Policiers tricheurs, y a t'il plus grave ?

12 Décembre 2010 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #C'est personnel

Qu'y a t'il de plus grave que le fait que des policiers "trafiquent" un procès-verbal ?

Qu'y a t'il de plus grave que le citoyen lambda soit soumis à un contrôle de policiers qui peuvent ne pas raconter sur le PV la réalité de ce qu'ils ont constaté ?

Dans quelle démocratie SARKOZY et HORTEFEUX nous entraînent-ils en "couvrant" les pratiques de policiers sans foi ni loi par leur indignation de ce que des magistrats indépendants condamnent à une peine sévère à la hauteur de la gravité des agissements de ces policiers ?

Si nous ne pouvons plus avoir confiance dans le policier qui nous arrête en étant sûr qu'il rendra compte de ce qu'il a réellement constaté, en quelle société vivons nous ? En RUSSIE, en BIRMANIE ?

Le fondement de la démocratie est la confiance dans les institutions de l'Etat, leur impartialité, leur respect des règles et de la Loi.

Si la Police peut mentir, alors plus rien ne tient du pacte républicain.

Quand leur syndicat "couvre" de telles pratiques en critiquant les juges et que leur ministre en rajoute une louche, alors notre démocratie est en danger.

Je suis personnellement certain de cela; l'enjeu politique français principal est celui-là : l'Etat sarkozyste est un Etat inféodé à un clan qui a besoin de vassaux et pas de fonctionnaires clairvoyants. Il a besoin de procureurs aux ordres et non de magistrats indépendants. Il a besoin de soutenir des policiers truqueurs pour isoler ceux qui réfléchissent en encourageant un réflexe corporatiste de soutien aux condamnés.

Il fait ainsi appel aux instincts les plus bas pour s'attirer l'électorat le plus réactionnaire qui croit qu'on relaxe les voyoux et qu'on condamne les policiers, comme l'exprime honteusement un syndicaliste policier sur toutes les ondes.

SARKOZY n'a rien à envier à BERLUSCONI, sauf de ne pas encore avoir acheté toutes les télés françaises.

Partager cet article

Repost0

95 tonnes de D3E, 146 lombricomposteurs, et vous.

AG d'ANNECY LAC PECHE ce dimanche

Retour à l'accueil

Commenter cet article

Vermeer

16/12/2010 19:40

La position du ministre de l'Intérieur sur le jugement des policiers menteurs par le tribunal de Bobigny est scandaleuse ! Si j'en crois la presse, ces policiers auraient pu faire condamner un innocent à dix ou quinze ans de prisons, voire la perpétuité pour tentative d'homicide volontaire sur un policier. La police est payée par nous tous. C'est un service public. Elle est à notre service, pour faire régner notre ordre public, pour nous défendre et nous protéger, nous tous, les citoyens français et, surtout, notre république. Comment un préfet, un ministre de l'intérieur peuvent-ils se permettre de défendre ces fonctionnaires pourris ? et de critiquer une décision de justice ? Quel est ce pays ? Mais qui sont ces gens ? Et puis que répondre, désormais, aux jeunes des banlieues qui disaient, disent, diront : "le policier qui m'accuse ment" ? Qui peut avoir confiance en quoi dans cette république, dans notre république ? S'il y avait une "disproportion" des jugements, ne serait-elle pas plutôt dans le sens opposé ? Non mais p... !!!!!!! risque de perpétuité pour un innocent ? Au lieu de cela, de plus en plus, les policiers nous regardent de haut, avec un air de mépris et de suspicion permanente. Nous les gens qu'ils doivent respecter, ils nous apostrophent, menacent, flashballent, tayseurent, plaquent au sol, menottent, mettent en garde à vue à la moindre occasion ; et là, je n'ose imaginer les mots, les traitements, les fouilles à corps... La fois où je suis entré dans un commissariat, j'ai ressenti petit à petit un malaise, une peur insidieuse. Je me suis senti suspect, coupable, pas tranquille, sans la moindre raison. Mais comment ne pas se sauver quand ces gens vous prennent en chasse ? Et pourtant je suis bien blanc, même pas de gauche, français depuis toujours, de tous les côtés où je remonte mon arbre généalogique. J'ai une bonne tête d'honnête homme. Encore une fois, je n'ose même pas imaginer ce que ça peut être pour quiconque a un semblant d'air étranger, basané, auvergnat... Quel est ce pays ? Ce n'est pas le mien ! Il va bien falloir finir par arrêter cet écœurant dérapage. Sinon, nous aurons bientôt une nouvelle affaire Dreyfus. Je comprends aussi l'usure et la révolte des policiers devant la baisse des effectifs et des moyens, l'agressivité, le mépris de leur travail. Je ne comprends pas moins la révolte comparable des magistrats, devant la baisse des effectifs et des moyens... Mais au fait, qui est responsable de cette situation ? Je ne sais pas si les méthodes de la police font penser à la gestapo, mais je commence vraiment à me demander si leur ministre ne me fait pas furieusement penser à un ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy.

Répondre

Gilles MOREL

12/12/2010 09:25

Absolument d'accord avec vous Thierry, en réduisant tout de même provisoirement le problème à la personnalité de Brice Hortefeux. A son incapacité, voire son incompétence, à résoudre un épisode neigeux, (qui relevait du miinistère des Transports), puis à sa malhonnêteté intellectuelle dans ce même épisode, il ajoute l'irresponsabilité. Ce n'est pas la première fois. Comment qualifier autrement un ministre d'Etat qui oppose régulièrement deux institutions essentielles de la République, la Justice et la Police. Comment ne voit-il pas qu'il développe une crise de confiance entre la Nation et sa Police. Car il s'agit bien d'avoir confiance dans nos flics, quand ils opèrent un contrôle, décident d'une garde à vue, établissent une procédure. On leur reconnaît le droit à l'erreur, pas au tripatouillage. On est forcément avec eux quand il se font cartoucher par des malfrats, comme à Grenoble. Mais forcément contre eux quand ils mettent en cause la liberté d'un témoin décidée par des juges, qui disent le Droit avec le recul minimum nécessaire. Dans cette dernière affaire de la banlieue parisienne, la Justice a raison, car elle protège les citoyens de la République. Les policiers du département sous les feux de l'actualité, font un métier difficile et risqué. Leurs moyens sont insuffisants et les élus locaux ne devraient en avoir de cesse d'en réclamer. Le syndicat Alliance aussi. Comment interpréter le silence des autres syndicats de police dans cette affaire ? Simple réflexe corporatiste ou accord tacite ?

Répondre

Daniel

12/12/2010 09:16

ne pas perdre espoir pour les télés, il y arrivera ! LOL Excellente mise au point sur la place de la police dans notre société.

Répondre