Du PCB et des dioxines dans l'omble chevalier
2 Avril 2008 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement
Cette décision fait suite à des résultats d'analyses mettant en évidence une contamination en dioxines et polychlorobiphényles (PCB) de type dioxine supérieure aux teneurs maximales autorisées dans les denrées, pour deux poissons de cette espèce, l'un prélevé dans le lac Léman, et l'autre dans le lac d'Annecy, les rendant impropres à la consommation.
Ces prélèvements ont été réalisés par la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman contre la Pollution (CIPEL) et par le Syndicat Intercommunal du Lac d'Annecy (SILA), dans le cadre de leur suivi de la qualité des poissons.
Les analyses réalisées sur les 18 autres poissons du lac Léman prélevés dans le même temps, appartenant aux espèces «corégone», «omble chevalier», «perche» et «lotte», et les 9 autres du lac d'Annecy, appartenant aux espèces «corégone» et «omble chevalier», ont montré des résultats conformes.
Des investigations complémentaires sur l'ensemble des espèces pêchées seront réalisées dans les prochaines semaines dans les deux lacs, sur la base d'un appui scientifique et technique demandé à l'AFSSA et en collaboration avec les autorités suisses pour le lac Léman, afin d'adapter si nécessaire cette mesure de protection de la santé publique.
Les PCB - plus connus sous le nom de pyralènes - sont des contaminants environnementaux liés à l'activité humaine fabriqués industriellement depuis 1930. Leur commercialisation est interdite depuis 1987 et on ne les trouve plus aujourd'hui que dans des anciens systèmes clos comme les condensateurs électriques et les transformateurs. Un plan national vise à l'élimination complète de ces derniers d'ici 2 ans.
Ces molécules sont très stables dans l'environnement, et se concentrent d'un maillon à l'autre de la chaîne alimentaire. En milieu aquatique, elle s'accumulent dans les sédiments et se fixent dans la matière grasse des poissons qui se contaminent par leur alimentation, tout au long de leur croissance.
C'est la consommation réitérée de poisson contaminé qui constitue un risque potentiel pour la santé humaine.
La solubilité des PCB dans l'eau étant très faible, il n'y a pas de risque de contamination par contact avec l'eau ou par ingestion : la consommation d'eau potable, la baignade et les sports nautiques ne présentent aucun risque sanitaire pour l'homme.»
A cause du dossier de la pollution émise par l'usine d'incinération de GILLY SUR ISERE, je suis devenu malheureusement assez compétent en matière de dioxines.
J'ai déjà dans ce blog attiré l'attention sur cette question après que les analyses de sédiments aient révélé un excès de HAP dans le lac d'ANNECY.
http://www.thierry-billet.org/article-15833405.html
Non sans avoir commenté la pollution du RHONE aux PCB :
http://www.thierry-billet.org/article-12027753.html
Les transformateurs au pyralène posaient un problème essentiellement lorsqu'ils brûlaient...
Cette source de contamination apparaît donc peu crédible pour la pollution des lacs d'ANNECY et du LEMAN.
Il nous faut donc comprendre d'où elle provient.
J'ai personnellement envisagé la pollution liée à l'incinérateur de CHAVANOD lorsqu'il n'était pas aux normes de rejets.
Cette pollution peut en effet être ancienne et s'être déposée dans le lac il y a 20 ans avant de s'infiltrer dans les sédiments et d'être absorbée par les poissons et de se fixer dans leurs graisses.
On sait que c'est la graisse qui fixe les dioxines : le lait des vaches à GILLY SUR ISERE ou des bufflones à NAPLES pour la pollution de la mozzarela ces derniers jours...
Mais aussi la graisse des poissons...comme le prouvent ces prélévements.
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