Conjurer la violence
15 Décembre 2007 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #C'est personnel
Il est vrai que sur le plan médiatique des émeutes à Villiers le Bel sont à ce point "vendeurs" et sur le plan politique une telle aubaine sécuritaire (voir le commentaire du livre de PORTELLI sur ce blog) pour que l'on ne tente pas d'expliquer.
Je cite DEJOURS :
"Au vu des enquêtes sociologiques aussi bien qu'épidémiologiques, il apparaît que les violences commises par les usagers, les clients ou les collégiens, s'observent surtout dans les zones frappées par une forte incidence du chômage et de la pauvreté. Le vandalisme des jeunes en bandes se retourne contre les objets et les biens qui symbolisent les modes de vie et de consommation des catégories sociales traditionnelles d'ouvriers et d'employés. Ces catégories sont aussi celles qui sont les plus touchées par le chômage.
Les conséquences néfastes du chômage sur la santé n'affectent pas que les salariés licenciés eux-mêmes. Le sort qui leur est fait, la spirale psychopathologique dans laquelle ils sont souvent emportés, ont sur le développement psychologique des enfants des conséquences lourdes. Le mépris social dont les parents sont les victimes ruine aux yeux des enfants tout le sens des efforts consentis par les parents pour travailler, gagner leur vie et pourvoir aux besoins de la famille. Au-delà, c'est tout l'ethos ouvrier qui s'effondre avec ses références normatives à l'endurance.
Dans la génération des enfants, nombreux sont ceux qui se retournent contre celle des parents, contre les valeurs qui étaient celles de leur milieu et prennent en horreur tout ce qui représente ou symbolise le mode de vie et l'ethos ouvrier.
Le vandalisme se concentre sur les mobylettes, les voitures, les cages d'escaliers, les ascenseurs, les pancartes d'arrêt de bus e de trains de banlieue, les affichages municipaux..."
Il est bon de comprendre comment les jeunes de banlieue peuvent en arriver à ces actes incroyables de saccage des équipements collectifs qui leur sont utiles ainsi qu'à l'ensemble des habitants de ces quartiers.
L'absence d'espoir d'une intégration sociale par le travail les conduit à développer un mode de relation au monde fondé sur d'autres modes de reconnaissance sociale et d'estime de soi que la seule répression est incapable de résoudre.
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