le contexte de l’épidémie du Covid-19, contiennent en effet des substances nocives pour la santé et l’environnement. Après ruissellement, ces produits sont dispersés dans l’environnement et via les réseaux de collecte des eaux pluviales ou d’assainissement. « Leur impact, mais aussi celui des substances nocives associées à leur dégradation, pourrait donc dépasser la seule désinfection de rue », souligne le gouvernement. Par ailleurs, « l’usage massif de produits désinfectants peut favoriser l’apparition d’espèces résistantes : c’est ce qui a été constaté pour d’autres produits chimiques comme les anti-moustiques dans de nombreux pays, ou encore en Europe avec le développement de l’anti-biorésistance », ajoutent les ministères.
 
 
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