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thierry billet

Ingrid BETANCOURT

26 Février 2011 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #C'est personnel

Après la lecture de "Même le silence a une fin", j'en veux aux journalistes qui ont relayé sans fin - et donc sans vérifier leurs sources - qu'Ingrid BETANCOURT avait été alertée sur les risques qu'elle courait en se rendant dans la ville de SAN VICENTE; et qu'elle était passée outre, prenant des risques inconsidérés. Tout cela était faux. L'escorte qui devait lui assurer la sécurité a reçu des ordres de la présidence colombienne de ne pas l'accompagner. Et elle avait reçu l'assurance que la zone était d'accès libre ce 22 février 2002.

Ingrid BETANCOURT raconte ses 6 années et demie de captivité aux mains d'une guérilla qui lui infligea les pires humiliations parce qu'elle leur résistait. On peine  ainsi à croire qu'elle ait pu vivre aussi longtemps enchaînée par le cou après une tentative d'évasion.

Ce récit intime raconte comment la foi l'a aidée à tenir, dans une relation complexe avec ses gardiens et paradoxalement surtout avec ses compagnons de captivité. Tenir tête aux FARC, rester au contact de ses codétenus malgré les différences de points de vue et l'accusation lancinante d'une arrogance personnelle qui aggraverait le sort de tous.

Candidate à la présidentielle colombienne, elle était une prise de choix que les FARC ne voulaient en réalité pas échanger, dans la mesure où elle assurait à cette guerilla perdue une visibilité internationale liée à la mobilisation française en sa faveur.

Ingrid BETANCOURT parle aussi avec beaucoup de pudeur de Clara ROJAS, avec laquelle elle ne travaillait pas depuis longtemps car elle n'avait intégré l'équipe de campagne que depuis quelques semaines. De sa volonté d'être mère pendant la captivité, du type de relations que cela créait nécessairement avec la guerilla...

Ce livre est remarquablement écrit : il donne à voir un autre personnage que celui que les médias ont successivement encensé, traîné dans la boue, sans jamais enquêter sur ses engagements et les conditions de sa survie dans la jungle. 6 ans et demi d'enfer, ce témoignage se lit d'une traite, dans une tension constante pour tout dire sans jamais dénoncer. Une pudeur bienvenue pour se concentrer sur l'essentiel : la perte totale de sens d'une guérilla devenue narco trafiquante et capable des pires arbitraires.


 

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