Après Bernard BOSSON, tuer les cormorans !, dit il
30 Août 2007 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Municipales 2008

Je vous ai déjà entretenu des débats houleux lancés par l'association de pêche sur le lac d'ANNECY concernant la pêche sur le lac d'ANNECY, en particulier concernant la diminution des prises par les pêcheurs amateurs.
Le compte rendu des débats au bureau du SILA du 23 juillet permet de revenir sur cette question.
N'abordant pas les problèmes de fond posés par les pêcheurs sur la gestion du Lac (roselières en perdition, trafic croissant des bateaux à moteur, nombre trop important de pêcheurs professionnels, etc.), Pierre HERISSON y attribue exclusivement les problèmes aux cormorans "dont la population s'est considérablement développée depuis que le DANEMARK en a fait une espéce protégée" (sic !) et aux brochets.
Les uns préléveraient 15 tonnes et les autres 4 à 5 tonnes.
Comme le déficit de poissons péchés serait de 10 tonnes, il suffit...de tuer les cormorans. "dans le cadre d'une autorisation préfectorale, après concertation de la Ligue pour la protection des oiseaux et par des chasseurs spécialisés, sur une durée limitée"...
Il suffisait d'y penser.
Rappelons à Pierre HERISSON qu'après avoir failli être exterminés au début des années 1970 car ils étaient considérés comme faisant trop de concurrence aux pêcheurs, le cormoran a été justement
considéré, en Europe, comme une espèce menacée dans les années 70, la race continentale du Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo sinensis) a été protégée dans tout l'espace européen par la Directive oiseaux de 1979. Cette protection a permis la remontée des effectifs européens à partir des pays où l'espèce s'était maintenue (essentiellement Danemark et Pays-Bas).
Le cormoran consomme environ 400 à 700 grammes de poisson par jour. Pour arriver à
15 tonnes de poisson par an, il faudrait donc sur le lac pendant les 365 jours de l'année, 58 cormorans.A ma connaissance, jamais un tel nombre d'oiseaux n'a été observé sur le lac d'ANNECY même pendant la période de l'année où les cormorans sont présents...
En tous cas, il n'existe aucune possibilité de déroger à l'interdiction de chasse sans violer le droit européen.
Encore un bouc émissaire facile ?
Plus difficile est la question de la disparition des roselières...
à propos de laquelle on nous annonce une étude pour comprendre les raisons pour lesquelles, malgré les protections mécaniques (pieux et fascines), la tendance à la régression est constante : il ne reste plus qu'une quinzaine d'hectares de roselières. Ne peut on imaginer sans être grand clerc que l'utilisation croissante de bateaux à moteur sur le lac, et l'impact des remblaiements effectués, comme pour la cale sèche de SEVRIER, ne sont pas étrangers à cette érosion déplorable ?
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