Grenelle de l'environnement : déjà des contradictions graves.
18 Novembre 2007 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement
Dominique VOYNET a posé cette question le 15 novembre au Sénat.
Elle explicite notre incrédulité devant les annonces contradictoires de l'omniprésident en matière
environnementale.
Ma question s’adresse à M. le Ministre d’Etat chargé de l’Ecologie.
Le Grenelle de l’Environnement s’est terminé, le 25 octobre dernier, sur une impressionnante série d’annonces. Le Président de la République s’est engagé.
Mais qui faut-il croire ? Le Président de la République qui admet, en conclusion du Grenelle, que l’Etat a eu tort de se désengager du développement des transports urbains, ou le même, qui confirme aux maires de grande ville, à Grenoble ou à Strasbourg, que le « grand contournement routier » pour lequel ils font depuis si longtemps le siège des ministères, sera tout de même réalisé ?
Qui faut-il croire ? Le Président de la République qui, en clôture du Grenelle, dit qu’il ne veut pas créer de nouveaux sites nucléaires ou le même qui annonce la construction d’un nouvel EPR, lors d’une visite surprise à Penly ?
C’est ma première question, Monsieur le Ministre d’Etat : Qu’est-ce-qui fait foi ? Les engagements solennels du 25 octobre ou les annonces faites depuis, en ordre dispersé ?
Les conclusions du Grenelle, qui insistent sur la nécessité de réduire rapidement les émissions dues au transport aérien, ou la promesse de développer le low cost, faite moins d’une semaine plus tard ? Un seul aller-retour en avion Paris-Ajaccio génère 540 kg de dioxyde de carbone. Le même trajet, en TGV, puis en ferry, émet 50 fois moins de carbone.
Où est le courage, où est la rupture quand, à la hausse des prix des hydrocarbures, qu’on sait durable, on répond une fois de plus par des subventions à la consommation, qui ne font que retarder encore l’adoption de solutions de fond ?
Où est la cohérence, où est la rupture quand on proclame que c’en est fini de l’absurde logique de l’incinération des déchets ménagers, mais qu’aucun des projets existants n’est remis en cause, ni à Fos-sur-Mer ni ailleurs ?
C’est toute la difficulté de l’exercice, Monsieur le Ministre : les tiroirs sont plein de vieux projets – autoroutes, rocades, incinérateurs, agro-carburants - à la fois coûteux et inadaptés à la nouvelle donne écologique et énergétique.
Si on cède à la force de l’habitude, si on consacre les marges budgétaires dont on dispose à financer les mauvais projets d’hier, comment espérer que les politiques plus adaptées, qui parient sur l’évolution des comportements et des habitudes de consommation, sur l’engagement des entreprises, sur des solutions techniques plus sobres, puissent se concrétiser ?
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