360 kilos d’uranium & le principe de « précaution »...
10 Juillet 2008 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Environnement
Avec le rejet accidentel d’uranium au TRICASTIN, on atteint de nouveaux sommets de la désinformation.
Pour maquiller les chiffres, AREVA ne parle que de 12 grammes d’uranium par litre... Rassurant !
Sauf qu’au total cela fait 360 kilos quand on multiplie par 30.000 litres...
La CRIIRAD précise que la fuite a provoqué le rejet dans l’environnement d’au moins 9 000 Mégabecquerels (MBq), soit un dépassement de plus de 100 fois la limite maximale autorisée sur l’année (71,7 MBq) et de plus de 700 fois la limite maximale mensuelle.
Le dépassement de la limite d’activité volumique est avéré : la limite réglementaire a été pulvérisée : concentration de plus de 300 000 Bequerels/l pour une limite maximale de 50 Bq/l.
Quant aux délais, le communiqué des préfets de la Drôme et du Vaucluse annonçait hier que la fuite s’était produite tôt dans la matinée du 8 juillet, vers 6h30. Le délai de plus de 7 heures entre le rejet incontrôlé dans l’environnement et l’information des élus locaux (vers 13h30 pour le maire de Lapalud, après 16h pour les médias) paraissait déjà trop long. En réalité, le débordement de la cuve s’est produit la veille au soir, le lundi 7 juillet, vers 23h00. Les formulations de l’IRSN sont relativement sibyllines et ne précisent pas le temps qui s’est écoulé entre le débordement de la cuve et la fuite au niveau du module de rétention, ni si le personnel s’est rendu compte immédiatement des dysfonctionnements (ou s’il ne l’a découvert que tardivement). S’il n’y a pas eu de délai, que la fuite s’est produite vers 23h et que les responsables locaux n’ont été informés qu’après un délai de 14h et les médias de 17h, le retard est alors considérable.
Pour que les mesures de prévention soient efficaces, elles doivent être prises dans les délais les plus brefs. Qui a été informé ? Quand ? Pourquoi de tels retards ?
La CRIIRAD réclame toute la transparence sur le déroulement de l’accident.
Comment expliquer le débordement de la cuve (un débordement d’au moins 30 000 litres !), puis la faillite du système de rétention précisément destiné à pallier un éventuel défaut d’étanchéité. L’article 22 de l’arrêté d’autorisation de rejet et prélèvement d’eau précise que « chaque réservoir (…) est muni d’un cuvelage de rétention ou d’un dispositif apportant les mêmes garanties, dont la capacité est fixée à 100% du volume du réservoir le plus grand ou 50% du volume total des réservoirs. L’étanchéité de ces rétentions est contrôlée annuellement ».
Le communiqué de l’Autorité de Sûreté Nucléaire indique que des réparations étaient en cours au niveau de la rétention.
Ce n’est pas une excuse, au contraire : le dispositif de rétention étant indisponible, soit la cuve ne devait plus être utilisée, soit un système alternatif devait être mis en place.
Dans tous les cas, une vigilance particulière devait être apportée à l’installation.
Alors, venir nous parler aujourd’hui du principe de précaution, alors que le risque est réel, immédiat, parfaitement mesurable est une utilisation bien inadaptée du terme de « précaution » : tout au contraire, ce risque est avéré et parfaitement connu.
C’est d’une grave négligence et d’un retard inacceptable de l’information des habitants de manière à ce qu’ils ne consomment plus d’eau potable immédiatement que l’on doit parler !
Pour plus d’informations, le site de la CRIIRAD vous apporte une documentation fiable et indépendante.
Y compris sur les 770 tonnes de déchets radioactifs stockés par AREVA sans aucune précaution sur le même site du TRICASTIN.
http://www.criirad.org
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