Pour tout vous dire, je n'ai pas encore lu le rapport de Mme COUSIN, inspectrice du
ministère de la Culture, qui a été publié en partie par le Dauphiné et qui n'a pas été transmis officiellement au SILA.
Le ton du rapport est manifestement négatif, il faut en
convenir.
Il faut rappeler l'historique de ce dossier.
En effet, ce sont les associations de protection de l'environnement, autour de LAC
d'ANNECY ENVIRONNEMENT qui ont porté cette initiative grâce à une pétition signée par plusieurs milliers de personnes. Merci à Alain MOYSAN, Philippe CHAMBELLAN et tant d'autres d'avoir oeuvré en
ce sens.
Ce remarquable travail associatif a ensuite été repris par Pierre HERISSON au niveau
du SILA.
Dès cette époque, Bernard ACCOYER a fait part de ses réserves, craignant que ce
classement ne crée des contraintes supplémentaires pour les bétonneurs.
Le dossier a progressé même si aucun Ministre ne s'est vraiment "mouillé" pour lui;
le contact ministériel restant au niveau des fonctionnaires. Et personne ne semblant réellement mouiller sa chemise au niveau national pour qu'il avance.
Le dossier a alors évolué vers un "bien mixte" à la fois culturel et naturel sans
que l'on comprenne bien pourquoi puisque l'axe du dossier était la gestion durable de l'eau par une collectivité humaine dans le cadre de la décennie mondiale de l'eau de
l'ONU.
C'est alors le Ministère de la Culture qui a piloté le dossier et mandaté une
inspectrice générale qui est venue une journée à ANNECY pour se rendre compte sur place.
Au terme de cette unique journée, cette dame rend donc un rapport qui semble sans
appel et considère pêle mêle la qualité insuffisante du bâti de la cluse du lac, l'insuffisante protection du patrimoine historique à ANNECY, DUINGT et ENTREVERNES et la protection des
roselières, sans compter la qualité de l'eau.
Tout cela en une journée et sans demander d'éléments complémentaires à la suite de
sa visite.
Le SILA va désormais devoir se positionner par rapport à ce rapport négatif
car si des critiques comme celles sur l'urbanisation banale de la cluse du Lac sont recevables, on voit mal quel reproche faire à la protection du centre historique d'ANNECY
!
Ce qui est désagréable dans ce jugement approximatif, c'est qu'il sert les intérêts
de ceux qui ne veulent pas du classement au patrimoine mondial de l'UNESCO. Bien entendu, ils ne le diront pas.
Mais leur crainte qu'un classement n'exige une exemplarité de la gestion de
l'urbanisation sur le bassin versant du lac - à laquelle ils ne sont pas prêts - est aujourd'hui momentanément évanouie. Une satisfaction pour eux !
Rien que pour cela, le regard critique de Mme l'inspectrice est utile : il
stigmatise l'absence de vision architecturale sur la cluse du lac depuis trente ans et il appelle à une mobilisation sans précédent sur la préservation de notre paysage lacustre. C'est le combat
des écologistes depuis toujours.
En ce sens, la réaction dans la presse de Jean Luc RIGAUT, mettant l'accent sur la
nécessité de maîtriser l'urbanisation et d'être rigoureux dans l'élaboration du schéma de cohérence territoriale est positive.
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